21 novembre :<o:p></o:p>
Journée relativement calme, on s’est juste déplacé jusqu'à la capitale Pnom Penh. Sur notre chemin (quelques 6 heures de route, décidément il faudrait vraiment qu’ils améliorent leur moyens de transport, dit le gros connard d’Européen…) on s’est arrêté pour déguster une spécialité locale : la tarentule frite. La plupart des locaux se délectent du corps de l’araignée, personnellement, mordre dans leur organes c’est un peu trop pour moi, je me suis contenté de manger une patte… Pas de gout particuliers, c’est juste savoir que tu bouffes de l’araignée qui te dégoutes plus qu’autre chose… c’est psychologique !
A noter une agréable surprise, les tarentules frites étaient disposées dans un grand saladier d’aluminium qui se trouvait sur un sceau en plastique. Le sceau n’était pas vide mais contenait des araignées vivantes… peut être les vendeurs voulaient-ils nous prouver que leur produits étaient frais… Si vous n’êtes pas friands d'araignées, il y avait aussi des criquets ainsi que d’autres spécialités non identifiables.
Arrivés à la capitale, rien de bien notable, on a mangé, fait un tour rapide du quartier et le soir au restau on a regardé un documentaire sur les Khmers Rouges. Intéressant, même si datant de plusieurs années. Le programme du lendemain sera chargé, on ne traine donc pas trop…
22 novembre :
Aujourd’hui donc, programme chargé, on se rend en premier à Wat Pnom. C’est un temple situé sur une place en rond-point et on est tout de suite assailli par des enfants et des mutilés de mines anti-personnel. C’est assez difficile de rester indifférent face à tant d’horreur et d’injustice.
Après une rapide explication au pied du temple, on commence une petite ascension jusqu’au bâtiment et après avoir retiré ses chaussures on pénètre dans la pagode. L’impression qu’il m’en reste est assez bizarre, c’est difficile d’être impressionné car le temple n’apparaît pas avoir plus de 100 ans ; l’intérieur est décoré assez grossièrement et il y a des Bouddahs en veux-tu en voilà, des en or et des en lumière de néon… c’est plutôt marrant et décalé que touchant. L’étape suivante est le palais impérial ; la encore atmosphère sympa avec des bâtiments beaux dont l’architecture est typique des édifices de l’Asie du sud est. On visite tranquillement les lieux en passant dans des jardins ou jonchent quelques urnes funéraires ou Stupas puis on visite la pagode d’argent qui est sensée valoir le coup. Plutôt déçu, elle s’appelle comme cela car elle est carrelée de dalle en argent massif de 20x20cm pesant chacune 1kg… plutôt cool d’admirer cette œuvre, si ce n’est qu’il y a du tapis qui recouvre 95% de la surface. Le reste de la pièce est consacré aux Bouddhas qui ont été offerts comme cadeau a la famille royale ainsi que diverses babioles.
Dernière étape avant de rentrer dans le vif du sujet, le musée national. De l’extérieur on s’attend a quelque chose de pas mal, mais l’intérieur est assez décevant ; malgré un bon nombre d’objets présents intéressants, il n’y a pas de structure dans les galeries et c’est plus un catalogue qu’autre chose. C’était pas terrible…
Pour la partie suivante, je tiens à prévenir le lecteur, je vais mettre des photos assez graphiques et je vais parler de choses assez morbides. La prochaine de nos étapes fut de nous rendre sur un des champs d’exécution des Khmers Rouges, où de nombreux Cambodgiens furent massacrés pendant la fin des années 70. Ce fut une expérience inoubliable, je pense que personne n’a interrompu le guide lors de la visite, elle a vécu et perdu des gens chers à cette époque. Elle nous a expliqué les nombreuses horreurs qui ont été conduites et comment les exécutions s’effectuaient sur hommes, femmes et enfants. Pour les hommes, c’était relativement simple, un coup derrière la tête puis on leur coupait la gorge à l’aide de feuilles de palmiers. Il y avait de nombreuses fosses communes , près de 85 si mes souvenirs sont exacts, dont plus de la moitié ont été déterrées. Les autorités se sont arrêtées lorsqu’elles ne pouvaient plus entreposer les ossements à l’intérieur du monument au mort car ils étaient trop nombreux. Par conséquent il n’est pas rare de marcher d’une tombe à l’autre et d’apercevoir des ossements qui sont remontés à la surface. C’était assez dérangeant ; cela n’allait pas en s ‘arrangeant lorsqu’on a atteint l’arbre où les Khmers Rouges exécutaient les bébés : pris par les deux jambes, les soldats leur éclataient la tête contre le tronc d’arbre. Ils pouvaient aussi les balancer dans les airs et les abattre alors qu’ils étaient dans les airs… à ce moment je ne pouvais pas m’empêcher de ressentir de la colère. Pourquoi ? Qui se donne le droit de faire ca. Ce massacre a été perpétré par le peuple Cambodgien, ce qui renforce l’atrocité de la chose. Je ne disserterai pas plus longtemps mais j’enrageais à l’époque. On a fini la visite par une stèle commémorative où sont entreposés près de 10000 cranes humains qui ont été exhumés des fosses communes. Dans une ambiance très pesante, on retourne à notre bus et personne ne lâche un mot pendant près de 30 minutes… Je dois dire que tout le monde a été marqué, certaines personnes n’ont pas pu rester et sont parties pleurer devant tant d’horreur.
Après le déjeuner, on a attaqué la dernière visite de la journée qui fut celle d’une ancienne école transformée en prison ou des tortures et des interrogations étaient menées. S-21, puisque c’est son nom, a encore provoqué de nombreuses émotions au sein de notre groupe. On s’est déplacé dans plusieurs bâtiments notamment là où on été séquestrés les gens ; on a vu plein de taches de sang sèchés sur le sol et les murs, encore visibles. Le silence devenait d’autant plus pesant que notre guide nous amenait dans un second bâtiment où étaient regroupées des photos de victimes (Les Khmers ont pris la sale habitude de photographier leur victimes et de leur attribuer différents numéros). On est donc passé devant des tableaux entiers de photos de victimes, il y en a même consacrés a des enfants… pour remettre dans le contexte, lors de la torture, les Khmers voulaient que la victime avoue un fait en particuliers, souvent un acte de trahison envers le régime en place. Notre guide nous a fait bien comprendre que des enfants de 3 ans ne peuvent pas avouer un crime qu’ils n’ont pas commis. Dans le bâtiment suivant, on a vu dans quelles conditions carcérales ignobles les Cambodgiens étaient prisonniers avec des cellules minuscules, sans toilettes (une boite en métal permettait de stocker les déchets humains). C’était assez intolérable. Le dernier bâtiment ressemblait au second que nous avions visité, de nombreuses photos jonchaient d’innombrables tableaux. Il y avait en plus quelques objets de tortures qui ont été conservés de l’époque pour rajouter plus d’horreur de la situation. De retour dans la cour de la prison, le silence était de nouveau de rigueur.
Apres être retournés dans nos chambres, on décide d’aller se changer les idées en visitant un marché couvert à dix minutes de l’hôtel. C’est un bâtiment jaune, moche et assez sale de l’extérieur et qui abrite une espèce d’immense marche de textile/bijoux/breloques/bouffe. Rien de palpitant, je ne suis pas fan de bibelots… la seule excitation fut le trajet jusqu'à l’entrée où a du esquiver près de 3000 scooters (au moins) afin de traverser la rue. Le soir se passe tranquillement, on a diné dans un endroit sympa sur le bord du Mékong, l’ambiance étant garantie par un groupe de 25 sexagénaires venu de Malaisie qui reprenaient en cœur et se trémoussaient sur des chansons des années 70 interprétées par 5 Cambodgiens, ambiance assez surréelle et loufoque.
23 novembre :
La journée fut ponctuée par notre transfert à Sihanoukville en bus. Pour parcourir 200km, on a mis près de 4h15… on commence à s’y faire. Le voyage fut rythmé par l’alternance entre un DVD de karaoké Cambodgien avec un peu de danse à la fois et un superbe remake Hong Kongais de Crocodile Dundee avec un aborigène d’Australie… je suis resté scotché sur le film tellement c’était nul, je ne pouvais pas me décoller la rétine de cette bouse.
Arrivés en ville on passe l’après-midi sur la plage. RAS si ce n’est le harcèlement incessant et constant des locaux qui veulent nous faire soit une pédicure, soit un massage, soit nous vendre des fruits… Le soir, on a fait un barbecue sur la plage, expérience très agréable et relaxante, manger les pieds dans le sable en écoutant le bruit de la mer…
24 novembre :<o:p></o:p>
« Petite » ballade à l’ouest de la ville, après 2h30 de route nous rejoignons un hôtel miteux à Kep, mais littéralement à 50m de la mer. De là, nous reprenons notre minibus et nous embarquons pour 5 minutes de route jusqu'à un ponton où de frêles esquifs nous attendent : direction une petite ile à 30 minutes. Elle se nomme Rabbit Island, et on trouve quelques bungalows sur les rivages, l’endroit est assez joli et surtout très calme. Apres un rapide déjeuner (pour ceux qui ont commandé du crabe, le gars est allé le pécher sous nos yeux, plus frais que ça, tu meurs !) On se baigne, on se relaxe, on profite du soleil (trop pour moi, cette date sera pour moi celle ou je vais me choper du méchant coup de soleil sur les épaules, ça m’apprendra à mettre un débardeur et d’ignorer que le soleil derrière les nuages fait bronzer/prendre des coups de soleil aussi).Tout d’un coup, le ciel se voile et on se rend compte que le temps est à l’orage. Notre guide local tire la tronche et prédit que la pluie ne va pas tarder et que si on ne veut pas rester coincé sur l’ile le soir on ferait mieux de mettre les voiles (ha ! ha !). On reprend donc la direction de l’hôtel. Sur la jetée et de nos chambres, on aperçoit au loin deux orages qui grondent, le ciel est légèrement orange et on voit fréquemment des éclairs. Rien de bon ! Apres un repas consistant de nouveau, retour dans notre cellule où je constate avec horreur l’état des dégâts sur mes épaules, je vais passer une bonne nuit !
25 novembre :<o:p></o:p>
Toujours dans la lignée de la relaxation, on démarre tranquillement de Kep, le village où l’on a dormi la veille, pour retourner à Sihanoukville. Sur le chemin de Kampot, notre prochaine destination, on passe par une toute petite ville qui contient deux grottes ; alors là, vraiment pas génial si ce n’est qu’on retrouve le Cambodge rural que j’avais fortement apprécié au début du séjour. Les gamins s’agglutinent autour de toi, rigolent, font des signes de la main, c’est une expérience assez enrichissante. Les paysages des alentours par contre sont magnifiques avec des rizières à perte de vue, des petites baraques, des palmiers… La route est assez agréable même si on se rend compte que conduire une voiture ou un deux roues au Cambodge, c’est du suicide ! On s’arrête donc par la suite à Kampot pour marcher tranquillement le long de la rivière et admirer les maisons de type colonial qui bordent les rues. On finit le tour de la ville par le marche local qui a été également recommandé par le guide (le bouquin) ; une bonne surprise car l’ambiance y est très détendue et conviviale et les produits sont très appétissants. On arrive à Sihanoukville aux alentours de midi et on décide de visiter une deuxième plage de la ville. Apres avoir demandé conseil à Shane, on se rend à Otres Beach qui se trouve à 7km de notre hôtel. La route fut longue une fois n’est pas coutume. Après la traversée d’une route qui ressemblait plutôt à un champ de bataille qu’autre chose, on arrive sur les lieux et on est surpris par le calme et le nombre réduit de gens (on comprend pourquoi après le p*tain de trajet à six dans le Tuk-Tuk [45 minutes sur une fesse avec une route rocailleuse, ça fait mal au derrière]). Apres quelques heures de relaxation sur le bord de l’eau, on retourne à l’hôtel.
26 novembre :<o:p></o:p>
On est sur le départ dès 9 heures pour prendre un bateau de taille moyenne et visiter une ile (presque) déserte. Sur le chemin, on s’arrête pour faire un peu de snorkling, c’est pas forcement intuitif au premier essai mais on s’habitue tout de même. Par contre la visibilité où on se trouvait n’était pas fantastique ; j’avoue avoir été déçu par l’expérience, certainement due à la faible transparence de l’eau. Après on s’est équipés de petites bouteilles en plastique auxquelles étaient enroulées un fil avec un hameçon et on a fait un peu de pêche pendant une grosse demie heure. Deux personnes ont eu assez de succès, évidemment j’en faisais pas parti ; notre pilote lui en a pêché près de 6 ou 7, il nous a bien foutu la honte.
On repart donc pour une autre demi heure de traversée et on se retrouve à déjeuner sur la plage abandonnée, la vue étant magnifique, le sable et la mer parfaits. La cuisine est simple mais en même temps c’est comme un pic-nic géant et au menu brochettes frites, riz, pain. J’en profite à ce moment pour améliorer ma compétence snorkling en espérant qu’elle me serve plus tard dans la vie. J’y arrive pas trop mal mais je préfère juste le masque et descendre plus profond. On passe quelques heures sur cette plage, éloignés de tout, c’était vraiment relaxant.
L’heure est venue de faire le chemin inverse et pendant la traversée on s’arrête près d’une ile et le pilote sort son bâton nous disant qu’on peut snorkler dans le coin. Le truc c’est qu’a ce moment il sort un gros bâton et commence à faire dériver l’embarcation avec… pas plus de 2 mètres de profondeurs… personne n’ose remettre les pieds dans l’eau surtout qu’on voit très bien le fond de l’eau avec ses cailloux et ses oursins. A la place du snorkling, on a refait un peu de pêche et cette fois-ci tout le monde ou presque y a trouvé son compte. La pêche de cette façon c’est addictif !
Retour à l’hôtel puis dernier diner en groupe et après quelques bières (1 bière = 0.25$ la où on était (O_O)) on rentre éclatés à 3 heures et demi du matin, qui a dit vacances relaxantes dans sa description ?