•  28 novembre :<o:p></o:p>

    Rien de spécial à signaler, tout le monde est en stress car ça fait deux jours maintenant que l’aéroport est bloqué. On espère que la situation va s’arranger, on est censé prendre notre avion le soir même. Sur le trajet, après maints coups de téléphone à notre compagnie aérienne, on nous annonce gaiement qu’il n’y a pas de vol, cette fois-ci c’est officiel, pas d’alternative, il faudra attendre…

    De retour à notre premier hôtel on se dépêche de prendre une chambre car on ne sait pas quelle est la situation et il y a peu d’espoir qu’on puisse être évacué, la situation étant au point mort. On décide avec les membres du groupe de manger ensemble et de ne pas se prendre la tête. On se rend donc à Koh San Rd, renommée pour les voyageurs qui s’y hébergent contre peu d’argent. Après quelques heures à flâner dans le coin, on retourne à l’hôtel pour regarder les infos qui nous apprennent… qu’il ne s’est toujours rien passé, malgré la rumeur d’un coup d’état. La situation s’assombrit car on ne sait pas combien de temps on va rester coincer là. Seule l’arrivée de la police prévue le lendemain (ça fait quand même trois jours que l’aéroport est bloqué) nous donne un mince espoir. Et c’est là le problème, l’espoir.

    29 novembre :<o:p></o:p>

    Petit rituel du matin : news + petit déjeuner (c’est un buffet donc je m’éclate littéralement le bide) = RAS. On décide de recontacter la compagnie aérienne qui nous avait annoncée la veille que l’alternative était de nous rendre à Kuala Lumpur en Malaisie par nos propres moyens mais refuse de nous assurer un vol ; on va pas se taper 1600km pour se faire envoyer chier à l’aéroport. On ne sait pas combien de temps on risquerait d’être coincé en Malaisie à attendre un autre vol, surtout que la situation pourrait se décanter à Bangkok ; une impasse. De plus, l’agence de voyage qui se trouve en face de l’hôtel nous annonce que pour se rendre à Kuala Lumpur, on doit prendre le train puis le bateau et le trajet dure en gros 48 heures… les web sites sont aussi assez flous et ne donnent pas beaucoup d’espoir. On suit donc les conseils des ambassades qui recommandent de rester en Thaïlande le temps que la situation se débloque. On décide donc de faire contre mauvaise fortune bon cœur et c’est un peu à contrecœur qu’on décide de faire les touristes à Bangkok, direction le palais royal ainsi que Wat Pho.

    Pour le palais royal, la muraille est absolument immense, près de 2km de long sur chaque cote. A l’intérieur du palais, il y a plusieurs subdivisions que nous visitons quasiment toutes. Mon impression générale est vraiment étrange : même si ces bâtiments sont relativement anciens ( environ 1750), on dénote une forte variation de l’art Khmer. Tout est richement décoré et incrusté de pierres précieuses ainsi que d’or, et en parfait état de conservation. Il y a beaucoup de monde et notamment une grande majorité de Thaïlandais.


    On errera par la suite sur le reste du site, admirant l’architecture. Et après une courte pause on remet la fin de la visite à plus tard (on part du principe qu’on risque de rester bloque longtemps)… car le billet d’entrée est valide 7 jours.

    A noter : ne croire personne ! Avant de rentrer dans le palais, deux personnes avec des vestes du Grand Palais et des badges nous affirment que les lieux sont fermés aux étrangers entre midi et 14 heures, puisque les Thaïlandais viennent y prier à ces heures. Il en est de meme pour deux autres sites que nous voulons visiter. Très professionnels, ils nous ont sortis une carte nous indiquant des lieux avec leurs horaires d’ouverture et leur prix ; à la place du palais il nous propose un petit cicruit qui a l’air bien sympa. Il nous sort alors que les monuments sont loins les uns des autres et qu’il faut prendre le Tuk-Tuk… Là on commence à sentir l’arnaque. On lui dit que c’est bon et qu’on a le temps de marcher. Il insiste/on l’envoie chier et il se découvre en s’échappant. Comme quoi, si vous allez à Bangkok, ne jamais croire les inconnus qui vous annoncent que des monuments sont fermés. Deux minutes après nous être débarrassés de notre gêneur, on trouve un panneau qui nous annonce les horaires d’ouverture : 9 heures à 16 heures. Cela ne s’invente pas.

    Le site suivant est celui de Wat Pho, qui est censé être un regroupement de temples le plus ancien de la ville. Le complexe est très calme et très richement décoré comme toujours. Quelques points importants à voir incluant le temple au milieu du site ainsi qu’un Bouddha incline de près de 50 mètres de long, assez impressionnant. C’est surtout l’ambiance un peu mystique que je retiens de l’endroit. Une « bonne journée » en définitive.


    On retéléphone à la compagnie aérienne qui nous annonce qu’on peut de nouveau réserver un vol sous réserve que l’aéroport soit ouvert. Ca promet… on opine et on arrive à trouver deux places sur un vol le 07 décembre ; je rigole, mais on n’a pas le choix et on réserve. De retour a l’hôtel devant les informations, la police est incapable de prendre quelle décision que ce soit contre… 2000 manifestants pacifiques, c’est assez aberrant. Au diner Marga ne se sent pas bien, les nerfs, le virus qu’elle s’est certainement chopée l’ont épuisé et elle va se coucher. Quant à quelques personnes du groupe et moi-même, nous décidons de sortir et nous changer les idées (on admire le copain sympa qui reste au chevet de sa chérie !), car on a encore 7 jours à tirer !

    30 novembre :<o:p></o:p>

    Réveil + Télé = RAS. On commence vraiment à en avoir ras-le-bol ici que rien au niveau international ne soit fait. On est comme des rats en cage. Apres une séance d’Internet pour donner des signes de vie, on discute avec des gens du groupe et le gouvernement Thaï a décidé d’offrir 2000 Bahts pour chacun des touristes bloqué à Bangkok. Voilà des vacances toutes fraîches payées ! Honnêtement, on se dit ça 30 secondes avant de se demander combien de temps on va encore rester coincé. Néanmoins, cela met un peu de baume au cœur de savoir que ca va pas être la dèche au niveau argent. De plus nos assurances ne vont surement pas débourser un centime pour nous : il semblerait que la clause ne stipule pas de couverture en cas de catastrophes naturelles, d’actions terroristes ou de mouvements politiques… suuuuuuuuuuper ! L’euphorie ne dure donc que quelques minutes et on retourne dans notre chambre à psychoter. Pour tuer le temps on décide d’aller déjeuner en bas avec les tickets repas fournis par le gouvernement (ca fait vraiment comme à  la guerre !). A une des tables on rencontre un couple qui fait parti du tour et ils nous informent qu’ils ont réussi  à trouver un moyen de  se sortir de là en parlant à un gars dans un bureau près de la réception (enfin moyen de rentrer, ils doivent galérer 10 heures en bus pour Pukkhet, puis aller a Hong Kong, attendre 24 heures là-bas avant de prendre un avion pour Londres…). On se dit pourquoi pas et le gars arrive à contacter le bureau local d’Emirates. Apres 10 minutes de discussion il nous dégote un vol à 0h30 le mercredi depuis Kuala Lumpur, soit dans 48 heures. On se dit banco avant de se remémorer ce qu’on nous avait dit l’agence la veille sur le temps de trajet jusqu’en Malaisie. Le gars du bureau nous affirme qu’en 24 heures par bus c’est torché. On se regarde avec Marga en se disant qu’il faut toujours vérifier l’information deux trois fois par des sources différentes. Apres 5 minutes de réflexion, on dit Banco de nouveau et il nous réserve le vol. Aussitôt dit, on se rend compte qu’il faut qu’on s’active pour rejoindre la station de bus et on sprinte jusqu'à notre chambre pour faire nos bagages en quelques minutes, puis on saute dans un taxi qui nous emmène à la station de bus. Je dois préciser qu’a partir de ce moment un sentiment de paranoïa intense nous a pris après ces quelques expériences.

    Arrives à la station à 16h10 on téléphone de nouveau à l’agence de voyage pour confirmer le vol (toujours revérifier) et on récupère par la même occasion le numéro de réservation. Après cette étape cruciale on met 20 minutes pour trouver le bon comptoir, entre temps on nous a amèné à trois endroits différents… on évite de plus en plus les gens qui disent qu’ils veulent nous aider. Et la comique : le gars de l’hôtel nous annonçait 1700 Bhats par personne pour le voyage, ici c’est 2200 à cause de ta tête d’européen. C’est non négociable. Le bus est a 17h30, on n’a pas trop le choix et on paie les billets. Les billets en main, et après avoir vérifié  deux trois fois on s’éloigne du comptoir. D’un coup je me rends compte qu’il n’y a pas de prix sur les billets (je comptais les garder pour l’assurance plus tard) ; en fait un seul des billets avait un prix. Pas de soucis, avec le sourire je retourne au comptoir et après 20 minutes de lutte avec la vendeuse, je n’arrive pas avoir un reçu. Comme par enchantement elle ne me comprend pas, en fait elle ne me comprend plus… je fulmine… tous les moyens sont bons pour enculer les touristes. Pas le temps de trainer, on doit embarquer soit peu pour Kuala Lumpur. Arrivée prévue le lendemain à 17 heures. Heureusement le bus est assez confortable ce qui signifie qu’on récupère un peu de sommeil.

    1 décembre :<o:p></o:p>

    Réveil en catastrophe ! Il est 5 heures et après une nuit tranquille, la pluie bat son plein. Jusque la rien d’anormal sinon qu’ à une portion de route, le bitume est inondé. Les deux voies sont séparées par un petit muret et il semble que notre coté soit moins inondé que l’autre mais pas de voiture ni de véhicule pour avoir une estimation de la hauteur jusqu’au moment où un autre bus passe dans la direction opposée avec de l’eau jusqu'à la vitre… En gros 70 cm. Et là soudainement une petite vague passe le muret et de l’eau s’infiltre dans notre bus (à deux étages), dans le compartiment du bas, là ou on a dormi. Gros, gros stress, heureusement nos bagages sont surélevés… premier point positif du voyage. Après 5 minutes de trajet interminables, la pluie bat toujours son plein mais on arrive à une station de bus. Des pick-ups nous attendent et nous emmènent au bureau de correspondance. Au passage, le mec réclame 50 Bhats par passager et ne démarrera pas avant d’avoir eu l’argent de tous. Je suis content d’être à moins de 100 bornes de la frontière ! Même si le pays est très beau, je ne peux plus faire confiance à personne.

    On arrive alors dans une minuscule pièce qui ressemble plutôt à un magasin et on se retrouve à 30/40 personnes à attendre dans 20m2. On passe trois heures debout à attendre le prochain bus et la pluie ne faiblit pas… on prie pour ne pas rester bloqué là on est pile entre Bangkok et Kuala Lumpur. Entre temps on vérifie deux trois fois que c’est bien le bon endroit pour se rendre en Malaisie ; vu qu’une vingtaine de personnes sont dans le même cas, la tache est plus aisée. Entre temps on nous demande tickets et passeports en n’acceptant que parce qu’une des Thaïs qui est mariée à un européen peut nous faire la traduction que c’est pour les cartes d’arrivée en Malaisie… les nerfs sont mis a rude épreuve… ils sont fous, les gars je capte pas un mot de ce qu’ils racontent, je vais pas leur filer mon passeport…

    On embarque donc tant bien que mal dans le bus avec une soute près du sol, aie… on espère qu’on ne va pas traverser de zone inondée. Bon… on a rencontré quelques endroits légèrement humides mais je pense qu’on a évité le pire. On passe la frontière sans soucis et lors d’un arrêt sur l’autoroute, on constate que le sac de Margarita n’a pas été très chanceux, il est trempé… on ne peut rien y faire sinon espérer qu’on fera sécher le tout dès qu’on pourra.

    Le voyage jusqu'à Kuala Lumpur se passe sans embuche, la végétation a fortement changée du Cambodge et même de la Thaïlande, tout est luxuriant et très vert de jungle partout autour de nous. Le climat est beaucoup plus humide. Les routes sont agréables et regarder la jungle pendant le voyage est très plaisant.

    On arrive à Kuala Lumpur à19h30 (24h30 de voyage) et on saute directement dans un taxi qui une fois de plus essaie de nous entuber… on arrive au bureau des billets et le vol du soir est plein ; c’était un peu un coup de poker mais bon il fallait essayer. On a donc 30heures à attendre devant nous, il est 22h30, on se trouve a 60km de la ville et on est éclaté du voyage donc on prend la chambre dans l’hôtel de l’aéroport. A £150 la nuit (ça fait mal au cul !), la chambre est super, on peut attendre avec impatience le vol du lendemain. On tombe de fatigue sachant qu’on sera certainement chez nous dans 48heures.

    2 décembre :<o:p></o:p>

    Passer 10heures dans un aéroport à attendre c’est long… lire/manger/lire/aller aux toilettes. On prend donc l’avion sans encombre à 00h30.

    3 décembre :<o:p></o:p>

    8 heures de vol puis 5 heures d’escales, c’est une lutte incessante contre la fatigue, et je veux pas louper la correspondance, y’a pas moyen de dormir.

    Les 8 dernières heures sont aussi longues mais je n’arrive pas à fermer l’œil, je ne pourrais le faire que lorsqu’après qu’on aura atterri puis retourné chez nous à 16heures, heure locale.

    En conclusion:
    Je reconnais que les textes écris peuvent faire penser que je n'ai pas apprécié le voyage. C'est faux, 95% de ce qu'il y a ici, je l'ai rédigé alors que nous étions en vacances... donc
    à chaud! On voit surtout qu'à la fin du voyage les nerfs commencent à lacher. Mais ca fait parti de l'expérience vécue et en regardant en arriere, ca fait pas mal de choses à raconter.
    J'ai franchement adoré le Cambodge, c'est un pays de contrastes, qui certes n'est pas facile d'acces, mais il y a énormément de choses a y faire et le tourisme n'y est pas encore massivement développé, alors dépechez-vous, ca vaut la peine!

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  • 21 novembre :<o:p></o:p>

    Journée relativement calme, on s’est juste déplacé jusqu'à la capitale Pnom Penh. Sur notre chemin (quelques 6 heures de route, décidément il faudrait vraiment qu’ils améliorent leur moyens de transport, dit le gros connard d’Européen…) on s’est arrêté pour déguster une spécialité locale : la tarentule frite. La plupart des locaux se délectent du corps de l’araignée, personnellement, mordre dans leur organes c’est un peu trop pour moi, je me suis contenté de manger une patte… Pas de gout particuliers, c’est juste savoir que tu bouffes de l’araignée qui te dégoutes plus qu’autre chose… c’est psychologique !

    A noter une agréable surprise, les tarentules frites étaient disposées dans un grand saladier d’aluminium qui se trouvait sur un sceau en plastique. Le sceau n’était pas vide mais contenait des araignées vivantes… peut être les vendeurs voulaient-ils nous prouver que leur produits étaient frais… Si vous n’êtes pas friands d'araignées, il y avait aussi des criquets ainsi que d’autres spécialités non identifiables.

    Arrivés à la capitale, rien de bien notable, on a mangé, fait un tour rapide du quartier et le soir au restau on a regardé un documentaire sur les Khmers Rouges. Intéressant, même si datant de plusieurs années. Le programme du lendemain sera chargé, on ne traine donc pas trop…

    22 novembre :

    Aujourd’hui donc, programme chargé, on se rend en premier à Wat Pnom. C’est un temple situé sur une place en rond-point et on est tout de suite assailli par des enfants et des mutilés de mines anti-personnel. C’est assez difficile de rester indifférent face à tant d’horreur et d’injustice.

    Après une rapide explication au pied du temple, on commence une petite ascension jusqu’au bâtiment et après avoir retiré ses chaussures on pénètre dans la pagode. L’impression qu’il m’en reste est assez bizarre, c’est difficile d’être impressionné car le temple n’apparaît pas avoir plus de 100 ans ; l’intérieur est décoré assez grossièrement et il y a des Bouddahs en veux-tu en voilà, des en or et des en lumière de néon… c’est plutôt marrant et décalé que touchant.
    L’étape suivante est le palais impérial ; la encore atmosphère sympa avec des bâtiments beaux dont l’architecture est typique des édifices de l’Asie du sud est.
     On visite tranquillement les lieux en passant dans des jardins ou jonchent quelques urnes funéraires ou Stupas puis on visite la pagode d’argent qui est sensée valoir le coup.
    Plutôt déçu, elle s’appelle comme cela car elle est carrelée de dalle en argent massif de 20x20cm pesant chacune 1kg… plutôt cool d’admirer cette œuvre, si ce n’est qu’il y a du tapis qui recouvre 95% de la surface. Le reste de la pièce est consacré aux Bouddhas qui ont été offerts comme cadeau a la famille royale ainsi que diverses babioles.

    Dernière étape avant de rentrer dans le vif du sujet, le musée national. De l’extérieur on s’attend a quelque chose de pas mal, mais l’intérieur est assez décevant ; malgré un bon nombre d’objets présents intéressants, il n’y a pas de structure dans les galeries et c’est plus un catalogue qu’autre chose. C’était pas terrible…

    Pour la partie suivante, je tiens à prévenir le lecteur, je vais mettre des photos assez graphiques et je vais parler de choses assez morbides. La prochaine de nos étapes fut de nous rendre sur un des champs d’exécution des Khmers Rouges, où de nombreux Cambodgiens furent massacrés pendant la fin des années 70. Ce fut une expérience inoubliable, je pense que personne n’a interrompu le guide lors de la visite, elle a vécu et perdu des gens chers à cette époque. Elle nous a expliqué les nombreuses horreurs qui ont été conduites et comment les exécutions s’effectuaient sur hommes, femmes et enfants. Pour les hommes, c’était relativement simple, un coup derrière la tête puis on leur coupait la gorge à l’aide de feuilles de palmiers. Il y avait de nombreuses fosses communes

    , près de 85 si mes souvenirs sont exacts, dont plus de la moitié ont été déterrées. Les autorités se sont arrêtées lorsqu’elles ne pouvaient plus entreposer les ossements à l’intérieur du monument au mort car ils étaient trop nombreux. Par conséquent il n’est pas rare de marcher d’une tombe à l’autre et d’apercevoir des ossements qui sont remontés à la surface.
     C’était assez dérangeant ; cela n’allait pas en s ‘arrangeant lorsqu’on a atteint l’arbre où les Khmers Rouges exécutaient les bébés
     : pris par les deux jambes, les soldats leur éclataient la tête contre le tronc d’arbre. Ils pouvaient aussi les balancer dans les airs et les abattre alors qu’ils étaient dans les airs… à ce moment je ne pouvais pas m’empêcher de ressentir de la colère. Pourquoi ? Qui se donne le droit de faire ca. Ce massacre a été perpétré par le peuple Cambodgien, ce qui renforce l’atrocité de la chose. Je ne disserterai pas plus longtemps mais j’enrageais à l’époque. On a fini la visite par une stèle commémorative où sont entreposés près de 10000 cranes humains qui ont été exhumés des fosses communes.
    Dans une ambiance très pesante, on retourne à notre bus et personne ne lâche un mot pendant près de 30 minutes… Je dois dire que tout le monde a été marqué, certaines personnes n’ont pas pu rester et sont parties pleurer devant tant d’horreur.

    Après le déjeuner, on a attaqué la dernière visite de la journée qui fut celle d’une ancienne école transformée en prison ou des tortures et des interrogations étaient menées. S-21, puisque c’est son nom, a encore provoqué de nombreuses émotions au sein de notre groupe. On s’est déplacé dans plusieurs bâtiments notamment là où on été séquestrés les gens ; on a vu plein de taches de sang sèchés sur le sol et les murs, encore visibles.

     Le silence devenait d’autant plus pesant que notre guide nous amenait dans un second bâtiment où étaient regroupées des photos de victimes (Les Khmers ont pris la sale habitude de photographier leur victimes et de leur attribuer différents numéros). On  est donc passé devant des tableaux entiers de photos de victimes, il y en a même consacrés a des enfants… pour remettre dans le contexte, lors de la torture, les Khmers voulaient que la victime avoue un fait en particuliers, souvent un acte de trahison envers le régime en place. Notre guide nous a fait bien comprendre que des enfants de 3 ans ne peuvent pas avouer un crime qu’ils n’ont pas commis. Dans le bâtiment suivant, on a vu dans quelles conditions carcérales ignobles les Cambodgiens étaient prisonniers avec des cellules minuscules, sans toilettes (une boite en métal permettait de stocker les déchets humains). C’était assez intolérable.
    Le dernier bâtiment ressemblait au second que nous avions visité, de nombreuses photos jonchaient d’innombrables tableaux. Il y avait en plus quelques objets de tortures qui ont été conservés de l’époque pour rajouter plus d’horreur de la situation. De retour dans la cour de la prison, le silence était de nouveau de rigueur.

    Apres être retournés dans nos chambres, on décide d’aller se changer les idées en visitant un marché couvert à dix minutes de l’hôtel. C’est un bâtiment jaune, moche et assez sale de l’extérieur et qui abrite une espèce d’immense marche de textile/bijoux/breloques/bouffe. Rien de palpitant, je ne suis pas fan de bibelots… la seule excitation fut le trajet jusqu'à l’entrée où a du esquiver près de 3000 scooters (au moins) afin de traverser la rue.

    Le soir se passe tranquillement, on a diné dans un endroit sympa sur le bord du Mékong, l’ambiance étant garantie par un groupe de 25 sexagénaires venu de Malaisie qui reprenaient en cœur et se trémoussaient sur des chansons des années 70 interprétées par 5 Cambodgiens, ambiance assez surréelle et loufoque.

    23 novembre :

    La journée fut ponctuée par notre transfert à Sihanoukville en bus. Pour parcourir 200km, on a mis près de 4h15… on commence à s’y faire. Le voyage fut rythmé par l’alternance entre un DVD de karaoké Cambodgien avec un peu de danse à la fois et un superbe remake Hong Kongais de Crocodile Dundee avec un aborigène d’Australie… je suis resté scotché sur le film tellement c’était nul, je ne pouvais pas me décoller la rétine de cette bouse.

    Arrivés en ville on passe l’après-midi sur la plage. RAS si ce n’est le harcèlement incessant et constant des locaux qui veulent nous faire soit une pédicure, soit un massage, soit nous vendre des fruits…

    Le soir, on a fait un barbecue sur la plage, expérience très agréable et relaxante, manger les pieds dans le sable en écoutant le bruit de la mer…

    24 novembre :<o:p></o:p>

    « Petite » ballade à l’ouest de la ville, après 2h30 de route nous rejoignons un hôtel miteux à Kep, mais littéralement à 50m de la mer. De là, nous reprenons notre minibus et nous embarquons pour 5 minutes de route jusqu'à un ponton où de frêles esquifs nous attendent : direction une petite ile à 30 minutes. Elle se nomme Rabbit Island, et on trouve quelques bungalows sur les rivages, l’endroit est assez joli et surtout très calme.

    Apres un rapide déjeuner (pour ceux qui ont commandé du crabe, le gars est allé le pécher sous nos yeux, plus frais que ça, tu meurs !) On se baigne, on se relaxe, on profite du soleil
    (trop pour moi, cette date sera pour moi celle ou je vais me choper du méchant coup de soleil sur les épaules, ça m’apprendra à mettre un débardeur et d’ignorer que le soleil derrière les nuages fait bronzer/prendre des coups de soleil aussi).Tout d’un coup, le ciel se voile et on se rend compte que le temps est à l’orage.
     Notre guide local tire la tronche et prédit que la pluie ne va pas tarder et que si on ne veut pas rester coincé sur l’ile le soir on ferait mieux de mettre les voiles (ha ! ha !). On reprend donc la direction de l’hôtel. Sur la jetée et de nos chambres, on aperçoit au loin deux orages qui grondent, le ciel est légèrement orange et on voit fréquemment des éclairs. Rien de bon ! Apres un repas consistant de nouveau, retour dans notre cellule où je constate avec horreur l’état des dégâts sur mes épaules, je vais passer une bonne nuit !

    25 novembre :<o:p></o:p>

    Toujours dans la lignée de la relaxation, on démarre tranquillement de Kep, le village où l’on a dormi  la veille, pour retourner à Sihanoukville. Sur le chemin de Kampot, notre prochaine destination, on passe par une toute petite ville qui contient deux grottes ; alors là, vraiment pas génial si ce n’est qu’on retrouve le Cambodge rural que j’avais fortement apprécié au début du séjour. Les gamins s’agglutinent autour de toi, rigolent, font des signes de la main, c’est une expérience assez enrichissante. Les paysages des alentours par contre sont magnifiques avec des rizières à perte de vue, des petites baraques, des palmiers…

     La route est assez agréable même si on se rend compte que conduire une voiture ou un deux roues au Cambodge, c’est du suicide !
    On s’arrête donc par la suite à Kampot pour marcher tranquillement le long de la rivière et admirer les maisons de type colonial qui bordent les rues.

    On finit le tour de la ville par le marche local qui a été également recommandé par le guide (le bouquin) ; une bonne surprise car l’ambiance y est très détendue et conviviale et les produits sont très appétissants. On arrive à Sihanoukville aux alentours de midi et on décide de visiter une deuxième plage de la ville. Apres avoir demandé conseil à Shane, on se rend à Otres Beach qui se trouve à 7km de notre hôtel. La route fut longue une fois n’est pas coutume. Après la traversée d’une route qui ressemblait plutôt à un champ de bataille qu’autre chose, on arrive sur les lieux et on est surpris par le calme et le nombre réduit de gens (on comprend pourquoi après le p*tain de trajet à six dans le Tuk-Tuk [45 minutes sur une fesse avec une route rocailleuse, ça fait mal au derrière]).
     Apres quelques heures de relaxation sur le bord de l’eau, on retourne à l’hôtel.

    26 novembre :<o:p></o:p>

    On est sur le départ dès 9 heures pour prendre un bateau de taille moyenne et visiter une ile (presque) déserte. Sur le chemin, on s’arrête pour faire un peu de snorkling, c’est pas forcement intuitif au premier essai mais on s’habitue tout de même. Par contre la visibilité où on se trouvait n’était pas fantastique ; j’avoue avoir été déçu par l’expérience, certainement  due à la faible transparence de l’eau. Après on s’est équipés de petites bouteilles en plastique auxquelles étaient enroulées un fil avec un hameçon et on a fait un peu de pêche pendant une grosse demie heure. Deux personnes ont eu assez de succès, évidemment j’en faisais pas parti ; notre pilote lui en a pêché près de 6 ou 7, il nous a bien foutu la honte.

    On repart donc pour une autre demi heure de traversée et on se retrouve à déjeuner sur la plage abandonnée, la vue étant magnifique, le sable et la mer parfaits.

     La cuisine est simple mais en même temps c’est comme un pic-nic géant et au menu brochettes frites, riz, pain. J’en profite à ce moment pour améliorer ma compétence snorkling en espérant qu’elle me serve plus tard dans la vie. J’y arrive pas trop mal mais je préfère juste le masque et descendre plus profond. On passe quelques heures sur cette plage, éloignés de tout, c’était vraiment relaxant.

    L’heure est venue de faire le chemin inverse et pendant la traversée on s’arrête près d’une ile et le pilote sort son bâton nous disant qu’on peut snorkler dans le coin. Le truc c’est qu’a ce moment il sort un gros bâton et commence à faire dériver l’embarcation avec… pas plus de 2 mètres de profondeurs…

    personne n’ose remettre les pieds dans l’eau surtout qu’on voit très bien le fond de l’eau avec ses cailloux et ses oursins. A la place du snorkling, on a refait un peu de pêche et cette fois-ci tout le monde ou presque y a trouvé son compte. La pêche de cette façon c’est addictif !

    Retour à l’hôtel puis dernier diner en groupe et après quelques bières (1 bière = 0.25$ la où on était (O_O))

     on rentre éclatés à 3 heures et demi du matin, qui a dit vacances relaxantes dans sa description ?


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  • 18 novembre :<o:p></o:p>

    Aujourd'hui on se déplace de Battambang à Siem Riep. Original, le trajet consiste à remonter la rivière passant par Battambag pour passer par un gigantesque lac qui git au centre du Cambodge et enfin emprunter une autre rivière pour nous rendre a notre destination. Moins cool, on se lève a 5h45 (se lever tôt, ca sera une des constantes du voyage :o( ) pour prendre le bateau a 7h15 et malheureusement le temps n’est pas le plus propice, ciel gris. Le voyage est relativement calme et dure 7 heures… le transport, c’est vraiment pas le fort du Cambodge. Les paysages sont très sympas, on traverse des rizières et des villages sur l’eau ou tous les enfants qui habitent la nous font signe de la main quand on passe devant eux.

    On fait également connaissance avec quelques locaux, ainsi que leurs rejetons : trop, trop mignons les enfants !

    Apres donc 7 heures de voyage qui n’en finissait plus, avec mon cul sur un siège en bois et près de 200 pages du bouquin que je lisais a l’époque, nous arrivons sur la berge. On se fait totalement harasser par les conducteurs de Tuk-Tuk  dès que nous accostons; ils se sont littéralement jetés sur nos sacs pour les mettre dans leur véhicule. Il a fallu en venir aux mains pour leur expliquer qu’on n’avait pas besoin de leur aide car un minibus nous attendait déjà. Expérience assez déroutante même si tu sais qu’ils ne font ca que pour faire leur métier. Sur le chemin de la ville, on constate que le contraste avec Battambang est flagrant et s’accroit au fur et a mesure que l’on s’approche du centre ville, on a vraiment l’impression que tout a été construit pour accommoder les touristes : ATM, salons de massages, Tuk-Tuks, tous les dix mètres… Un peu malsain mais pour le reste de la journée nous avons eu la bonne idée de vouloir inspecter le musée national de la ville qui parle du site d’Angkor que nous allons visiter le lendemain. Il contient de très nombreuses informations sur le site et est très interactif et moderne (pas mal de vidéos et d’animations sympas), ce qui explique son cout exorbitant de $12. Enfin pour les européens, y’a pas trop de problèmes, mais pour les locaux, c’est un peu une journée de salaire pour les plus chanceux. Des fois je me dis qu’on a de la chance d’avoir les moyens d’accéder à la culture. Apres un repas copieux et quelques verres, retour dans notre chambre où on se prépare psychologiquement à se lever a 4h15 pour admirer le lever du soleil sur le site d’Angkor Wat.

    19 novembre :<o:p></o:p>

    Réveil en fanfare, la tête dans le cul, littéralement et pour rester poli, mais on ne fait pas trop la fine bouche car on sera aux premières loges pour assister au lever du soleil. L’entrée sur le site est assez Hi-Tech, on fait la queue et on paie. Pendant ce temps, ils prennent une photo de notre bouille qui sera ensuite imprimée sur le billet. Il fait assez noir, mais on se dirige quand même vers Angkor Wat qu’on arrive à distinguer dans la pénombre. Le site en lui-même est très imposant et le temple est le plus grand des 68 autres qu’on peut trouver dans la région.  Notre « chef de groupe », Shane, connaît bien les lieux et il nous guide rapidement vers un coin a gauche du temple devant un étang. Rapidement on nous amène chaise et café/the/chocolat avant l’instant fatidique… c’était sans compter la pluie qui s’est invite et a « gâché » le lever du soleil (la chance), on n’a pu apercevoir qu’un peu de rose dans le ciel…

    c’est dommage mais ca reste une expérience très sympa et mémorable mais pas forcement dans les sens où on l’a voulu.

    Retour dans le minibus pour un petit déjeuner mérité : on mange à l’abri pour éviter de se faire prendre d’assaut par les singes de la région et on prend la direction du premier temple, Ta Prohm (pour ceux qui ont vu le film Tomb Raider, apparemment, des images du temple ont été utilisées pour quelques scènes). Je dois avouer avoir été bluffé par le caractère sauvage de l’endroit et la lumière du matin en fait un lieu spectaculaire.

    Le deuxième temple visité, Ta Keo, a plusieurs caractéristiques : ses marches très dangereuses

    et les enfants qui essaient de te vendre des bibelots ; apparemment la première chose qu’ils apprennent à dire a l ‘école c’est « One Dollar ». Néanmoins, le fait que peu de personnes soient là rend la visite très plaisante. La liberté de faire absolument tout ce qui nous plait, grimper, toucher, explorer est également grandement appréciable et rend le cadre encore plus interactif.

    Troisième temple, Thommanon,  plus petit et encore moins fréquenté, le tout se trouve sur un seul niveau et la lumière du matin nous donne l’occasion d’admirer l’architecture Khmer dans toute sa splendeur.

    Quatrième point ou nous arrêterons aujourd’hui, le complexe d’Angkor Thom, une ancienne ville qui contient temples et autres ruines.

    Un de ces temples se nomme Bayon et c’est un petit chef d’œuvre : l’atmosphère qui s’en dégage est très spéciale, agréable et pleine de plénitude.

    Apres Bayon, pause déjeuner puis on attaque le gros morceau, Angkor Wat. Là je dois avouer que j’ai été assez déçu… car a part le gigantisme du bâtiment et des terrains qui l’entourent, la pierre est grise, triste, peu d’interactivité est possible et c’est blinde de touristes.

    Je ne trouve le temple ni beau ni majestueux. Apres coup, l’après-midi, le temps était assez couvert et je pense que ça n’aide pas de voir un temple sous cet angle, je pense qu’on est passe à cote de quelque chose.

    J’ai préféré de loin Ta Prohm ou encore Bayon, mais bon ça c’est mon choix personnel.

    Retour à l’hôtel a 15h30 après une bonne grosse journée. Un petit somme de 15 minutes pour moi puis on se dirige vers un restau ou on va assister à de la dance traditionnelle Khmer. J’ai trouve ça assez sympathique. Des danses de pas plus de 5 minutes où à chaque fois on a une petite histoire (bon ok, à la con) ;  j’en garde encore aujourd’hui un souvenir assez frais dans mon esprit.

    Apres le restau, on se retrouve avec quelques personnes du groupe au bar d‘en face pour boire quelques verres avec les gens les plus sympas de notre groupe. De fil en aiguille, la soirée nous emmène à 2 heures du matin. On part « un peu » éméchés, d’autres resteront encore 2 heures de plus avec le proprio du bar qui connaît bien notre chef de tour, Shane. Demain, on avait prévu de visiter quelques temples, difficile de se motiver de mettre le réveil pour 8 heures du matin…

    20 novembre :<o:p></o:p>

    Reveil difficile donc a 8 heures du matin, après une douche et un petit déjeuner copieux (pancake banane, miam !) et de nombreuses fois où on se dit, non je peux pas y aller, j’ai trop mal à la tête, on se décide à louer un Tuk-tuk pour la journée avec un troisième larron du groupe, Sanjeev. On part donc à l’aventure avec nos trois gueules de bois…

    Au programme trois temples assez espacés les uns des autres, on devrait pouvoir s’occuper toute la journée. Sur le chemin on tombe sur un temple surprise, Pre Rup, comprendre pas inclut dans le plan qu’on avait fait en partant mais sa stature imposante nous a fait nous arrêter et profiter de son atmosphère.

    Il est relativement tôt, 9h45 et il n’y a pas trop de monde. Le temple est très sympa avec de nombreuses gravures et des vues imprenables sur les environs. Moins de touristes = plus d’interactivité avec le bâtiment. A vrai dire, il n’y a vraiment personne pour nous surveiller ce qui rend la visite largement interactive, on peut grimper là ou on veut et on a beaucoup de libertés.

    Bien contents de s’être arrêtés sur cette petite merveille on reprend notre chemin pour rejoindre le premier temple, Phnom Bok, sur notre liste. Apres 30 minutes de route et la traversée de plusieurs villages, le conducteur nous lâche au bas d’une colline et nous annonce que le temple se trouve à 20 minutes de marche en prenant les escaliers. Après 20, hum donc 25 minutes pour les plus rapides, et après une interminable série de marches, on découvre un véritable havre de paix et un petit paradis, selon moi.

    Nous ne sommes que tous les trois et même si le temple ne paie pas de mine, l’atmosphère qui s’en dégage est magique. On passe plus de 45 minutes à contempler et prendre des photos des ruines, en silence, profitant de cet instant de calme. Le vue est aussi magnifique car le relief environnant est très plat.

    On repart conquis par l’endroit ! Arrêt suivant à 15 minutes à Banteay Samré, et là encore peu de fréquentation, c’est bien ! A notre arrivée devant l’entrée, je me dis, encore un autre temple, mais au fur et à mesure que je le visite, je me rends compte de sa complexité et qu’il contient des niveaux verticaux avec des douves et des niveaux longitudinaux avec la pierre et le style architectural qui change quand on s’enfonce vers son centre.

    On passe encore plus de 40 minutes, conquis par l’endroit, son calme, son charme. Retour au Tuk-tuk pour se taper 45 minutes de trajet afin de visiter le dernier temple de notre tiste, Banteay Srei. Evidemment après s’être tapé 45 minutes de route on veut que notre prochaine visite soit aussi inoubliable que les trois qu’on de faire. De plus, le temple se trouve dans le top 20 des choses à visiter au Cambodge selon notre guide. On ne peut forcement pas faire fausse route… Bon j’arrête le suspens à deux Euros, il arriva ce qu’il devait arriver : beaucoup trop de gens, mais un temple qui malgré sa petite taille a de très jolies couleurs et des gravures copieusement détaillées. Toutefois des cordons de sécurité étaient omniprésents et limitèrent fortement nos déplacements, nous contraignant à être les uns sur les autre. On ajoute a cela une lumière qui faisait des caprices, il fait soleil, il fait pas soleil et qui ne rendit pas justice à ce temple qui méritait mieux à mon avis. On finit notre visite sur une note moins bonne mais bon on est tout de même satisfait de notre journée

     Direction musée des mines anti-personnel pour un peu d’information.

    On rejoint le reste du groupe au musée ; c’était une journée libre donc chacun faisait ce qu’il voulait, assez cool d’ailleurs durant le voyage. Le musée est très petit mais il est sponsorisé par notre tour operator. Il abrite quelques 20-30 gamins tous victimes de mines anti-personnel, venus de tout le Cambodge pour recevoir une éducation. Il relate aussi l’histoire tourmentée du Cambodge et le pourquoi du comment il reste 6 millions de mines encore en activité dans le pays. Une coupure d’article montrait que le Cambodge était le troisième pays au monde à avoir le plus de morts par mines anti-personnel … derrière l’Afghanistan et l’Irak… triste record. Il a été fondé par Aki Ra un orphelin qui a servi dans l’armée alors qu’il n’avait que 10 ans. Très bonne sensibilisation et documentation malgré sa taille modeste. En tant que participants au tour, on a le droit de visiter l’école qui se trouve derrière le musée et rencontrer les professeurs des enfants qui sont malheureusement absents aujourd’hui ; j’aurais bien aimé les rencontrer… La visite fut très touchante et retour à l’hôtel après 1 heure de Tuk-Tuk. Apres une douche, un repas (barbecue cambodgien avec au menu, crocodile et serpent), on va se coucher tôt, complètement épuisés ! Faut pas deconner, on a quand même fait une très grosse journée alors qu’on avait débuté avec une énorme gueule de bois !


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  • Premier jour, le 15 novembre :

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    Rien de spécial  à signaler pendant les deux vols de 7 heures si ce n’est les écrans tactiles situés sur les sièges des avions et qui permettent de se divertir durant le voyage. Ils donnent l’impression qu’on vous tape dans le dos pendant une éternité… Ce commentaire va donner le ton de l’article : dénonce !

    Arrivée donc à Bangkok à 18h30. Après un rapide passage à la machine à sous, comprendre le distributeur de billets, nous nous engouffrons dans un taxi qui nous amène au cœur de la ville. Pas d’effet de surprise durant le trajet, la vue de l’immense capitale est la même qu’à l’entrée de n’importe quelle capitale. Malheureusement notre arrivée coïncidait avec les funérailles de la sœur du roi. Les rues qui menaient à notre hôtel étaient donc bloquées et le conducteur n’avait aucune idée de comment y accéder. Après plusieurs minutes à passer à le convaincre de s’arrêter près de ce que nous pensions être notre hôtel, nous vaquâmes pendant 25 minutes avant de trouver un Thaïlandais qui nous renseignât sur la position du bâtiment. Nous avons donc rejoint notre chambre sans encombre majeure, mission accomplie. Un repas copieux dans une rue voisine ainsi qu’une bonne douche ont complété la première journée.  Il est 22h30 et demain nous devons nous lever à 5h30 pour nous rendre au Cambodge.

    La nuit fut ponctuée de cris provenant de filles hurlant dans une langue étrangère ; impossible de savoir si elles se faisaient violer ou si elles étaient ivres… Le voyage débutait donc de la meilleure manière !

    Mon impression initiale de la ville : sale, surpeuplée mais un indéniable charme. Le contraste est impressionnant entre les monuments et les temples  qui de l’extérieur ont l’air magnifiques et propres et les immeubles insalubres où les gens vivent.


    16 novembre :

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    Lever à 5h00 donc… heureusement le petit déjeuner est copieux et nous aidera jusqu’à notre première étape
    Cambodgienne, Battambang, deuxième ville du pays. Nous prenons un taxi de notre hôtel jusqu’à la gare routière (note : le code de la route Thaïlandais doit sûrement être inexistant, à fonds les ballons a été ma pensée lorsque le chauffeur nous a conduit à bon port jusqu’à la gare : feux rouges optionnels, que du bonheur quand tu es assis à la place du mort !).

    Second moyen de locomotion emprunté ce jour, le bus. 4 heures pour rejoindre la frontière ; une route en bon état rend le voyage relativement confortable, le pire étant à venir. A 5 km de la frontière nous sautons avec nos sacs dans les Tuk-Tuks (sorte de moto qui tracte un wagon avec des sièges, mode de transport très répandu en Asie du sud-est) qui nous emmèneront à la bordure à proprement parlé. Le passage n’est qu’une formalité, surtout que notre Tour Leader, Shayne, a des contacts qui nous ont facilité l’accès (ie, on a grillé toute la queue pour rentrer) au pays. La deuxième partie du voyage peut alors commencer.

    On monte donc à 5 à l’arrière d’un pick-up et nous voila parti pour plus de 2 heures de mauvaises routes, de mal de fesses et de poussière. Nous voici d’ailleurs équipés de masques pour éviter de mourir lors du trajet.

    Arrivés à notre hôtel à Battambang, nous faisons un petit somme, le décalage horaire fait son effet et on est tout simplement crevé. A notre réveil, on décide de faire un tour en ville en passant par les quais et on se retrouve après 30 minutes de marche dans un temple tenu par un moine plutôt bavard ; il avait une cicatrice et parlait de fleurs (joke inside…). Le retour à notre chambre fut plus difficile qu’il n’y parait : le simple fait de traverser la rue est une épreuve de tous les instants car un flot constant de deux roues est sur la rue. La traversée du carrefour fut un exercice de précision et de vitesse inattendu.

    Un rapide diner le soir avec les membres du groupe nous renseigne déjà sur à qui il faut parler et qui il faut éviter, toujours bon à savoir… Epuisés, on s’écroule vers 22 heures.

    17 novembre :<o:p></o:p>

    Lever à 7 heures après une deuxième nuit de sommeil. On sent que le corps s'adapte enfin au nouvel horaire, cette fois-ci on est d'attaque pour affronter le programme de la journée.

    On débute en minibus qui nous emmène à 10 minutes en dehors de la ville pour se retrouver chez l'habitant à proprement parler. On se retrouve dans un regroupement de maisons à l'architecture similaire et à l'apparence assez archaïque. Les maisons sont sur des poteaux et les pièces habitables se trouvent au  premier étage. On apprend vite qu'il y a deux utilités à cela : éviter les inondations dans un premier temps puis le vent qui circule par dessous rafraîchit l'habitation. Pas cons ces Cambodgiens ! Après cela, on a assisté à un combat de poissons, « sport » très passionnants pour les locaux qui parient de l'argent sur leur champion et passent la journée à regarder un bocal en s'excitant de temps à autres… pourquoi pas ?

    En face du village se trouve un temple assez simple et un peu plus loin on visite un mémorial pour la mort de Cambodgiens de la région, du au massacre par les Khmers Rouges. Des scènes assez graphiques sont gravées sur le socle du monument, et des cranes de victimes sont entreposés dans le mémorial.

    Le guide, qui est né en 1970 a vécu l'horreur de cette époque et nous raconte avec le sourire, tout de même, comment son frère a disparu à cause de cela. Il est difficile de s'imaginer que cette tragédie s'est déroulée il y a moins de 30 ans ; l'ambiance est tout d'un coup devenue un peu plus pesante.

    Bon-en mal-en, on reprend le minibus Mercedes à l'extérieur/Daewoo à l'intérieur (qui a dit que les apparences n'étaient pas importantes ?) pour continuer notre trajet et nous faisons halte dans un village qui produit du fromage non pas à base de lait, mais de poisson. Première impression à la descente du véhicule, ça pue… Sur le sol, une multitude de poissons ouverts en deux sont en train de sécher.

    La fabrication du fromage se fait en plusieurs étapes : les femmes (d'ailleurs on a vu qu'elles effectuer ce travail) découpent premièrement avec précision et gros couteaux la tête et la queue des poissons, puis dans une deuxième étape, hachent menu ces restes de poissons à l'aide de tranchoir pour obtenir une bouillie qui sera ensuite utilisée comme pâte pour fabriquer le fromage. Je suis assez heureux d'avoir échappé à la dégustation de la spécialité locale…

    De retour au minibus on se rend à présent dans une fabrique de nouilles. Quand je dis fabrique de nouilles, c'est plus on se trouve chez l'habitant qui dans son jardin a les outils nécessaires pour produire lesdites nouilles. A partir de riz bouilli, puis filtré en une pâte homogène, la mixture est placée dans un cylindre avec de petits trous au fond de celui-ci. Le cylindre est alors placé au-dessus d'un réceptacle rempli d'eau bouillante, et à l'aide d'une presse, la pâte passe par les trous et les nouilles tombent dans la marmite. Après près de 30 secondes de cuisson, les nouilles sont retirées du feu puis rincées à l'eau froide et enfin disposées dans un panier qui sera emmené à Battambang pour être vendu au restaurant du coin.

    A noter que le riz a plusieurs fonctions autres que nourriture : la coque est récupérée et séchée pour alimenter le feu sous la marmite et une fois que le feu est éteint, les cendres pourront servir d'engrais naturel pour les champs. Il sont pas cons ces Cambodgiens…

    Arrêt suivant dans une « fabrique » de papier de riz pour nems/rouleaux de printemps. Travail très très laborieux qui rapportera au maximum 2 dollars au producteur pour plus de 1000 galettes… on se dit que c'est pas cher payé surtout que le travail est assez délicat.


    L'étape suivante est un temple qui se trouve sur le flan de montagne ; pour y accéder, on doit se taper 13 km de route. Je pouffe, me disant que 10 minutes et c'est réglé… que nenni !1 heure et demie après être passés sur une multitude de trous à 17 dans un minibus pour 13, on atteint enfin notre objectif, le cul en bouilli pour certains, comprendre moi... Il y eut de même quelques moments où nous devions descendre du véhicule non pas pour pousser, mais pour délester car certains passages étaient assez compliqués à négocier avec tous les gros Européens/Canadiens présents à bord. On déjeune tranquille au pied de la montagne et de suite après on commence l'ascension pour accéder au temple.

    Rien de bien spécial pour l’édifice, le premier contact avec les moines bredouillant de l'anglais était assez marrant… Visite de grottes également où des Cambodgiens étaient exécutés par les Khmers, on voit l'empreinte omniprésente de la tragédie partout où l'on se rend. Néanmoins, le panorama du haut de la montagne/colline est assez appréciable.

    Le retour jusqu'à Battambang se fait dans la joie, la bonne humeur et l'angoisse aussi après avoir vu qu'un 4x4 s'est retrouvé coincé dans un des trous de la route... On a du tous descendre du minibus a ce moment, notre véhicule lui a emprunté une route inconnue pour nous retrouver quelques 200 mètres plus loin.


    On termine la journée par un petit tour de train de Bambou, ou tout du moins c’est ce qui était prévu ; en fait au premier abord, on est assez déçu, car il ne s'agit que d'une grande planche de bambou avec un moteur de tondeuse à gazon. Mais lorsque qu'on démarre on se rend compte que le seul confort de la planche est une série de coussins et qu'on est directement exposé au vide lors du trajet. Et puis, ça trace plus que j'aurai pensé… assez sympa de voir le paysage défiler autour de soi, les rizières et le soleil qui se couche, les gens qui nous saluent au passage. Agréable petite ballade.


    On finit la journée par un repas chez notre guide, sa femme est cuisinière. On se retrouve à 15 chez lui avec ses gosses et sa compagne à manger un véritable festin, vraiment très sympa, le guide est d'ailleurs celui que nous avons tous préféré lors du séjour et le passage par cette partie du Cambodge restera un des meilleurs souvenir également. On rentre, repus et épuises. Le lendemain risque de ne pas être aussi plaisant.




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  •  JOUR 11 : SAMEDI 12 JUILLET

    San Juan Chamula, San Cristobal de Las Casas
     
    Nous emportons une poignée de viennoiseries (les viennoiseries mexicaines sont étonnamment bonnes, et injustement méconnues) dans la boulangerie toute proche de l’hôtel et partons pour un village maya dont je n’attends rien, ou pire… Aller voir les pauvres indiens dans leur pauvre village dans lequel ils vivent tous de la mendicité grâce à la manne des touristes qui passent les observer chez eux en masse ne m’excite franchement pas. Celui dans lequel nous nous rendons est en plus le plus touristique d’entre eux (parce que le plus proche de San Cristobal, a priori), San Juan Chamula.
    Arrivés sur place, c’est l’agression dès le parking, avec des gamins qui nous réclament des pesos à corps et à cris, certains en échange de la « protection » de la voiture… très rassurant.
    La suite n’est pas mieux, le « village » est en fait une ville en dur, sans franchement de différence flagrante avec les précédents villages que nous avons traversé, avec des maisons en béton à étages dont les rez-de-chaussée sont occupés par des commerces destinés aux seuls touristes (ici, de l’artisanat). La place du marché donne l’impression d’un camp de réfugiés, l’église n’a l’air de rien… bref, je me sens comme un intrus dans un milieu hostile, alpagué tous les 10 mètres par un vendeur ambulant. Horrible.
    Nous passons quand même la porte de l’église-qui-n’a-l’air-de-rien… et là c’est le choc. Rien ne nous y préparait de l’extérieur, mais l’intérieur de l’église est vraiment stupéfiant : des indiens sont agenouillés en prière à même le sol, au milieu de tas éparses d’aiguilles de pin et de milliers de chandelles posées devant chaque prieur. Le seul mobilier présent consiste en une centaine de petites étagères vitrées disposées le long des murs et qui contiennent des petites poupées de… plastique ? (je ne pense pas qu’elles soient en porcelaine, mais ce n’est pas impossible) aux masques très inquiétants, représentant les saints de la mythologie chrétienne (Saint Jean-Baptiste, Saint-Pierre…), tous porteurs de miroirs suspendus à leur cou supposés permettre à ceux qui les prient d’y voir le reflet de leur âme. De grande bannières de tissus violet sont pendues à la voûte, contribuant à l’atmosphère très hindouiste (telle que je me la représente ; sans doute une interprétation erronée d’européen ignorant, mais c’est l’image qui m’est venue spontanément) du lieu. Les litanies de dizaines de fidèles récitant chacun pour soi leurs prières à voix haute en buvant des sodas (roter permet d’expulser le mal de son corps à la fin de la prière) achèvent de rendre cette ambiance surréaliste et inquiétante, loin de ce qu’on peut s’attendre à trouver dans une église catholique… Un phénomène sociologique captivant, mais aussi la démonstration par le grotesque de la pure construction dont relèvent les mythologies religieuses. 
    Nous nous avançons pas à pas dans l’église « détournée », passant tels des intrus entre les prieurs assis au sol et avançant en direction du fonds de l’église, dans le chœur de laquelle ont été placés les saints majeurs (je crois me souvenir avoir vu un Saint Jésus ; Jean-Baptiste a visiblement une place centrale dans ce panthéon), toujours dans leurs petites armoires flippantes, et des centaines de pots de fleurs devant d’autres milliers de cierges, quand Marion fait tomber une bougie (ou croit en faire tomber une : en tous cas, il y en avait une renversée sur le sol) et tente vainement de le rallumer puis de le faire tenir droit à nouveau pendant ce qui me semble l’une des plus longues minutes de ma vie tant j’ai l’impression (visiblement erronée) à ce moment-là que tous les yeux sont sur nous et qu’on va nous lyncher soit pour avoir fait tomber la bougie, soit pour l’avoir touchée en essayant de la remettre en place.
    Mais finalement, personne ne nous a rien dit ni fait (en fait, un peu plus tard, une indienne interrompra même sa prière pour répondre à son téléphone portable, donc bon… les indiens ne semblent pas trop intégristes pour ce qui concerne le respect à accorder à leurs rites bâtards). Impressionnante ambiance néanmoins, d’autant plus qu’inattendue.
     
    Revenus à l’extérieur, Marion achète un foulard gris et un pancho sans manche en laine, avant que nous repartions.
    Du fait d’une incompréhension (la langue, toujours la langue…) avec les enfants qui nous assaillent à l’entrée d’un second « village maya » (l’entrée serait payante –ce que confirme le Routard- mais nous pourrions en être exemptés en acceptant de visiter une boutique d’artisanat particulière, sans obligation d’achat), nous faisons demi-tour vers San Cristobal. Visite du marché d’artisanat local à la recherche de souvenirs à ramener aux copains et à la famille, dont nous ressortirons avec deux porte-clés « sous-commandant Marcos »… et deux gros bijoux assez originaux et pas excessivement chers (en lapis-lazuli, ambre et jade) pour Marion.
    L’endroit où nous dînons est moins sympa que la veille, et comme celui où nous nous apprêtons à prendre un verre joue aussi une musique moins à notre goût, nous annulons notre sortie et entrons nous coucher, après avoir sauvegardé les photos de Marion sur ma clés USB à l’hôtel (Marion aura pris au total pour environ 9Go de photos…).
     
     
     
    JOUR 12 : DIMANCHE 13 JUILLET
    Tonina, Agua Azul
     
    Sur la route pour Palenque, nous visitons Tonina, site moins touristique construit tout d’un bloc dans une grande pyramide adossée à la colline. L’effet est moins impressionnant qu’espéré (l’aspect ‘bloc’ est moins flagrant que sur le plan du site présenté dans le Routard, on a globalement l’impression de gravir une colline sur laquelle ont été bâtis les bâtiments indépendamment les uns des autres) [ce site aura été une déception pour moi ce jour-là, mais le souvenir que j’en garde est quand même très positif parce que d’un point de vue du concept c’est quand même une construction vraiment originale (unique à ma connaissance) et intellectuellement enthousiasmante.]
     
    Peu de choses remarquables sinon une fresque bien conservée où la Mort tient la tête de Chan-Balum, le fils du fameux roi Maya Pakal, qui fut capturé à Palenque et décapité ici à l’issue d’un jeu de pelote.
     
    Plus loin et malgré la pluie qui vient de tomber et qui menace encore, nous faisons un nouveau détour par Agua Azul, point TRES touristique où quelques personnes se baignent au pied d’une assez impressionnante cascade très large, dans une eau… plus verde que azul, mais bon, jolie quand même. Un chemin bien pavé (et bordé de commerces) remonte le long du lit de la rivière et permet de découvrir plusieurs séries de jolies chutes qui précèdent la principale.
    Une averse tombe à nouveau mais nous avons nos capes de pluie et avons bien assimilé désormais la façon dont la pluie s’annonce (d’abord pendant 15 secondes une toute petite pluie de rien du tout : l’ignorant croit que ce n’est rien ; le sage sait qu’elle annonce les trombes rituelles qui dureront ensuite durant au moins une demi-heure et tremperont en moins d’une minute les malheureux qui pensaient ne pas avoir besoin de se protéger) ; la pluie fait fuir une bonne partie des touristes, donc en plus c’est tout bon.
     
    Nous achevons le trajet pour Palenque où nous profiterons de la piscine (avec toboggan !) de notre sympathique hôtel façon « rustique de luxe » avant d’aller dîner dans un resto sympa mais peuplé –uniquement- d’une trentaine de français, en pourtant 4 groupes différents… Routard power ! Je découvre avec plaisir que l’ « arrachera » semble être un plat assez répandu, même si je ne sais encore aujourd’hui pas dire avec certitude si l’idée qu’il soit préparé à partir de viande de taureau (ce que semblait dire le propriétaire du premier resto où nous en avons mangé, et où elle était spécialement bonne) est une erreur de compréhension de notre part, ou s’il s’agissait d’une spécialité de ce premier resto. D’une façon générale, l’ « arrachera » semble en effet être une simple bavette de bœuf, marinée avant la cuisson (ce qui lui donne son excellent goût légèrement relevé).
     
     
    JOUR 13 : LUNDI 14 JUILLET
    Palenque
     
    Le site est assez vaste. Pour éviter la masse des touristes qui sont arrivés en même temps que nous (bien la peine de se lever tôt, tiens…), nous filons directement dans la jungle à l’autre bout du site (qui serait encore loin d’être totalement défriché et s’étendrait encore bien plus loin dans la jungle), découvrant à l’écart du gros des visiteurs les ruines d’un temple isolé, une petite cascade, un pont suspendu, au milieu des moustiques et avec en bruit de fond un son strident assez effrayant, évoquant celui d’une scie circulaire mais qui pourrait bien être le cri de singes hurleurs (je n’ai pas réussi à trouver confirmation sur Internet).
     
    Nous revenons ensuite vers les bâtiments principaux, et notamment le très vaste palais (qui fut celui de Pakal) et les deux pyramides dites « de la croix » et « de la croix foliée », qui dominent la jungle (dans celle de la croix, amusante stèle avec un vieux shaman qui fume).
    Je retiendrai surtout de la visite l’ambiance de la jungle ; pour le reste le site est plutôt anodin après tous ceux que nous avons vus et que nous verrons ensuite.
     
     
    Petite pause sur la route dans un Burger King qui me réconcilie avec le Whopper, à Escarcega (qu’on peut également appeler « Escargosa », private joke qui ne fait rire que moi), où nous nous perdrons un moment avant de trouver la route, super mal indiquée, pour Calakmul.
    Arrivés à l’hôtel (ambiance « huttes de luxe »), nous profitons une fois encore de la piscine (plus petite et où il est de fait presque impossible de nager, mais simplement barboter est bien plaisant à la fin d’une journée de visite et de route, et de la moiteur ambiante) avant de dîner d’une simple soupe (crème d’elote (maïs) pour moi, très doux, très bien). Mon oreille gauche me fait très mal, encore plus quand j’en touche l’intérieur, et quand j’avale ma salive… Il faudra que j’aille voir l’ORL en rentrant [ça reste à faire, comme ça s’est calmé ensuite, j’ai arrêté de m’en inquiéter].
     
     
    JOUR 14 : MARDI 15 JUILLET
    Calakmul

     Le trajet de l’hôtel à Calakmul est un poil long, mais moins éprouvant que je ne le craignais : je me voyais déjà conduire pendant deux heures sur une route boueuse et irrégulière, et en fait la route, bien que la vitesse y soit limitée à 30km/h pendant 60km, est goudronnée, ce qui change tout.

    Excellente surprise sur le chemin piéton qui nous conduit aux pyramides, nous entendons des mouvements dans les arbres et observons fugitivement des silhouettes très déliées passant de branches en branches… suivies de voix, un peu plus loin, et j’ai cru un moment que des gens arrivaient, mais les sons évoquant plutôt la langue des Ewoks, en nous approchant nous avons pu rester quelques minutes au pied d’un arbre où, 7 mètres plus haut, deux singes mâles jouaient à se battre, puis à se faire des câlins. Une rencontre assez impressionnante, notamment au départ, avant qu’on ne puisse distinguer clairement ce à quoi nous avions affaire.
    Plusieurs bâtiments du site sont en état encore respectable, mais le balisage et l’aménagement très « carré » font perdre un peu (trop) de l’ambiance « découverte dans la jungle ». Deux pyramides se détachent en particulier, l’une supposée être « la plus haute » (du Mexique ? du monde Maya ? La pyramide du Soleil de Teotihuacan me paraissait plus haute…) et une seconde qui paraît presque aussi haute, et qui en tous cas est moins rectiligne du point de vue architectural, donc un peu plus intéressante (d’autant que sur « la plus haute », les touristes campent au sommet, ce qui ruine franchement le trip). Une averse courte s’abattra sur nous lorsque nous serons au sommet de la seconde, et les singes se mettront à pousser de longues séries de cris se répondant d’un bout à l’autre de la jungle… Impressionnant et excitant, alors que nous sommes seuls au monde sur ce toit de pierre qui surplombe la jungle à perte de vue, cette fois nous profitons à plein de l’atmosphère unique que nous nous attendions à trouver dans un site comme celui-ci, perdu au cœur de la réserve naturelle.
     
     
    Nous ferons deux nouvelles rencontres extras sur le chemin du retour en voiture dans la jungle : une ligne de 6 ou 7 animaux non identifiés (à mi-chemin entre le singe et le tapir, qui marchent à 4 pattes mais peuvent grimper aux arbres comme s’ils avaient des mains, mais avec un long museau et une face pas du tout simiesque) qui, la queue en l’air, traversent la route et se carapatent à notre approche ; puis un bizarre lézard bipède qui coupe la route devant nous à toute vitesse, trop mignon et trop marrant dans sa démarche, qui évoque un tout mini-vélociraptor (nous en reverrons un deuxième un peu plus loin ce qui me permettra de prouver à Marion que je ne l’ai pas inventé (authentique) –et encore un que nous pourrons mieux observer, le jour suivant à Bécan.
     
    Léger stress au retour, où nous constatons que notre réservoir est quasiment vide, alors que nous n’avons pas vu de station depuis Escargosa… à 150km de notre hôtel…
    Mon oreille va mieux, je fais attention à ne pas mettre mon oreille sous l’eau à la piscine.
     
     
    JOUR 15 : MERCREDI 16 JUILLET
    Bécan, Campeche
     
    Incapables de trouver le chemin à pied partant de l’Ecovillage pour Bécan, nous partons en voiture d’abord au-delà de la ville la plus proche au nord pour refaire le plein (ouf !) avant de nous rendre sur le site, presque désert, ce qui est bien agréable. A l’entrée nous croisons un nouveau mini-vélociraptor, que Marion aura le temps de prendre cette fois en photo et dont nous pourrons mieux observer la démarche tordante.
    Plusieurs bâtiments sont en bon état et, avec les esquisses de présentation, permettent de se faire une bonne idée de la masse impressionnante que certains devaient avoir (dont plusieurs avec deux hautes tours symétriques de chaque côté, très séduisantes dans l’esprit) ; une petite arcade (couloir étroit surplombé d’une voûte en ogive) entre deux bâtiments ; un visage d’homme-puma presque parfaitement sauvegardé dans une frise abritée derrière une vitrine. Becan fut l’un des gros centres de pouvoir politique, peut-être plus important que Palenque à son époque, et cela se sent dans ses structures.
     
     
    Comme la route pour Campeche promet d’être longue et que nous voulons pouvoir profiter de la ville, nous ne nous attardons pas : Marion prend le volant (me permettant de repérer sur la route un supermarché de l’improbable chaîne « Super Saint François d’Assise » !) et nous conduit à Campeche, au bord de la mer… où la chaleur est écrasante.
    Nous visitons le musée d’archéologie Maya, où 95% des textes sont exclusivement en espagnol (rmlll… heureusement à ce stade de l’expédition, je comprends plutôt bien l’espagnol quand je le lis) : quelques figurines Mayas sympas de plus, d’autres masques de jade un peu moins réussis que celui de Pakal (vu au musée d’anthropologie de Mexico) ; il y avait aussi une pièce assez étonnante, présentée comme une large ceinture de protection pour les joueurs de pelote, mais qui était… en obsidienne (donc pas flexible du tout, bien lourde, potentielle coupante…). Le mystère autour du principe du jeu de pelote reste bien dense !
    La visite du musée est globalement très décevante, malgré la jolie vue sur la mer depuis le fortin dans lequel il a été installé.
     
    Nous nous baladons ensuite dans la vieille ville de Campeche (le centre, donc, qui était autrefois circonscrit par des murailles pour la protéger des attaques de pirates, à l’époque où la ville était devenue un port majeur pour le commerce de l’ensemble du Yucatan). Les maisons sont jolies, avec de petits « sombreros » sculptés au-dessus des portes et fenêtres, de jolis lampadaires incurvés, encastrés dans les murs… Mais l’ensemble rappelle quand même beaucoup San Cristobal de Las Casas, en plus bourgeois (les voyageurs qui effectuent le trajet dans l’autre sens parviennent peut-être à la conclusion inverse…).
     
    Nous allons dîner dans un restaurant dont le balcon donne sur le zocalo (‘zocalo’ est le nom générique donné par les mexicains à l’ensemble de leurs places centrales, bien que le nom semble provenir à l’origine de la place centrale de la ville de Mexico, sur laquelle avait été fixée un socle (‘zocalo’ en espagnol) destiné à accueillir une statue qui n’y fut finalement jamais érigée : le socle étant resté en place des années, les habitants de Mexico avaient baptisé la place du surnom de ‘zocalo’), situation assez idéale, et goûtons une pina colada excellentissime (il faut que j’apprenne à bien les préparer [j’ai réessayé depuis mon retour : l’utilisation d’un ananas frais plutôt que de simple jus est un vrai plus ; je tenterai une deuxième fois bientôt et je posterai ma recette si l’essai s’avère concluant à nouveau]) avant de nous balader une demi-heure sur le malecon (le remblai qui borde la mer, un endroit assez agréable pour se balader –et éventuellement faire du roller, des pistes lisses longeant le chemin piéton ; ou de l’exercice physique, des installations pour les abdos et les pompes ayant été construites sur le côté). Malgré l’heure et le vent, il fait toujours aussi étonnamment chaud.
     
     
    JOUR 16 : JEUDI 17 JUILLET
    Chichen Itza

    Nous décidons de faire l’impasse sur Uxmal, dont la pyramide est pourtant, paraît-il, extra. Mais à ce stade, des pyramides nous en avons déjà vu beaucoup et nous préférons donc l’option « pas Uxmal, mais Chichen Itza » à l’inverse, ou à la 3e option « Uxmal+Chichen dans la même journée», qui aurait risqué de nous saturer un peu.

    Bien qu’il semble que nous ayons évité l’heure de pointe, il y a quand même énormément de monde à l’entrée du site. Toutefois, rapidement, la population se diffuse sur tout le terrain et cela devient très vite supportable. La vraie nuisance proviendra en fait de la permanence des claquements de mains des guides qui démontrent les particularités acoustiques de certains bâtiments, suivi du même geste répété des visiteurs qui veulent les tester eux-mêmes (le touriste a d’ailleurs une incompréhensible propension à frapper 3 fois consécutivement dans ses mains, ce qui évidemment n’aide pas trop à suivre le nombre d’échos qu’il produit lui-même) : dans le jeu de pelote, on est supposé pouvoir entendre ce qui se dit d’un bout du terrain à l’autre en dépit des quelques 70m qui séparent les deux extrémités, et les échos sont supposés se répéter 9 fois ; choses naturellement impossibles à vérifier puisqu’il y a toujours un nouveau blaireau pour initier une nouvelle bordée de claquements.
     
    En dehors de ça, le site lui-même est très bien, et efficacement restauré. Le jeu de pelote est exceptionnel, avec ses deux anneaux en place qui nous permettent enfin de comprendre comment se présentait réellement le terrain, et avec des frises bien conservées représentant les joueurs équipés et en tenue, et au centre, autour de la balle ornée d’une tête de mort, la décapitation de l’un des joueurs (les spécialistes ne sont toujours pas capables de déterminer si c’était le capitaine de l’équipe vaincue ou de celui de l’équipe qui l’avait emporté qui se retrouvait finalement exécuté rituellement), du cou duquel jaillissent des serpents en guise de gerbes de sang. Très chouette.
    La grande pyramide du Devin (dont l’image, semble-t-il, est très connue – personnellement je n’avais jamais entendu parler de Chichen Itza avant de planifier notre voyage au Mexique ; l’image de cette pyramide m’était cependant effectivement familière), avec un escalier sur chaque façade, de façon assez exceptionnelle, mais sur laquelle il n’est plus possible de monter (l’ensemble du site est d’ailleurs interdit à la grimpette, ce qui est sans doute une décision sage compte tenu de la fréquentation) est très belle.
     
    Le grand cénote sacrificiel de 20m de profondeur (+de 6 à 12m de profondeur sous l’eau),  excitant sur le papier, n’est pas très intéressant dans la réalité.
    Le « Palais des 1000 guerriers », très original puisque encerclé de plus de 300 colonnes ornés de représentations de personnages armés, abrite sur sa terrasse, au sommet de l’édifice entre deux piliers en forme de massives têtes de serpent, un Chac-mool (statue typique allongée sur le dos mais avec les épaules redressées et le visage tourné vers le public, tenant sur son ventre un plateau destiné à recevoir les organes sanglants de la victime sacrifiée) qui trône en haut des marches, bien visible depuis la place centrale et se découpant parfaitement sur le ciel bleu.
     
     
    Nous n’aurons pas le temps de visiter la partie purement Maya (la partie centrale, la principale, était supposément très influencée par l’art Toltèque), un peu excentrée, car le site ferme (un peu en avance d’ailleurs grmmlll) : nous entreverrons juste « l’Escargot », bâtiment en forme de dé à coudre, posé sans aucune symétrie sur une plateforme rectangulaire : plusieurs ouvertures dans le bâtiment permettraient d’observer certains alignements célestes ou solaires, et dont les escaliers intérieurs, nous dit le guide du site assez involontairement marrant (en gros, le type écrit qu’il a été le premier à remarquer l’importance de la figure du serpent dans les décorations de Chichen Itza, alors que tout le monde rejetait ses remarques au départ (c’est un autodidacte touche-à-tout et pas un anthropologue/archéologue) ; il insiste du coup beaucoup sur le fait qu’il fut LE premier –difficile pourtant de croire que les autres visiteurs du site aient pu passer à côté de ce qui crève franchement les yeux : il y a des sculptures de serpents partout !, et souligne régulièrement que les noms qui ont été donnés aux divers bâtiments sont complètement absurdes –c’est effectivement le cas (« L’escargot », « la pyramide du devin », « le temple des nonnes »…) mais il le dit de façon systématiquement si expéditive que ça amène forcément à rire) que Marion a acheté la veille, contraignent celui qui les gravit à basculer d’un côté des marches à l’autre… J’aurais aimé voir ça.
     
     
    Un petit smoothie, un tour à la piscine de l’hôtel (dans laquelle, pour la première fois depuis que nous visitons les piscines d’hôtels du Mexique, on n’a pas pied partout !) et nous partons dîner dans un petit resto voisin (porc à la Yucatane pour moi, mariné et grillé, pas mal) plutôt que de tenter le son et lumière sur le site… Eh, on a peut-être loupé quelque chose, mais le concept du son et lumière, honnêtement…
     
     
    JOUR 17 : VENDREDI 18 JUILLET
    Arrivée à Tulum, Xel-Ha, Yal-Ku

    Grosse déception en arrivant au village de Tulum, qui est passablement laid (une longue rue centrale qui prolonge l’autoroute, bardée de commerces…), puis en traversant la très longue allée qui mène à notre hôtel (chaque parcelle qui longe la plage est propriété privée d’un hôtel ou d’un club pour riches…).

    Nous partons pour Xel-Ha, coin supposé (d’après le Routard 2008, quand même…) encore préservé bien qu’assez cher d’accès (350 pesos – 35€ par personne), dans lequel on peut faire du snorkeling (l’autre nom, plus cool, du « masque et tuba »), nager dans des lagons, descendre un bout de rivière en grosse bouée, etc. a priori très sympa. Mais la gérance a été récupérée par des pros des affaires qui ont mis toute la zone sous verrou, et l’entrée est en fait désormais à 80€ !
     
    Toute la région de Tulum a l’air d’avoir salement tourné au paradis pour touristes richards :(
    Nous décidons de ne pas contribuer à cette surenchère de requins et filons pour un coin plus petit et moins cher, un accès ouvert par le propriétaire d’une parcelle planquée. Marion peut ‘snorkeler’ un peu et voit notamment deux très gros poissons ; moi, je décide de jeter définitivement l’éponge : impossible d’éviter que l’eau entre dans mon masque, je ne sais pas ce que les gens font de leur salive, mais moi je ne peux plus l’avaler une fois le tuba dans la bouche, je déteste avoir de l’eau dans les oreilles, et je ne nage pas bien. Au-delà de la question des moyens, il y a aussi le fait que les poissons, ça ne m’excite que moyennement. Bref.
     
    Nous prenons ensuite possession de notre chambre, une cabana (sorte de hutte) bien sympathique, très vaste et au look simple (bon, on reste quand même dans du 3 étoiles, donc c’est quand même pas la cabane du fond du jardin non plus, hein) mais agréable… Nous sommes accueillis –une fois n’est pas coutume- par une légère tempête qui nous coince sur place. Nous y dînons donc avant de nous coucher.
     
     
    JOUR 18 : SAMEDI 19 JUILLET
    Réserve Sian Ka’an, Punta Allen, Ruines de Tulum
     
    Nous avions prévu une balade en kayak dans la réserve Sian Ka’an, pour pagayer dans la lagune, voir des oiseaux ou des crocodiles, tout ça. Malheureusement, si le temps était un peu moins diluvien que la veille, il restait très venteux, rendant le kayak impossible : le trajet retour étant à effectuer contre le vent, ç’aurait été faisable, mais pas agréable (faut voir : personnellement, le challenge m’aurait botté, mais bon…). Nous décidons donc de poursuivre la route dans la réserve (une route de terre bardée de trous : impossible d’y rouler à plus de 40km/h, et en général nous étions plutôt à 20 –pénible pour la conduite, mais bénéfique pour la préservation de la réserve), en direction de la presqu’ile de Punta Allen. Nous avions pris en stop deux mexicaines très sympas d’à peu près notre âge et qui parlaient parfaitement anglais, en voyage dans la région en sac-à-dos ; nous avons partagé un agréable moment le temps du voyage, nous arrêtant de temps en temps pour admirer le paysage, ou des animaux (notamment de magnifiques crabes violets –dits ‘violoncellistes’ car possédant une pince plus grosse que l’autre).
    Arrivés à Punta Allen, nous nous séparons de nos passagères qui vont chercher un campement et partons pour une bien agréable balade à pied au soleil sur les plages presque désertes de la presqu’ile (avec une escale sur le ponton d’une jetée presque fantasmatique (les photos ne rendent pas du tout l’impression que donnait ce ponton lorsque nous y étions), avec une cabane construite non loin sur le sable, mais bâtie sur la coque en bois d’un ancien bateau !). Le coin me réconcilie un peu avec Tulum, que j’ai trouvé un peu trop « privatisé » pour les touristes.
     
    Avant de sortir de Sian Ka’an, nous passerons quelques instants au cenote situé près de l’entrée de la réserve : une sorte de petite piscine naturelle créée par l’érosion naturelle du calcaire qui la forme, et dans laquelle l’eau est très claire. Pas grande chose d’autre à y voir malheureusement, donc Marion n’y reste que quelques minutes à snorkeler (moi je reste sur le ponton à me faire manger par les moustiques, c’est plus sympa : ne pas savoir ce qu’il y a au fond du trou –donc juste sous mon ventre ou mes jambes- me fiche la frousse).
     
    Nous retournons ensuite vers Tulum pour visiter les ruines… celles-ci n’ont rien de véritablement remarquables (notamment après toutes celles que nous avons vues jusqu’ici), sinon leur situation géographique exceptionnelle, qui permet quelques photos magnifiques. La mer est ici étonnamment belle, turquoise, et nous abandonnons la visite à mi-course (nous n’avions qu’une heure avant la fermeture pour tout voir) pour que Marion aille avec le reste des visiteurs (ce serait dommage de se priver d’un tel plaisir, même si on est pas normalement là pour ça, piquer une tête dans les vagues couleur azur.
    Chassés du site, nous filons à l’hôtel (qui donne donc lui aussi directement sur la plage, même si l’eau y est moins turquoise) pour profiter ensemble de la plage splendide et presque déserte. La mer nous appartient (l’avantage d’une plage privée, m’enfin…).
     
    Nous dînons le soir dans un resto un peu chic où le serveur était un poil speed, et dans lequel il n’y avait QUE des touristes non-mexicains… Nous mangeons des pizzas assez fines (et pour ce qui me concerne, très épicée) : soirée très mexicaine.
    Note : les crabes sont de sortie la nuit aussi, mais ils n’ont pas l’air de voir les phares, ni les voitures qui s’avancent… ça doit être un sale carnage.
     
     
    JOUR 19 : DIMANCHE 20 JUILLET
    Gran cenote, journée de la loose à Playa del Carmen
     
    Cette journée fut spécialement marquée par la loose qui ne nous avait qu’occasionnellement frappés jusque là :
    -         le kayak de la veille dans le lagon de la réserve Sian Ka’an avait été reporté : il ne fut pas possible ce jour-là non plus (le vent soufflant cette fois en direction du large).
    -         Nous voulions faire du snorkel à Cozumel (l’île voisine de Playa del Carmen, et dont les récifs abritent la deuxième plus grande barrière de corail du monde, si je ne m’abuse) ; les bateaux partaient trop tard de Playa del Carmen, ou bien le retour était trop tôt pour nous permettre d’y faire quoi que ce soit ; nous avons donc dû laisser également tomber.
    -         Nous avons tenté de compenser par un peu de snorkel sur place, à Playa del Carmen, mais lorsque nous avons exploré cette piste il était trop tard pour quoi que ce soit (les commerces ferment d’une façon générale à 17h au Mexique)
    -         Nous sommes alors retournés à l’hôtel nous changer pour aller à la plage : la baignade était interdite ! (drapeau rouge : nous apprendrons le lendemain qu’une tourmente tropicale –Dolly- frappe le Yucatan [elle s’éteindra sans avoir fait de dommage sérieux])
    -         Le soir après le dîner, nous avons voulu sortir prendre un verre : une loi fédérale interdit la vente d’alcool le dimanche soir !! (et dans le resto dans lequel nous avons voulu prendre un dessert pour compenser, ils n’avaient plus de celui que voulait Marion – ailleurs, au « 100% Natural », sorte de « Paradis du fruit » mexicain, les serveurs nous ont superbement ignorés pendant 20mn, au point que nous sommes repartis de là sans rien avoir pu commander (ni même héler un serveur, puisqu’ils s’étaient tous barrés ailleurs)
    -         Et naturellement, il a plu toute la journée (y compris sur la fin de notre balade à pied sur la plage qui compensait le fait qu’on ne pourrait pas se baigner). Je me console en me disant que les gens qui étaient à Playa del Carmen pour la mer et la fiesta devaient salement plus pleurer que nous.
    (je ne parle même pas des masques de catch mexicain (la lucha libre), dont je voulais acheter plein de modèles différents pour les distribuer aux copains, pensant les acheter 20 pesos (1,50€) chacun alors qu’ils me furent en fait annoncés à 10 fois plus (sale ville de requins et de plume-touristes –forcément vu le nombre de gros richards qui s’y pressent… grrr)
     
    Tout ne fut naturellement pas à jeter pour autant. Le guide qui devait nous emmener en kayak était un maya (qui parlait toutefois parfaitement anglais) et qui a pris le temps de nous expliquer son travail et celui de son association (la construction de leur centre, produisant sa propre eau (récupérée des eaux de pluie et utilisée d’abord pour les douches puis pour les toilettes) et sa propre énergie (via des éoliennes), les travaux additionnels qu’ils ont eu à réaliser après des ouragans qui avaient menacé d’effondrement les habitations et installations construites, leurs efforts pour éviter l’extinction des 4 espèces de tortues qui viennent pondre sur les plages de la réserve –dont ils déplacent les œufs pour éviter qu’ils ne soient détruits par les touristes…).
    Puis nous avons pris en stop les 2 touristes hollandais qui devaient faire du kayak avec nous, partageant un moment sympathique avec eux avant de partir de notre côté pour le Gran Cenote, un autre cenote plus grand que celui de la Réserve Sian Ka’an, dont la cavité principale est prolongée latéralement par des grottes parsemées de stalactites et de stalagmites [saviez-vous que "stalagmite" s'écrit avec un 'g' et "stalactite" avec un 'c'?]… et habitées par des chauves-souris (qui restaient à l’écart même si elles volaient partout). Je me suis baigné aussi cette fois, mais sans masque ni tuba puisque je ne suis pas fichu de m’en servir, affrontant simplement ma peur des gouffres aquatiques. L’endroit était intéressant ; l’eau toujours limpide permettait de distinguer ce qui s’y trouvait, et l’une des deux grottes en particulier, plongée dans une légère obscurité, faisait tout spécialement flipper (Marion a pu mieux observer cette grotte-là grâce aux torches des plongeurs qui descendaient visiter d’autres cavités voisines au travers de tunnels sous-marins). La clarté de l’eau conjuguée à la luminosité ténébreuse donnait un aspect inquiétant à la roche aquatique, qui apparaissait comme une vaste masse obscure.
     
    Playa del Carmen n’est pas une ville très intéressante. La rue principale, piétonne, est une pure extension du monde occidental ; le look de la rue est typique d’une rue centrale de station balnéaire européenne standard, la moitié des commerces sont de grosses franchises (Hagen Daas, Burger King, Mac Do…) et le reste est composé de boutiques vendant des tours vers Xel-Ha ou Xcaret (les deux grosses attractions touristiques de la côte Est, des sortes de Disneyland aquatiques), et des trucs divers pour touristes. Le Mexique se retrouve dans les autres rues, le changement est assez radical !
    En revanche, les plages sont belles (moins qu’à Tulum néanmoins). Nous y avons fait une balade agréable (avant une nouvelle averse…).
    Enfin, le resto où nous avons dîné, à la vraie mexicaine cette fois (avec télé et tout) était sympa, la bouffe très bien (notamment comme toujours l’arrachera, dont il faut que je trouve l’équivalent en France [c’est de la bavette, donc] et qui est désormais officiellement ma viande préférée).
    Et avant de nous coucher, nous avons pris un chocolat chaud dans un petit bar où on nous a bien reçus (ce qui a compensé le « 100% natural » où on nous avait ignorés).
     
     
    JOUR 20 : LUNDI 21 JUILLET
    Cancun et voyage de retour
     
    Réveil bien matinal pour le trajet vers Cancun (nous prendrons notre petit-déjeuner tous seul dans la salle de repas) ; j’apprends en consultant mes mails qu’une intempérie tropicale [Dolly, donc] passe en ce moment sur le Yucatan et se dirige vers le nord-est du Mexique… Je croise les doigts pour que nos vols ne soient pas perturbés.
    L’averse tombe –sans surprise- sur la route, et –légère frayeur- un semi-remorque 10 mètres devant nous perd le contrôle de sa remorque, qui commence à chasser de droite et de gauche : je ralentis pour maintenir une distance respectable avec l’engin, craignant franchement qu’il ne se mette en travers de la route… Un peu comme lorsque j’avais eu mon premier accident de voiture en tant que conducteur, j’ai un moment eu l’impression de me retrouver plongé dans un jeu vidéo, avec ce véhicule dont les mouvements paraissaient soudain complètement irréels. Le spectacle est assez impressionnant, mais le conducteur finit par reprendre le contrôle de sa remorque, et nous poursuivons donc notre chemin sans souci.
     
    La remise de notre voiture de location se passe aussi très bien (ouf), et nous prenons notre premier vol (direction Mexico), avec 1h de retard mais sans que cela nous pose de problème puisque notre vol suivant, pour Paris, nous imposait de toutes façons une attente de 3h à Mexico.
     
    Bon, je vous passe le reste du récit du voyage de retour, qui s'est très bien passé mais qui n'était pas très intéressant, étonnamment (aviez-vous remarqué qu'"étonnamment" s'écrit avec deux 'n' et deux 'm'?).
     
    Le récit de ce voyage de trois semaines est terminé, je crois que dans la façon dont je décris les événements, je peux donner l'impression de ne pas avoir tellement apprécié le séjour mais ce n'est dû qu'à ma façon vaguement sarcastique d'écrire: je recommande vraiment à tous ceux qui le peuvent de faire un tour par là-bas, et je crois que les étapes que nous avions définies étaient assez idéales pour permettre de voir un peu de tout ce qui fait le Mexique; Marion insiste pour que nous allions un jour en Baja California maintenant (l'état de l'est du Mexique, une longue aiguille de terre longée par le Pacifique et qui a l'air assez aride), mais bon: en trois semaines, c'est déjà pas mal d'avoir pu voir autant de choses, on n'aura pas vraiment connu de temps morts (à part le temps perdu dans les aéroports pour nos deux jours de voyage avec connexion via Mexico).
     
    Les photos sur ce blog ne sont pas trop mises en valeur, si vous voulez voir notre sélection de photos, vous pouvez jeter un oeil ici: picasaweb.google.fr/Akodostef/MexiqueJuillet2008 , je pense que ça leur rendra davantage justice.
     
    Ariba! 

     


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