• Pochette de l'album "Creature Shock Radio" des Puppetmastaz

    On ne peut pas dire que je sois un gros fan de rap... l'univers du rap en général (le côté clinquant, macho) ne me parle pas du tout, et musicalement je suis rarement impressionné ou séduit par les compositions proposées, que je trouve généralement assez pauvres et peu inventives.

     

    Les quelques groupes de rap qui me plaisent sont de fait justement ceux qui sortent du modèle standard du rap pour proposer des choses plus originales (le côté festif des Beastie Boys, la déconne des Svinkels, la musicalité plus pop de certains morceaux d'Eminem ou The Streets...). Dans le genre pas banal, les Puppetmastaz se posent là :  il s'agit d'un groupe allemand (déjà) dont les rappeurs se cachent derrière un paravent lors de leurs concerts pour laisser la scène à... des marionnettes. Je les ai découverts grâce à la chouette émission d'Arte Tracks et leur premier tube, The bigger the better (voir ci-dessous la vidéo, pas super (le clip est pas terrible, mais surtout la qualité de la vidéo, pourtant officielle, est à chier), mais le morceau est génial).

     

    On trouve peu d'infos sur le groupe sur le web (seulement deux pages sur Wikipedia, l'une en français, l'autre en... allemand), mais il s'agit en gros d'un collectif de rap où chacun a une ou plusieurs marionnettes, dont certaines vedettes comme Mr Maloke, le crocodile bad boy habillé comme un mac, Snuggles le lapin excité, et Wizard le lézard. Chaque marionnette a sa propre voix et son propre style, qui se manifeste plus clairement en concert, où le jeu de scène constitue une part importante du spectacle.  

     

    Nous avions vu la fin de leur show en 2008 à Rock en Seine, et j'avais été moyennement emballé. La dispersion du son dans l'espace ouvert rendait assez inintelligible ce qui se disait sur scène, et passé le côté marrant de voir des marionnettes faire du rap, la blague tournait un peu court à mon goût. J'avais donc zappé le récent concert qu'ils avaient fait à Paris, et m'était fait sévèrement tirer les oreilles derrière par ma meilleure moitié qui, elle (alors qu'elle n'a toujours pas écouté le dernier album que j'ai pourtant chargé sur son IPod), voulait absolument les voir. J'ai donc profité de leur passage à l'Elysée Montmartre pour me racheter, même si j'y allais sans en attendre grand-chose (on avait quand même préparé une marionnette « ready-made » à partir d'une vraie marionnette de girafe ramenée en souvenir de notre voyage en République Tchèque et d'un costume chinois dont Jérôme et Céline voulaient se débarrasser mais qui collait parfaitement).

     

     

    J'ai été du coup agréablement surpris par la performance : le son était bon (avec des aigus peut-être pas assez boostés, ce qui accentuait le groove mais effaçait pas mal les mélodies ; on comprenait par contre bien mieux les dialogues qu'à Rock en Seine), nous étions au milieu de la salle à une distance parfaite de la scène pour à la fois voir les vraies marionnettes faire le show, et bien suivre les effets vidéos (généralement une simple retransmission zoomée par caméra de ce qui se passait sur la scène) sur les deux écrans latéraux.

     

    Le spectacle est conçu véritablement comme un spectacle de marionnettes (en un poil plus destroy, disons ^_^), avec un scénario développé au cours de scènes intercalées entre chaque morceau ; bon, le scénario n'a rien de transcendant (les marionnettes décident de profiter de la crise actuelle pour initier la révolution et renverser le pouvoir des hommes, mais évidemment les querelles de pouvoir apparaissent chez les petites créatures comme elles apparaissent invariablement dans ce genre de situation chez les hommes) et les scènes sont parfois un peu longues, mais pour l'esprit c'est marrant et c'est une trouvaille assez géniale pour faire participer le public d'une façon qu'un public ordinaire de concert de rap n'imaginerait jamais (il fallait crier pour donner son soutien à l'une des trois marionnettes vedettes pour l'élection du nouveau président, les gens ont bouhé (ils ont fait « bouh », quoi ; c'est pas exactement huer !) quand Mr Maloke a remporté son duel (à la tronçonneuse) contre Snuggles... ; quand à la fin du show les marionnettes ont fait au revoir de la main, il s'est même trouvé des spectatrices (dont une certaine jolie petite spectatrice brune) pour faire au revoir de la main en retour ^^).

    Bref, c'était assez sympa, léger, décomplexé, dansant et original ; à voir si on n'est pas allergique au rap et qu'on parle bien anglais.  

     

    A noter : la première partie était assurée par un duo de rappeurs baptisé Blake Worrell qui a l'air assez intéressant même si neeeeeettement plus classique, mais la vitesse d'élocution de l'un des deux chanteurs m'a forcé à reconnaître que chanter du rap peut tout à fait s'avérer une performance remarquable (ce que j'avais déjà pu constater chez d'autres bien sûr (comme Ceza sur la BO de Crossing the Bridge, mais assister en direct à la performance est une expérience impressionnante et assez enthousiasmante).


    votre commentaire

  • Eagles of Death Metal (ou EODM pasque sinon c’est va etre chiant tout du long…) n’est pas comme son nom l’indique un groupe de death metal. Il est difficile de classer son genre, mais si je devais en avancer un, je dirais plutot rock pechu, sexy avec la voix du chanteur assez blues, plutot aigue.

    En studio, le groupe se compose de Jesse “The Devil” Hughes et Josh “Baby Duck” Homme a.k.a Carlo Von Sexron. Leur premier album intitule intituled Peace, Love, Death Metal est assez brut de decoffrage comme bon nombre de premier album. Les morceaux ne sont pas tres longs et sont uniquement executes a la guitare par Jesse et la batterie par Josh. Pour leur deuxieme album, Death By Sexy, les chansons sont plus lechees et plus abouties selon moi, surtout musicalement. L’addition d’une basse et d’autres instruments y est pour beaucoup je pense, et cela rend leur CD beaucoup groovy et sexy.

    C’est donc pour leur troisieme opus, Heart On (on m’a fait remarque qu’il y avait un jeu de mot dans le titre, il a fallu que l’on me l’explicite tellement je l’avais pas remarque; si tu es intrigue lecteur, contacte-moi je me ferais un plaisir d’expliquer), que nous nous sommes deplaces au Forum au nord de Londres. On ne s’y etait alors jamais rendu et la salle etait pas mal du tout. Je prefere de loin des petits espaces pour pouvoir mieux apprecier le son, qui est en general meilleur dans ce genre d’endroit. Donc pas plus de 1500, 2000 personnes pour venir voir jouer le groupe ce soir.

    Malheureusement, pas de Josh Homme a l’horizon, mais quatre musicos sur scene, trois sont des habitués et sont EODM en live: le deuxieme guitariste qui s’est essentiellement occupe de la partie solo des chansons, un bassiste plutot morose (on avait l’impression qu’il venait d’enterrer sa famille) et Jesse Hughes a la guitare rythmique et au chant. Pour ce qui est de la batterie, apparement personne n’est attitre, mais nous avon eu la chance d’avoir le batteur de Queens of The Stone Age, Joey Castillo, qui ma foi n’est pas un amateur. Ca cognait fort, je confirme. Heart On pour revenir sur l’album est a mon gout le plus abouti musicalement, en live on n’avait pas l’impression que les chansons etaient si differentes que cela. Constat different pour les chansons des precedents albums, et surtout le premier. Ca sonnait beaucoup mieux en live!

    Pour ce qui est du show en lui-meme, je n’ai pas ete decu, je n’ai pas reussi a trouver de setlist de chansons mais le concert a dure pres de 1h45 avec beaucoup de chansons, des invites et après le rappel, on s’est retrouve a trois guitaristes sur scene (le troisieme etant Troy Van Leeuwen [en fait, je debat toujours avec moi-meme pour savoir si c’etait lui ou pas!], faisant parti de QOTSA egalement) et les dernieres 20 minutes ont ete bien sympas.

    L’ame de groupe est sans conteste le chanteur Jesse Hughes, avec sa moustache qui dechire et ses lunettes a la Top Gun… il drague toutes les filles de la salle, nous demande si on veut du rock’n’roll avant d’enchainer les chansons, toutes d’ailleurs un poil plus rapides que sur les albums.

    A un moment du concert, Jesse nous presente une nana, Mrs Koko Bubbles, une petite nana assez mignonne qui va assurer le chant pour une des chansons, Prissy Prancing, puis a la fin du morceau, il la remercie en lui roulant une grosse galoche… Rock’n’Roll. Il a aussi recu un soutif lors du concert… le chanteur etait mort de rire, moi aussi.

    A noter, la grosse classe, les musiciens sont entres sur scene avec cette musique. Ca donnait grave le ton.

    Bref, de l’energie, du Rock’n’Roll et pas de prise de tete, un tres bon moment (a part devoir se taper 2 heures de route pour rentrer a 23h15).

    Exemple video, a ne pas prendre au serieux! (je sais pas a quel point c'est une version officielle, mais on voit parfaitement le chanteur, donc ca ne peut pas etre que du pipeau)

     

    A noter la premiere partie assuree par Hot Melts, groupe sympa, il faudra que j’ecoute un peu plus et le deuxieme Sweet Head, dont je suis presque sur (un jour sur deux) que leur guitariste est Troy Van Leeuwen (c’est l’obsession!), qui est aussi sympa mais plus melancolique notamment a cause de la chanteuse dont la voix est assez grave et lente.


    4 commentaires
  • J'ai découvert Danko Jones en 2003, à l'occasion de la sortie de leur 2e album We sweat blood, dont le single I want you (voir la vidéo ci-dessous), qui dépote pas mal, apparaissait sur l'excellent CD du premier numéro du regretté magazine X-Rock.

    Danko Jones est à la fois le nom du groupe, trio... punk rock ? canadien, et celui du chanteur/guitariste, dont la forte personnalité fait beaucoup pour la popularité du groupe  et l'énergie qui s'en dégage sur disque comme sur scène. Avant même d'avoir vu la moindre image du groupe en concert, je savais qu'on allait pouvoir compter sur une vraie présence et un bon show (sans compter que la taille de la salle au Trabendo est vraiment parfaite pour bien apprécier ce qui se passe, et le son a toujours été nickel chaque fois que j'y suis allé) : je ne m'étais pas trompé.



    Tous les morceaux du groupe ont de toutes façons pas mal la patate, mais Danko lui-même est l'ingrédient sans quoi rien ne serait comparable : sa voix est assez particulière, et sa diction tout spécialement, très articulée, son chant se faisant régulièrement plus parlé le temps de faire avancer son histoire, un peu comme du slam mais avec une grosse section rythmique derrière ; soit les morceaux s'enchaînent sans laisser même le temps au public de récupérer, soit Danko se lance dans une discussion souvent marrante avec le public (prix spécial de la meilleur vanne jamais entendue sur scène : on était un mercredi ce soir-là, et Danko remarque que, ok, la foule du mercredi c'est pas exactement la foule du samedi (la salle n'était pas complètement pleine), mais nous on était la vraie âme du rock, parce que « you  -don't- care- about- tomorrow, and that's what rock'n' roll is all about » :p ). Ces animations étaient parfois un peu longues et malheureusement on n'a pas échappé au petit groupe de connards qui crient au chanteur de fermer sa gueule... sauf que comme Danko Jones n'est pas exactement du genre à juste fermer sa gueule, il leur répondait et du coup les échanges se sont pas mal centrés là-dessus (Danko expliquant qu'il ne venait pas là juste pour jouer sa zique et se casser après, que quand il montait sur scène, c'était pour qu'il se passe quelque chose et être avec les gens).

     

    C'était en tous cas un concert qui donne la pêche, et qui permet d'apprécier d'autant plus la musique du groupe parce que ce ne sont effectivement pas juste des zicos, ils ont une p... de personnalité au sens positif du terme : du charisme et de l'énergie à revendre.

    Leur site est  


    Note: la première partie du concert était assurée par les Backyard Babies, groupe de pop-punk suédois dont Arnaud (guitariste/bassiste dans mon groupe GOne m'avait dit du bien et dont j'aimais bien les deux morceaux que je connaissais d'eux (dont un (dont je mets la vidéo ci-dessous) était sur les bonus tracks de Guitar Hero III ;) ). Ils ont bien assuré le show eux aussi, avec notamment un morceau d'intro qui plaçait la barre très haut niveau énergie ; mais leurs titres sont très inégaux et notamment comparé à la prestation assurée ensuite par Danko Jones, c'était un bon ton en-dessous. Ca vaut quand même le coup d'y jeter une oreille :


    1 commentaire
  • Pour mémoire, j'avais découvert les Blood Red Shoes en première partie de Rage Against the Machine à Rock en Seine en août avec Michel. Le groupe, venu de Brighton, en Angleterre, est composé de deux membres seulement: Laura-Mary Carter (la fille, donc) à la guitare et au chant, et Steve Ansell aux percussions... et au chant, performance relativement impressionnante compte tenu du rythme auquel il joue. Le lendemain du concert, j'achetais l'album, c'est dire si leur prestation m'avait plue (et elle a apparemment encore plus plue à Michel, qui même s'il n'a pas acheté le disque (il n'achète jamais de disque), était encore plus enthousiaste que moi à l'idée d'aller au concert (c'est d'ailleurs lui qui m'a signalé leur passage an Trabendo).

    Le Trabendo est une salle située à littéralement 100 mètres du Zénith à Paris, et c'est une très chouette salle, pour plusieurs raisons: d'une part, le son été nickel à chaque fois que j'y suis allé; d'autre part, la salle est relativement petite, et on est donc au maximum à quinze mètres de la scène, ce qui permet de vraiment profiter de la présence des groupes; enfin, il y a des degrés dans le plan de la salle, ce qui fait que les personnes (féminines notamment) de petite taille où ceux qui sont relativement loins de la scène sont quand même en mesure de voir ce qui se passe sur scène grâce à la surélévation (bon, c'est quand même moins bien que cette scène à Londres où on a vu The Hives, parce que les degrés sont moins pratiques qu'un plan incliné pour danser (un peu trop d'agitation et zou! quelqu'un tombe d'une marche -et ce sont de hautes marches); du coup, ça incite modérément à danser. Pour les Cold War Kids, que nous avons vu ici il y a environ un an, ce n'était pas gênant parce que c'était plus une question d'atmosphère que de lâchage (et c'était d'ailleurs un ex-ce-llent concert). Ca m'a un peu plus gêné pour Blood Red Shoes, dont les morceaux sont tous plutôt bien pêchus. Problème des concerts en hiver, j'étais aussi entravé par les couches de fringues qui font plaisir quand on les a sur soi dehors, mais qu'on se retrouve obligé de garder à la main dans la chaleur de la salle.

    Bref, personnellement je n'étais pas en bonne condition pour profiter pleinement du concert d'un point de vue "corporel", mais le concert a néanmoins été vraiment bien. Déjà, un concert dont la musique d'intro et d'outro est "The pink room" d'Angelo Badalamenti (tirée de la BO de Fire Walk With Me le film de David Lynch qui "clôt" la série Twin Peaks), gagne quelques points de respect. Ensuite, le groupe a bien assuré tous les morceaux de l'album, et nous a fait plaisir en jouant trois nouveaux morceaux -ce qui est réellement une bonne idée quand on n'a qu'un album de dix chansons au compteur, dont deux étaient très bien. Le troisième (le deuxième nouveau qu'ils ont joué, en fait) était un peu plus décevant, parce que sauf erreur de ma part, il reprenait par moment exactement les accords d'une autre de leurs chansons! C'est d'ailleurs le reproche qu'on peut faire au groupe, dont les titres, même s'ils sont globalement très bons, ont un son et un style très marqués et finissent par se ressembler un peu; le manque de changement d'ambiances en tous cas induit pour moi une certaine lassitude, parce que comme l'ensemble du concert garde de bout en bout la même intensité, il faut tenir une belle forme pour rester tonique du début à la fin avec les artistes (ce que Michel semble toutefois avoir réussi :) ).

    Il y a eu rappel sympa à la fin, pour lequel les deux musiciens ont échangé leurs instruments (la fille à la batterie, le garçon à la gratte, donc), assez marrant sur le principe, déjà, et très réussi puisque le morceau -relativement basique: il n'y avait notamment pas de paroles, juste des "hey"- était néanmoins parfaitement interprété, et tout à fait dans l'esprit du groupe mais avec quelque chose de neuf. Bien vu!

    Au final, un bon petit concert, d'un groupe très sympa; j'aimerais que pour leur prochain album ils gardent la même énergie, mais avec davantage de variété dans leurs compositions, pour me donner envie de continuer à les écouter.

     

    Note: la première partie, que nous avons largement manqué pour cause de mangeage au McDo (hem...), était Peggy Sue and the Pirates, groupe de folk dont nous n'aurons entendu que deux morceaux, mais qui donnaient envie d'en entendre davantage: de la folk aux voix et ambiances émouvantes. Rien trouvé d'elles sur Dizzer, et juste une interview avec des extraits de chansons avec un son médiocre sur Youtube, et un bout de concert dont je mets le lien ici fr.youtube.com/watch pour donner quand même un aperçu (de là, on peut trouver suivre le fil vers d'autres vidéos que je n'ai pas trouvé aussi séduisantes que ce que j'ai entendu le soir du concert). 


    1 commentaire