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Battlestar Galactica
La première fois que j'ai sérieusement entendu parler de Battlestar Galactica, c'était par l'intermédiaire de Jika, qui me disait que Greg était fan (évidemment, si vous ne connaissez pas Greg (ou si vous connaissez un Greg, mais pas celui dont je parle), ni Jika, cette phrase n'est pas très intéressante pour vous). Jusque là pour moi, Battlestar Galactica, c'était la série de coffrets avec à chaque fois la blonde aux gros seins mise sur la couverture (cf mon montage ci-dessous, éloquent), une astuce racoleuse qui personnellement me fait plutôt considérer que le produit est mauvais puisqu'il a besoin de ce genre de packaging.
L'un de mes amis étant néanmoins devenu une pub vivante pour la série après l'avoir vue, et suite à une partie du jeu de plateau (qui fera peut-être l'objet d'un prochain billet) je me suis finalement décidé à y jeter un oeil, bien que je ne sois pas du tout client de l'ambiance "Space Opera".
Et il faut bien reconnaître que la série a, effectivement, des qualités:
- Le contexte d’une façon générale : la population humaine, qui est parvenue à maitriser le voyage spatial, a établi des colonies sur 12 planètes baptisées du nom des 12 signes du zodiaque, mais la Terre paraît n’être plus qu’un mythe.
La science humaine a engendré une race de machines humanoïdes, les cylons, qui se sont rebellés contre leurs maîtres mais ont fini par établir une trêve avec les humains à la condition que chacun reste de son côté de l’univers… sauf qu’après une quarantaine d’années de trêve, les cylons débarquent en force, prenant par surprise les humains dont ils ont pénétré par espionnage les systèmes de défense et anéantissant littéralement la quasi-totalité des colonies. N’ont pu échapper à la destruction massive qu’une poignée de survivants (50 000 !), embarqués à bord de vaisseaux croisant dans l’espace au moment de l’attaque… dont le fameux Battlestar Galactica, énorme mais ancien engin de guerre, mené par le charismatique Commandant Adama (Edward James Olmos, l’ancien Lieutenant Castillo de Miami Vice !, et excellent dans ce nouveau rôle).
L’humanité, réduite à un peuple de réfugiés, se retrouve traquée par des nuées de cylons décidés à éradiquer définitivement ces quelques survivants, et se retrouve donc contrainte à errer sans fin dans l’espace, avec à ses trousses des méchants qui la harcèlent et lui imposent une cadence et une vigilance éreintantes.
Une atmosphère subtile de suspicion plane aussi sur l’ensemble de la série, la confiance de chacun (y compris celle du spectateur) étant en permanence sur le fil vis-à-vis de certains personnages ambigus -attention le lien ci-contre contient un spoiler [spoiler](mention spéciale aux modèles Sharon Valerii, ex-humaine passée chez les cylons et cylon déclarée adoptée –difficilement- par les humains, et mon personnage préféré pour cette raison)[/spoiler], sans qu’on soit dans les retournements incessants et pénibles à la Alias.
- Les personnages : la définition des personnages est globalement très réussie. Quelques figures se détachent sur le devant de la scène, mais le nombre de seconds rôles est tel et leur importance si significative, que ceux avec qui j’ai abordé la question avaient tous des personnages favoris différents des miens : dans la richesse et la diversité des caractères, chacun a de quoi trouver son compte (et c’est ça l’important, private joke pour Julien et Jika).
- L’esthétique : des costumes aux décors spatiaux, en passant par l’intérieur des vaisseaux, l’esthétique de la série est globalement très réussies. Pas la moindre trace de kitsch à la Star Trek, on est dans une série sérieuse et les effets spéciaux sont crédibles et généralement invisibles malgré leur omniprésence, ce qui est pour moi une vraie qualité.
Le casting participe aussi de cette réussite : les acteurs apportent une touche de séduction appréciable que ce soit par leur charisme (le Cdt Adama et sa belle voix grave, par exemple), ou leur simple plastique, acteurs comme actrices étant tous notablement jolis sans que cela ne compense une interprétation déficiente comme c’est parfois le cas.
- Le générique : excellente idée d’inclure dans le dernier tiers du générique d’intro des flashs tirés de scènes qui apparaîtront au cours de l’épisode qui commence, sorte de teaser de dernière minute bien combiné à la musique, qui s’accélère alors et se fait tribale pour plonger le spectateur dans un état d’excitation bien pensé.
Ce même générique dont je viens de vanter les qualités va me servir de transition spleeeendide pour aborder à présent ce qui me déplaît dans la série :
- la même intro pénible qui plante le décor en expliquant ce que sont les cylons est reprise systématiquement au début de chaque épisode.
Pour les dix premiers épisodes, je peux comprendre.
La première saison, passe encore.
Mais ça dure toute la série !!!
Un conseil : gardez votre télécommande à portée de main quand vous lancez un épisode si vous ne voulez pas craquer.
- Le duo Gaïus Baltar/ Caprica Six : ça s’améliore au fur et à mesure de la série, mais le duo formé par Gaïus Baltar et Caprica Six est vraiment à la limite du supportable. Leurs échanges rompent la continuité des épisodes, interrompant l’intrigue –qu’on a envie de suivre- par des apartés dont en plus la connotation sexuelle est vraiment déplacée dans l’ambiance générale de la série. Et ça, sans compter que chacune de ces scènes est systématiquement accompagnée par un thème musical super pénible ; tiens d’ailleurs, c’est le même que celui qui accompagne la fameuse intro à zapper au début de chaque épisode dont je parlais plus haut, c’est bien la preuve.
- L’absence d’humour : ouais, bon évidemment on est dans un contexte dramatique et tout, mais un peu d’humour n’aurait pas fait de mal. Là le seul personnage un peu orienté « humour » est le susmentionné Gaïus Baltar, mais le type d’humour choisi par les auteurs -le ridicule- n’est lui, pas du tout approprié par rapport à l’ambiance de la série, et tombe à plat.
Voilà, je mets le doigt dessus en l’écrivant, en fait ce qui manque à la série plutôt que de l’humour, c’est de l’esprit.
- Le « plan » des cylons, qui semble franchement fumeux. Au départ, j’avais prévu d’écrire cet article uniquement sur la première saison de BSG. Mais vu le rythme auquel j’écris, comparé au rythme auquel on a visionné les épisodes avec Marion, on en est à l’amorce de la 4esaison, et on aura peut-être fini-fini lorsque j’aurai enfin l’occasion de publier le billet. Ben figurez-vous que mon opinion valait déjà à la fin de la première saison, le supposé plan des cylons paraissant franchement bien compliqué alors que des méthodes plus simples auraient permis d’arriver aux mêmes fins.
-attention le lien qui suit contient un spoiler [spoiler]Si le but était d’éradiquer littéralement l’espèce humaine, on ne comprend pas trop pourquoi les cylons ont tant de mal à finir la flotte menée par le Galactica, alors qu’ils ont des agents infiltrés à bord et des moyens infiniment supérieurs.
Si le but était d’arriver à engendrer un enfant mi-homme, mi-cylon, est-ce que ça n’aurait pas été plus facile de tenter leurs expériences lorsque les humains ne savaient pas encore que les cylons avaient réussi à prendre une apparence humaine ? Notamment, si l’ingrédient qui fait la différence est bien l’amour que se porteraient les parents, l’anéantissement de la civilisation de l’un par le peuple de l’autre ne semble pas très adroit…[/spoiler]
Arrivé à la fin de la 3esaison, mon opinion reste inchangée (les plans des cylons sont fumeux), même si son objet lui, est différent : si les cylons avaient un plan au départ, celui-ci semble avoir franchement complètement dévié au fur et à mesure des épisodes, puisque les cylons ne semblent plus du tout poursuivre le même but qu’au départ. La 4esaison révèlera sans doute ce qu’était le plan réel des cylons à l’origine, mais apparemment, tous les cylons n’étaient pas au courant ! ^_^
- Pas mal de trucs un peu énormes qui nuisent à la crédibilité de l’ensemble (l’apparition en masse d’un modèle de cylon une fois qu’il a été démasqué comme tel alors qu’il était totalement absent dans les discussions mettant en scène les cylons jusque là ; l’acharnement des humains à tirer stupidement sur les centurions (les robots cylons) avec des munitions régulières alors qu’ils savent que seules les armes explosives leur font quelque chose ; la nullité au tir des cylons qui rendent les batailles sans enjeu…).
Pour conclure, cette série a pour moi des défauts un peu agaçants, qui m’empêchent d’adhérer vraiment et de m’en faire devenir fan. Mais vu l’enthousiasme qu’elle a provoqué chez les autres personnes que je connais qui se sont lancées dedans (Greg –dont je ne connais pas plus l’avis sur cette série sinon qu’il est fan, et qui répondra sans doute en commentaire, Michel –selon qui la série « roxxe du poney », puis Marion –qui m’en aura fait voir une saison par semaine, grosso modo, à raison de 3 épisodes par soir, quittes à se coucher à 01h30 tous les jours) et ma propre réception mitigée mais globalement positive, je recommande au moins d’y jeter un œil, c’est quand même une série sympathique.
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