• 18 novembre :<o:p></o:p>

    Aujourd'hui on se déplace de Battambang à Siem Riep. Original, le trajet consiste à remonter la rivière passant par Battambag pour passer par un gigantesque lac qui git au centre du Cambodge et enfin emprunter une autre rivière pour nous rendre a notre destination. Moins cool, on se lève a 5h45 (se lever tôt, ca sera une des constantes du voyage :o( ) pour prendre le bateau a 7h15 et malheureusement le temps n’est pas le plus propice, ciel gris. Le voyage est relativement calme et dure 7 heures… le transport, c’est vraiment pas le fort du Cambodge. Les paysages sont très sympas, on traverse des rizières et des villages sur l’eau ou tous les enfants qui habitent la nous font signe de la main quand on passe devant eux.

    On fait également connaissance avec quelques locaux, ainsi que leurs rejetons : trop, trop mignons les enfants !

    Apres donc 7 heures de voyage qui n’en finissait plus, avec mon cul sur un siège en bois et près de 200 pages du bouquin que je lisais a l’époque, nous arrivons sur la berge. On se fait totalement harasser par les conducteurs de Tuk-Tuk  dès que nous accostons; ils se sont littéralement jetés sur nos sacs pour les mettre dans leur véhicule. Il a fallu en venir aux mains pour leur expliquer qu’on n’avait pas besoin de leur aide car un minibus nous attendait déjà. Expérience assez déroutante même si tu sais qu’ils ne font ca que pour faire leur métier. Sur le chemin de la ville, on constate que le contraste avec Battambang est flagrant et s’accroit au fur et a mesure que l’on s’approche du centre ville, on a vraiment l’impression que tout a été construit pour accommoder les touristes : ATM, salons de massages, Tuk-Tuks, tous les dix mètres… Un peu malsain mais pour le reste de la journée nous avons eu la bonne idée de vouloir inspecter le musée national de la ville qui parle du site d’Angkor que nous allons visiter le lendemain. Il contient de très nombreuses informations sur le site et est très interactif et moderne (pas mal de vidéos et d’animations sympas), ce qui explique son cout exorbitant de $12. Enfin pour les européens, y’a pas trop de problèmes, mais pour les locaux, c’est un peu une journée de salaire pour les plus chanceux. Des fois je me dis qu’on a de la chance d’avoir les moyens d’accéder à la culture. Apres un repas copieux et quelques verres, retour dans notre chambre où on se prépare psychologiquement à se lever a 4h15 pour admirer le lever du soleil sur le site d’Angkor Wat.

    19 novembre :<o:p></o:p>

    Réveil en fanfare, la tête dans le cul, littéralement et pour rester poli, mais on ne fait pas trop la fine bouche car on sera aux premières loges pour assister au lever du soleil. L’entrée sur le site est assez Hi-Tech, on fait la queue et on paie. Pendant ce temps, ils prennent une photo de notre bouille qui sera ensuite imprimée sur le billet. Il fait assez noir, mais on se dirige quand même vers Angkor Wat qu’on arrive à distinguer dans la pénombre. Le site en lui-même est très imposant et le temple est le plus grand des 68 autres qu’on peut trouver dans la région.  Notre « chef de groupe », Shane, connaît bien les lieux et il nous guide rapidement vers un coin a gauche du temple devant un étang. Rapidement on nous amène chaise et café/the/chocolat avant l’instant fatidique… c’était sans compter la pluie qui s’est invite et a « gâché » le lever du soleil (la chance), on n’a pu apercevoir qu’un peu de rose dans le ciel…

    c’est dommage mais ca reste une expérience très sympa et mémorable mais pas forcement dans les sens où on l’a voulu.

    Retour dans le minibus pour un petit déjeuner mérité : on mange à l’abri pour éviter de se faire prendre d’assaut par les singes de la région et on prend la direction du premier temple, Ta Prohm (pour ceux qui ont vu le film Tomb Raider, apparemment, des images du temple ont été utilisées pour quelques scènes). Je dois avouer avoir été bluffé par le caractère sauvage de l’endroit et la lumière du matin en fait un lieu spectaculaire.

    Le deuxième temple visité, Ta Keo, a plusieurs caractéristiques : ses marches très dangereuses

    et les enfants qui essaient de te vendre des bibelots ; apparemment la première chose qu’ils apprennent à dire a l ‘école c’est « One Dollar ». Néanmoins, le fait que peu de personnes soient là rend la visite très plaisante. La liberté de faire absolument tout ce qui nous plait, grimper, toucher, explorer est également grandement appréciable et rend le cadre encore plus interactif.

    Troisième temple, Thommanon,  plus petit et encore moins fréquenté, le tout se trouve sur un seul niveau et la lumière du matin nous donne l’occasion d’admirer l’architecture Khmer dans toute sa splendeur.

    Quatrième point ou nous arrêterons aujourd’hui, le complexe d’Angkor Thom, une ancienne ville qui contient temples et autres ruines.

    Un de ces temples se nomme Bayon et c’est un petit chef d’œuvre : l’atmosphère qui s’en dégage est très spéciale, agréable et pleine de plénitude.

    Apres Bayon, pause déjeuner puis on attaque le gros morceau, Angkor Wat. Là je dois avouer que j’ai été assez déçu… car a part le gigantisme du bâtiment et des terrains qui l’entourent, la pierre est grise, triste, peu d’interactivité est possible et c’est blinde de touristes.

    Je ne trouve le temple ni beau ni majestueux. Apres coup, l’après-midi, le temps était assez couvert et je pense que ça n’aide pas de voir un temple sous cet angle, je pense qu’on est passe à cote de quelque chose.

    J’ai préféré de loin Ta Prohm ou encore Bayon, mais bon ça c’est mon choix personnel.

    Retour à l’hôtel a 15h30 après une bonne grosse journée. Un petit somme de 15 minutes pour moi puis on se dirige vers un restau ou on va assister à de la dance traditionnelle Khmer. J’ai trouve ça assez sympathique. Des danses de pas plus de 5 minutes où à chaque fois on a une petite histoire (bon ok, à la con) ;  j’en garde encore aujourd’hui un souvenir assez frais dans mon esprit.

    Apres le restau, on se retrouve avec quelques personnes du groupe au bar d‘en face pour boire quelques verres avec les gens les plus sympas de notre groupe. De fil en aiguille, la soirée nous emmène à 2 heures du matin. On part « un peu » éméchés, d’autres resteront encore 2 heures de plus avec le proprio du bar qui connaît bien notre chef de tour, Shane. Demain, on avait prévu de visiter quelques temples, difficile de se motiver de mettre le réveil pour 8 heures du matin…

    20 novembre :<o:p></o:p>

    Reveil difficile donc a 8 heures du matin, après une douche et un petit déjeuner copieux (pancake banane, miam !) et de nombreuses fois où on se dit, non je peux pas y aller, j’ai trop mal à la tête, on se décide à louer un Tuk-tuk pour la journée avec un troisième larron du groupe, Sanjeev. On part donc à l’aventure avec nos trois gueules de bois…

    Au programme trois temples assez espacés les uns des autres, on devrait pouvoir s’occuper toute la journée. Sur le chemin on tombe sur un temple surprise, Pre Rup, comprendre pas inclut dans le plan qu’on avait fait en partant mais sa stature imposante nous a fait nous arrêter et profiter de son atmosphère.

    Il est relativement tôt, 9h45 et il n’y a pas trop de monde. Le temple est très sympa avec de nombreuses gravures et des vues imprenables sur les environs. Moins de touristes = plus d’interactivité avec le bâtiment. A vrai dire, il n’y a vraiment personne pour nous surveiller ce qui rend la visite largement interactive, on peut grimper là ou on veut et on a beaucoup de libertés.

    Bien contents de s’être arrêtés sur cette petite merveille on reprend notre chemin pour rejoindre le premier temple, Phnom Bok, sur notre liste. Apres 30 minutes de route et la traversée de plusieurs villages, le conducteur nous lâche au bas d’une colline et nous annonce que le temple se trouve à 20 minutes de marche en prenant les escaliers. Après 20, hum donc 25 minutes pour les plus rapides, et après une interminable série de marches, on découvre un véritable havre de paix et un petit paradis, selon moi.

    Nous ne sommes que tous les trois et même si le temple ne paie pas de mine, l’atmosphère qui s’en dégage est magique. On passe plus de 45 minutes à contempler et prendre des photos des ruines, en silence, profitant de cet instant de calme. Le vue est aussi magnifique car le relief environnant est très plat.

    On repart conquis par l’endroit ! Arrêt suivant à 15 minutes à Banteay Samré, et là encore peu de fréquentation, c’est bien ! A notre arrivée devant l’entrée, je me dis, encore un autre temple, mais au fur et à mesure que je le visite, je me rends compte de sa complexité et qu’il contient des niveaux verticaux avec des douves et des niveaux longitudinaux avec la pierre et le style architectural qui change quand on s’enfonce vers son centre.

    On passe encore plus de 40 minutes, conquis par l’endroit, son calme, son charme. Retour au Tuk-tuk pour se taper 45 minutes de trajet afin de visiter le dernier temple de notre tiste, Banteay Srei. Evidemment après s’être tapé 45 minutes de route on veut que notre prochaine visite soit aussi inoubliable que les trois qu’on de faire. De plus, le temple se trouve dans le top 20 des choses à visiter au Cambodge selon notre guide. On ne peut forcement pas faire fausse route… Bon j’arrête le suspens à deux Euros, il arriva ce qu’il devait arriver : beaucoup trop de gens, mais un temple qui malgré sa petite taille a de très jolies couleurs et des gravures copieusement détaillées. Toutefois des cordons de sécurité étaient omniprésents et limitèrent fortement nos déplacements, nous contraignant à être les uns sur les autre. On ajoute a cela une lumière qui faisait des caprices, il fait soleil, il fait pas soleil et qui ne rendit pas justice à ce temple qui méritait mieux à mon avis. On finit notre visite sur une note moins bonne mais bon on est tout de même satisfait de notre journée

     Direction musée des mines anti-personnel pour un peu d’information.

    On rejoint le reste du groupe au musée ; c’était une journée libre donc chacun faisait ce qu’il voulait, assez cool d’ailleurs durant le voyage. Le musée est très petit mais il est sponsorisé par notre tour operator. Il abrite quelques 20-30 gamins tous victimes de mines anti-personnel, venus de tout le Cambodge pour recevoir une éducation. Il relate aussi l’histoire tourmentée du Cambodge et le pourquoi du comment il reste 6 millions de mines encore en activité dans le pays. Une coupure d’article montrait que le Cambodge était le troisième pays au monde à avoir le plus de morts par mines anti-personnel … derrière l’Afghanistan et l’Irak… triste record. Il a été fondé par Aki Ra un orphelin qui a servi dans l’armée alors qu’il n’avait que 10 ans. Très bonne sensibilisation et documentation malgré sa taille modeste. En tant que participants au tour, on a le droit de visiter l’école qui se trouve derrière le musée et rencontrer les professeurs des enfants qui sont malheureusement absents aujourd’hui ; j’aurais bien aimé les rencontrer… La visite fut très touchante et retour à l’hôtel après 1 heure de Tuk-Tuk. Apres une douche, un repas (barbecue cambodgien avec au menu, crocodile et serpent), on va se coucher tôt, complètement épuisés ! Faut pas deconner, on a quand même fait une très grosse journée alors qu’on avait débuté avec une énorme gueule de bois !


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  • L'énigme de l'heure, par Giorgio de Chirico
    L'énigme de l'oracle (Giorgio de Chirico)
    Giorgio de Chirico (1888-1978)  est un artiste italien dont la période d'activité s'étend du début du XXe siècle à son dernier quart, en gros. Célèbre pour ses tableaux aux ambiances si mystérieuses qu'elles confinent au mystique, Chirico est reconnu avec Carlo Carrà comme le créateur de l'art « Métaphysique ».

     

    Le souvenir le plus lointain que j'ai de Chirico remonte -une fois n'est pas coutume- à mes années de fac. Notre prof d'esthétique - M. Makarius, très sympa même si pas super vivant (un défaut inhérent à la matière ?)- nous avait fait une série de cours sur l'œuvre de l'artiste, en abordant les thèmes de la réification et de la mélancolie davantage que celui de «l'énigme ».
    Plusieurs des œuvres qui ont rendu l'homme célèbre, et quelques autres plus confidentielles, trouvaient une résonnance en moi : à cette époque davantage encore qu'aujourd'hui, j'étais sensible à l'atmosphère d'inquiétante étrangeté qui se dégage de ces toiles où la vie s'est faite immobile, où le silence semble peser sur des places écrasées par un soleil qui projette des ombres longilignes et sur lesquelles souffle toujours une infime brise, ou ces ateliers peuplés de figures rigides et désincarnées -statues, mannequins...- à la fois évocations d'une humanité disparue et d'une vie insufflée à des objets inertes.

     

    J'étais donc content de pouvoir retrouver ces œuvres mélancoliques au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris à l'occasion d'une rétrospective exclusivement consacrée à Chirico (du 13/02/09 au 24/05/09), même si je m'inquiétais un peu du caractère répétitif que ces compositions risquaient d'avoir, juxtaposées les unes à la suite des autres.

    Le début de l'exposition, la plus emblématique du « genre » du peintre (l'art Métaphysique, donc), à la fois me comblait L'énigme d'un jour II (Giorgio de Chirico)
    (L'énigme d'un jour II avec sa statue de commandeur résigné,

    Les Muses inquiétantes (Giorgio de Chirico)
    les Muses inquiétantes
    ,
    Le poète et le Philosophe à la couleur et la texture extraordinaire, que je n'aurais jamais pu apprécier à sa juste valeur sur une reproduction papier) et me confortait dans mes appréhensions : une Enigme d'un jour, c'est poétique ; trois compositions successives dans la même veine, et c'est la suspicion qui s'installe : n'est-on pas en train de nous gaver d'une recette qui a marché une fois et dont on suppose qu'elle marchera à nouveau ? Et ces tableaux dépouillés et à la facture relativement maladroite, dans lesquels l'artiste disperse des éléments qui ne sont intrigants que parce que la situation veut qu'on leur prête cette qualité, ne sont-ils pas une énorme escroquerie intellectuelle, invitant (avec des arguments qui ont perdu leur originalité à force de répétition) le spectateur à s'inventer ses propres interprétations secrètes pour donner à la fois sens et valeur à l'œuvre ?

     

    Il faut reconnaître aux meilleures peintures de Chirico cette qualité, qu'elles invitent celui qui les regarde à une sorte de contemplation, de plongée dans un onirisme suscité par l'œuvre mais prolongé dans... l'inconscient (?) propre du spectateur ; et c'est en ce sens qu'on peut admirer en Chirico un visionnaire, en avance d'une poignée d'années sur les Surréalistes.

     

    L'exposition de poursuit avec des œuvres moins intéressantes : la série des « bains » qui servit d'illustration pour le texte d'une pièce de théâtre et lui permit de rebondir un temps dans sa carrière... mais qui sont d'une grande laideur et extrêmement répétitives ; puis des peintures très étonnantes de gladiateurs à la mode Fauve (des couleurs criardes et volontairement pas naturelles, supposées apporter au dessin de l'œuvre la dimension supplémentaire de la traduction visible de l'émotion) qui paraissent aujourd'hui épouvantablement kitsch (et toujours affreusement laids) ; l'évocation de l'œuvre de « copiste » de Chirico, qui s'évertua à réaliser des copies d'œuvres célèbres avec une personnalisation à la Chirico (généralement de mauvais goût assumé) ; des autoportraits grotesques en toréador, en madone...

    C'est que Chirico fut, après sa première période durant laquelle il était vénéré par ceux qui devinrent les Surréalistes, excessivement décrié, conspué pour son œuvre jugée en perte de vitesse puis décadente, et son génie artistique décrété perdu par André Breton entre autres : ces critiques ont visiblement durement affecté le peintre, qui répliqua apparemment dans un premier temps en tentant de renouveler son art, puis en tournant toutes ces questions en dérision, assumant sa déchéance en crachant à la gueule de ses détracteurs avec ces œuvres ostensiblement ratées. Une preuve de caractère admirable parce que gonflée, mais suicidaire.

     

    L'exposition se conclut par des séries de reprises par Chirico de ses propres œuvres : des variations à peine modifiées de ses premiers succès. Certaines de ces pièces dateraient de sa période Métaphysique, ce qui laisse penser qu'il était taraudé depuis longtemps par la question de la répétition (qui inspira Andy Warhol pour ses propres séries, comme le précise le commentaire de l'expo), un thème intéressant du point de vue de l'histoire de l'art ; mais au-delà du questionnement intellectuel, le cheminement de l'exposition laisse supposer qu'il s'agissait là encore d'une réponse de Chirico à ses détracteurs, aussi bien ceux qui jugeaient dans les premiers temps que son œuvre était répétitive (en effectuant concrètement ce qu'ils lui reprochaient, mettant ainsi leurs critiques en perspective (« voilà ce que ça donnerait si je refaisais réellement sans cesse la même chose »)), que ceux qui jetaient aux orties le reste de sa production (« si rien de ce que je peux proposer d'autres ne peut vous plaire, autant que je refasse ce qui vous a plu au départ »). Une démarche encore une fois osée mais qui marque un certain désespoir de l'artiste -en ce sens incroyablement moderne- qui, ne parvenant plus à exprimer plastiquement son art, transforme son travail en un discours sur son art.

     

    Une part importante de l'exposition était donc constituée d'œuvres plus ou moins ratées, volontairement ou non. Je suis content tout de même d'avoir pu voir « en vrai » certaines de ses pièces importantes (même si plusieurs d'entre elles ne perdent pas réellement grand-chose en tirage papier vue la pauvreté de la matière et la simplicité de la facture), et content aussi d'avoir pu découvrir d'autres aspects de l'œuvre de Chirico (notamment ses sculptures, peu nombreuses et mésestimées mais souvent plus réussies à mon goût que les peintures dont elles reprennent les figures) et certaines pièces inattendues (la « copie » baroque d'un caprice vénitien de Véronèse, par exemple). Content aussi d'avoir pu mieux découvrir le « personnage » Giorgio de Chirico, sa carrière et son cheminement intellectuel original.

     

    Pour le clin d'œil : j'ai réalisé en cherchant des illustrations pour ce billet que la couverturede l'un des meilleurs jeux vidéos de l'histoire (l'un de mes préférés en tous cas), Ico, était très inspirée des premières œuvres de Chirico ; un fait confirmé par la page Wikipedia consacrée au jeu et que je cite ici : Fumito Ueda s'est chargé de réaliser les jaquettes japonaise et européenne du jeu, dans un style qui s'inspire de certains tableaux du peintre métaphysique Giorgio de Chirico, tels que La Nostalgie de l'infini (1913) ou Mystère et Mélancolie d'une rue (1914).
    Pochette du jeu vidéo IcoLa Nostalgie de l'Infini (Giorgio de Chirico, 1911)

     


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  • Les noces rebelles (Sam Mendes, 2009)

    Affiche du film "Les noces rebelles"

    Ce film, le 4e du réalisateur britannique Sam Mendes (auquel on doit notamment l'émouvant American Beauty), est l'adaptation du premier roman de Richard Yates intitulée comme le film en VO Revolutionary Road.

    Mention spéciale pour le titre français du film, complètement hors sujet (Revolutionary Road est juste le nom de la rue dans laquelle habitent les héros : traduire ce titre par une évocation de la rébellion est vraiment hors de propos).

    L'histoire est celle d'un couple de trentenaires américains dans les années 60. Le film commence assez étrangement (puisque ce choix occulte l'exceptionnalité supposée des deux héros auquel il est fait plusieurs fois référence ensuite) par le récit très condensé de la rencontre entre les deux protagonistes pour passer ensuite directement à la période où ceux-ci, mariés et installés dans un pavillon de banlieue avec leurs enfants, ont sombré dans le conformisme amer qui est le lot de tous leurs voisins. Frank Wheeler (Leonardo du Caprio) est commercial dans la même société que son père dont il voulait pourtant ne surtout pas suivre les pas ; sa femme April (Kate Winslet), actrice ratée, est mère au foyer, et malheureuse.

    Leur insatisfaction individuelle rend leur vie de couple également catastrophique.

    Alors que Frank s'apprête à s'enfoncer un peu plus dans la médiocrité en fuyant ses problèmes conjugaux dans l'adultère avec une secrétaire, April va au contraire lui faire envisager une porte de sortie : laissant derrière eux cette vie confortable mais qu'ils détestent, ils vont partir pour l'Europe et commencer une nouvelle vie... un projet ambitieux et plein de risques, qui va immédiatement avoir des conséquences dans le voisinage -où ce genre de projet heurte ceux qui se complaisent dans leur train-train, tout en rappelant à d'autres combien ils aimeraient, eux aussi franchir le pas sans en être capables- mais aussi au bureau de Frank, où n'ayant plus rien à perdre, il se montre plus entreprenant et donc plus intéressant pour son entreprise.

    Naturellement, en même temps que les voisins, c'est le spectateur que film atteint en le renvoyant à ses propres idéaux abandonnés, à ces contraintes plus ou moins inconsciemment choisies avec lesquelles il entrave sa liberté.

    Le film est remarquablement réalisé (l'image un peu lisse mais parfaitement maîtrisée colle bien à l'ambiance 60's et son côté ouaté à la léthargie dans laquelle se complaisent les protagonistes), les acteurs impeccables, et les personnages intéressants et assez subtils, même quand ils ne sont que secondaires (le mari de la voisine réac', qui choisit la surdité pour ne plus entendre la méchanceté gratuite de son épouse, le couple des voisins qui envient les Wheeler mais ne le reconnaîtront jamais ; et mention spéciale au fils sociopathe qui jette crûment à la face de tous l'absurdité des conventions sociales et leur caractère aliénant, sans pour autant être un héros admirable, ou même aimable, lui-même).  

    Le film porte en fait sur le même thème que Yes Man que nous avions vu très peu de temps avant (l'insatisfaction inévitable qui ne peut que résulter de la soumission au rythme d'une vie monotone), mais selon un angle clairement plus dramatique et déprimant, là où  Yes Man, moins ambitieux et moins remarquable pour ses qualités cinématographiques, envoyait un message positif et une énergie communicative (bien que probablement vaine chez 99% du public (donc Marion et moi, nous ne nous mettons pas au-dessus du lot)). C'est au final ce qui, même si j'ai apprécié « Les noces rebelles » et malgré un final émouvant, me fera quand même lui préférer (si si) Yes Man. Notez que normalement les films sur l'insatisfaction des gens me barbent royalement : le fait que celui-ci m'ait quand même à la fois touché et intéressé est sans doute le signe d'un film remarquable d'un auteur décidément bon (il faudra que je nous dégote ses deux autres réalisations), même s'il n'a pas eu le succès attendu pour une production qui réunissait le couple mythique de Titanic (argument commercial de choc qui a dû attirer une bonne partie du public).

     


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  • Affiche du film 'Slumdog Millionnaire'
    Jamal Malik, 18 ans, orphelin vivant dans les taudis de Mumbai, est sur le point de remporter la somme colossale de 20 millions de roupies lors de la version indienne de l'émission Qui veut gagner des millions ? Il n'est plus qu'à une question de la victoire lorsque la police l'arrête sur un soupçon de tricherie.
    Sommé de justifier ses bonnes réponses, Jamal explique d'où lui viennent ses connaissances et raconte sa vie dans la rue, ses histoires de famille et même celle de cette fille dont il est tombé amoureux et qu'il a perdue.


    Deux remarques a priori :
    1. si le film n'avait pas été réalisé par Danny Boyle, je ne sais pas quelle audience il aurait rencontré.
    2. le pitch est quand même relativement intéressant en tant que structure de récit. Malheureusement, le contrat n'est pas rempli sur ce point : le concept même du film n'est pas respecté, et les flashbacks n'expliquent pas toujours les réponses du héros dans le temps supposé présent (le nom de l'inventeur du revolver, la façon dont il a réussi à participer au jeu, même au départ la façon dont il connaît l'attribut de Rama laisse dubitative). La forme du récit n'est évidemment qu'un prétexte, mais c'est le prétexte qui a pu donner envie à certains d'entendre l'histoire entière, donc mal l'exploiter est pour moi une faute.

    Les effets visuels utilisés par Boyle pour mettre son histoire en images (cadrages de guingois qui n'enrichissent que rarement l'image et qui en se succédant avec des inclinaisons un coup à gauche un coup à droite donnent parfois un léger mal de tête à l'instar des récents films tournés en « caméra subjective » (en moins violent quand même) ; longues séquences d'ambiance avec musique rythmée qui meublent le film comme autant de clips ; ralentis moches...) sont souvent agaçants.

    Mais au-delà de la forme, le film est simplement fade : le plus excitant, c'est la musique (le film a d'ailleurs reçu l'Oscar de la meilleure bande son). Deux scènes seulement ont éveillé en moi une esquisse d'émotion : la scène rigolote où le petit héros réalise qu'il va devoir sauter dans la fosse à purin pour obtenir en traversant la foule la signature de son idole, l'autre frappante où un gamin des rues se fait arracher l'œil.

    Le reste du film, malgré des scènes et des situations a priori fortes, m'a laissé complètement froid, ce qui n'est clairement pas l'objectif du film.

    Bref, sans aller jusqu'à dire que le film est mauvais, le moins que je puisse dire est qu'il ne m'a pas enthousiasmé et même qu'il m'a déçu sur le peu que j'en attendais (la structure narrative).


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  • Pour 4 personnes (en gros 6 à 8 huit Pancakes):<o:p></o:p>

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    190g de farine

    1 cuiller à soupe de sucre

    1/2 cuiller à café de sel

    1 cuiller à café de bicarbonate de soude

    1 cuiller à café de levure

    1 gros oeuf

    115mL de yaourt nature

    175mL de lait

    Du beurre pour graisser la poêle

    3 bananes (petites/moyennes) coupées en rondelles.

     <o:p></o:p>

    Mettre dans un même récipient la farine, le sucre, le sel le bicarb. de soude,  et la levure. Dans un récipient différent, fouetter ensemble l'oeuf, le yaourt le lait et une cuiller à soupe de beurre fondu.

    Puis mélanger les ingrédients doucement en incorporant le solide dans le liquide.


    Dans une poêle, faire fondre une noisette de beurre puis après quelques minutes mettre le feu entre doux et moyen puis verser ¼ de louche de pâte dans la poêle (le mélange doit être assez dense mais couler tout de même), puis immédiatement presser quelques rondelles de bananes dans la pâte en train de cuire.

    Cuire jusqu'à l'apparition de bulles (2/3 minutes selon température) dans la pâte puis retourner et cuire de l'autre côté.

    Conserver les pancakes déjà cuits au four très basse température pendant la cuisson des autres pancakes. Ne pas oublier de beurrer la poêle entre chaque cuisson.

    Servir chaud avec du miel, du chocolat ou saupoudré de sucre! (vivement conseillé!)



    Remarque:<o:p></o:p>
    J'avais quelques framboises dans le frigo et je me suis essayé à un mini-pancake avec ces fruits là. Le résultat est assez encourageant! Je conseille donc de laisser libre court à son imagination pour remplacer les bananes dans votre recette!

    <o:p></o:p>




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