• Rec (Paco Plaza & Jaume Balaguero, 2008)

    Quinze minutes de flashs lumineux pour commencer, un cadreur parvenu au stade terminal de la maladie de Parkinson et, en permanence, des mecs qui s'engueulent en espagnol. Rec : c'est pénible.

    Des bruits sourds, des gens qui veulent t'attraper pour te manger, la lumière qui s'éteint. Rec : c'est innovant.

    Rec est une expérience. Par pour toi spectateur. Tu es l'objet de l'expérience.

    A chaque séance, un type envoyé par la production observe le public et prend des notes. Combien de temps le spectateur va-t-il souffrir cette inepte suite de stimuli du stress ? Combien de temps se dira-t-il : j'ai quand même payé ma place. A quel moment se dira-t-il : et merde je n'ai aucune raison de m'infliger ça.

    Mails il ne se lève pas.

    Il rigole quand le pompier achève la vieille dame zombie d'un coupe de massue. En plus, on voit sa culotte.

    Il sursaute quand la petite fille zombie - qu'on a vu peu de temps auparavant apparaitre dans l'encadrure de la porte - se jette sur le policier pour s'y faire les dents.

    Conclusion : le spectateur aime souffrir et voir souffrir. C'est bien, ça rapporte de l'argent.

    Sinon, on peut aussi jouer avec ses amis à s'envoyer des décharges électriques.

    Bon, Rec, ce n'est pas une démonstration de méthodes cinématographiques anxiogènes éculées. Rec est un film à message. Rec veut vous dire : l'homme n'est pas fait pour vivre en temps de paix. Ca le conduit à produire ce genre de boue et à aller la voir au cinéma.

    Ouhhh, ça c'est misanthrope. Allez, je retire.

    Demandez à Stéphane pourquoi je suis restée jusqu'à la fin.

     


  • Commentaires

    1
    Akodostef Profil de Akodostef
    Samedi 3 Mai 2008 à 15:01
    Insoutenable.
    Est-ce qu'ils ont arrêté la ventilation dans la salle, en cours de projection? Est-ce qu'ils ont monté la température?
    A la fin, je cherchais l'air et je suis sorti avec un mal de crâne mortel et une bonne grosse envie de gerber.

    Pas à cause de ce qu'on voit dans le film, mais à cause de la façon dont il est fait: l'effet caméra au poing, quand il est volontairement exagéré (la caméra est instable même pendant les premières scènes de vie 'normale', ce qui est complètement injustifié), n'a juste aucun intérêt, sinon pour rendre le spectateur malade.

    Pour le reste, la volonté de représentation "à la première personne" est complètement sans objet, puisqu'on ne ressent ni empathie pour les personnages, ni angoisse pour leur situation. La seule scène qui justifie l'usage du procédé est celle dans laquelle le caméraman porte sa caméra dans une entrebaillure de fenêtre pour espionner ce qui se passe dans une salle.

    En dehors de ça le film vient après tellement de films de zombie, et après au moins trois films d'horreur filmés en caméra pseudo-subjective, qu'on ne comprend pas le manque d'inventivité des scènes, vues et revues. Tout est affreusement prévisible, au point que j'en suis venu à me demander après le film s'il y avait encore des raisons d'aller voir des films d'horreur... Le seul moyen d'apporter de la nouveauté sera-t-il d'éxagérer de plus en plus les effets pour faire ressentir des choses nouvelles au spectateur?

    J'ai eu dix fois plus peur durant "Blair Witch's Project"; dans la première moitié de Cloverfield, je ressentais une empathie pour les personnages; pendant "Rec", j'étais juste désagréablement tendu. J'avoue que je suis comme Marion concernant les attractions foraines qui sont conçues pour te mettre l'estomac à l'envers, dont Rec est dans l'esprit la continuité logique: je ne vois pas de raison de vouloir s'infliger un tel sévice.
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :