• Voyage au Cambodge, part quatre!

     28 novembre :<o:p></o:p>

    Rien de spécial à signaler, tout le monde est en stress car ça fait deux jours maintenant que l’aéroport est bloqué. On espère que la situation va s’arranger, on est censé prendre notre avion le soir même. Sur le trajet, après maints coups de téléphone à notre compagnie aérienne, on nous annonce gaiement qu’il n’y a pas de vol, cette fois-ci c’est officiel, pas d’alternative, il faudra attendre…

    De retour à notre premier hôtel on se dépêche de prendre une chambre car on ne sait pas quelle est la situation et il y a peu d’espoir qu’on puisse être évacué, la situation étant au point mort. On décide avec les membres du groupe de manger ensemble et de ne pas se prendre la tête. On se rend donc à Koh San Rd, renommée pour les voyageurs qui s’y hébergent contre peu d’argent. Après quelques heures à flâner dans le coin, on retourne à l’hôtel pour regarder les infos qui nous apprennent… qu’il ne s’est toujours rien passé, malgré la rumeur d’un coup d’état. La situation s’assombrit car on ne sait pas combien de temps on va rester coincer là. Seule l’arrivée de la police prévue le lendemain (ça fait quand même trois jours que l’aéroport est bloqué) nous donne un mince espoir. Et c’est là le problème, l’espoir.

    29 novembre :<o:p></o:p>

    Petit rituel du matin : news + petit déjeuner (c’est un buffet donc je m’éclate littéralement le bide) = RAS. On décide de recontacter la compagnie aérienne qui nous avait annoncée la veille que l’alternative était de nous rendre à Kuala Lumpur en Malaisie par nos propres moyens mais refuse de nous assurer un vol ; on va pas se taper 1600km pour se faire envoyer chier à l’aéroport. On ne sait pas combien de temps on risquerait d’être coincé en Malaisie à attendre un autre vol, surtout que la situation pourrait se décanter à Bangkok ; une impasse. De plus, l’agence de voyage qui se trouve en face de l’hôtel nous annonce que pour se rendre à Kuala Lumpur, on doit prendre le train puis le bateau et le trajet dure en gros 48 heures… les web sites sont aussi assez flous et ne donnent pas beaucoup d’espoir. On suit donc les conseils des ambassades qui recommandent de rester en Thaïlande le temps que la situation se débloque. On décide donc de faire contre mauvaise fortune bon cœur et c’est un peu à contrecœur qu’on décide de faire les touristes à Bangkok, direction le palais royal ainsi que Wat Pho.

    Pour le palais royal, la muraille est absolument immense, près de 2km de long sur chaque cote. A l’intérieur du palais, il y a plusieurs subdivisions que nous visitons quasiment toutes. Mon impression générale est vraiment étrange : même si ces bâtiments sont relativement anciens ( environ 1750), on dénote une forte variation de l’art Khmer. Tout est richement décoré et incrusté de pierres précieuses ainsi que d’or, et en parfait état de conservation. Il y a beaucoup de monde et notamment une grande majorité de Thaïlandais.


    On errera par la suite sur le reste du site, admirant l’architecture. Et après une courte pause on remet la fin de la visite à plus tard (on part du principe qu’on risque de rester bloque longtemps)… car le billet d’entrée est valide 7 jours.

    A noter : ne croire personne ! Avant de rentrer dans le palais, deux personnes avec des vestes du Grand Palais et des badges nous affirment que les lieux sont fermés aux étrangers entre midi et 14 heures, puisque les Thaïlandais viennent y prier à ces heures. Il en est de meme pour deux autres sites que nous voulons visiter. Très professionnels, ils nous ont sortis une carte nous indiquant des lieux avec leurs horaires d’ouverture et leur prix ; à la place du palais il nous propose un petit cicruit qui a l’air bien sympa. Il nous sort alors que les monuments sont loins les uns des autres et qu’il faut prendre le Tuk-Tuk… Là on commence à sentir l’arnaque. On lui dit que c’est bon et qu’on a le temps de marcher. Il insiste/on l’envoie chier et il se découvre en s’échappant. Comme quoi, si vous allez à Bangkok, ne jamais croire les inconnus qui vous annoncent que des monuments sont fermés. Deux minutes après nous être débarrassés de notre gêneur, on trouve un panneau qui nous annonce les horaires d’ouverture : 9 heures à 16 heures. Cela ne s’invente pas.

    Le site suivant est celui de Wat Pho, qui est censé être un regroupement de temples le plus ancien de la ville. Le complexe est très calme et très richement décoré comme toujours. Quelques points importants à voir incluant le temple au milieu du site ainsi qu’un Bouddha incline de près de 50 mètres de long, assez impressionnant. C’est surtout l’ambiance un peu mystique que je retiens de l’endroit. Une « bonne journée » en définitive.


    On retéléphone à la compagnie aérienne qui nous annonce qu’on peut de nouveau réserver un vol sous réserve que l’aéroport soit ouvert. Ca promet… on opine et on arrive à trouver deux places sur un vol le 07 décembre ; je rigole, mais on n’a pas le choix et on réserve. De retour a l’hôtel devant les informations, la police est incapable de prendre quelle décision que ce soit contre… 2000 manifestants pacifiques, c’est assez aberrant. Au diner Marga ne se sent pas bien, les nerfs, le virus qu’elle s’est certainement chopée l’ont épuisé et elle va se coucher. Quant à quelques personnes du groupe et moi-même, nous décidons de sortir et nous changer les idées (on admire le copain sympa qui reste au chevet de sa chérie !), car on a encore 7 jours à tirer !

    30 novembre :<o:p></o:p>

    Réveil + Télé = RAS. On commence vraiment à en avoir ras-le-bol ici que rien au niveau international ne soit fait. On est comme des rats en cage. Apres une séance d’Internet pour donner des signes de vie, on discute avec des gens du groupe et le gouvernement Thaï a décidé d’offrir 2000 Bahts pour chacun des touristes bloqué à Bangkok. Voilà des vacances toutes fraîches payées ! Honnêtement, on se dit ça 30 secondes avant de se demander combien de temps on va encore rester coincé. Néanmoins, cela met un peu de baume au cœur de savoir que ca va pas être la dèche au niveau argent. De plus nos assurances ne vont surement pas débourser un centime pour nous : il semblerait que la clause ne stipule pas de couverture en cas de catastrophes naturelles, d’actions terroristes ou de mouvements politiques… suuuuuuuuuuper ! L’euphorie ne dure donc que quelques minutes et on retourne dans notre chambre à psychoter. Pour tuer le temps on décide d’aller déjeuner en bas avec les tickets repas fournis par le gouvernement (ca fait vraiment comme à  la guerre !). A une des tables on rencontre un couple qui fait parti du tour et ils nous informent qu’ils ont réussi  à trouver un moyen de  se sortir de là en parlant à un gars dans un bureau près de la réception (enfin moyen de rentrer, ils doivent galérer 10 heures en bus pour Pukkhet, puis aller a Hong Kong, attendre 24 heures là-bas avant de prendre un avion pour Londres…). On se dit pourquoi pas et le gars arrive à contacter le bureau local d’Emirates. Apres 10 minutes de discussion il nous dégote un vol à 0h30 le mercredi depuis Kuala Lumpur, soit dans 48 heures. On se dit banco avant de se remémorer ce qu’on nous avait dit l’agence la veille sur le temps de trajet jusqu’en Malaisie. Le gars du bureau nous affirme qu’en 24 heures par bus c’est torché. On se regarde avec Marga en se disant qu’il faut toujours vérifier l’information deux trois fois par des sources différentes. Apres 5 minutes de réflexion, on dit Banco de nouveau et il nous réserve le vol. Aussitôt dit, on se rend compte qu’il faut qu’on s’active pour rejoindre la station de bus et on sprinte jusqu'à notre chambre pour faire nos bagages en quelques minutes, puis on saute dans un taxi qui nous emmène à la station de bus. Je dois préciser qu’a partir de ce moment un sentiment de paranoïa intense nous a pris après ces quelques expériences.

    Arrives à la station à 16h10 on téléphone de nouveau à l’agence de voyage pour confirmer le vol (toujours revérifier) et on récupère par la même occasion le numéro de réservation. Après cette étape cruciale on met 20 minutes pour trouver le bon comptoir, entre temps on nous a amèné à trois endroits différents… on évite de plus en plus les gens qui disent qu’ils veulent nous aider. Et la comique : le gars de l’hôtel nous annonçait 1700 Bhats par personne pour le voyage, ici c’est 2200 à cause de ta tête d’européen. C’est non négociable. Le bus est a 17h30, on n’a pas trop le choix et on paie les billets. Les billets en main, et après avoir vérifié  deux trois fois on s’éloigne du comptoir. D’un coup je me rends compte qu’il n’y a pas de prix sur les billets (je comptais les garder pour l’assurance plus tard) ; en fait un seul des billets avait un prix. Pas de soucis, avec le sourire je retourne au comptoir et après 20 minutes de lutte avec la vendeuse, je n’arrive pas avoir un reçu. Comme par enchantement elle ne me comprend pas, en fait elle ne me comprend plus… je fulmine… tous les moyens sont bons pour enculer les touristes. Pas le temps de trainer, on doit embarquer soit peu pour Kuala Lumpur. Arrivée prévue le lendemain à 17 heures. Heureusement le bus est assez confortable ce qui signifie qu’on récupère un peu de sommeil.

    1 décembre :<o:p></o:p>

    Réveil en catastrophe ! Il est 5 heures et après une nuit tranquille, la pluie bat son plein. Jusque la rien d’anormal sinon qu’ à une portion de route, le bitume est inondé. Les deux voies sont séparées par un petit muret et il semble que notre coté soit moins inondé que l’autre mais pas de voiture ni de véhicule pour avoir une estimation de la hauteur jusqu’au moment où un autre bus passe dans la direction opposée avec de l’eau jusqu'à la vitre… En gros 70 cm. Et là soudainement une petite vague passe le muret et de l’eau s’infiltre dans notre bus (à deux étages), dans le compartiment du bas, là ou on a dormi. Gros, gros stress, heureusement nos bagages sont surélevés… premier point positif du voyage. Après 5 minutes de trajet interminables, la pluie bat toujours son plein mais on arrive à une station de bus. Des pick-ups nous attendent et nous emmènent au bureau de correspondance. Au passage, le mec réclame 50 Bhats par passager et ne démarrera pas avant d’avoir eu l’argent de tous. Je suis content d’être à moins de 100 bornes de la frontière ! Même si le pays est très beau, je ne peux plus faire confiance à personne.

    On arrive alors dans une minuscule pièce qui ressemble plutôt à un magasin et on se retrouve à 30/40 personnes à attendre dans 20m2. On passe trois heures debout à attendre le prochain bus et la pluie ne faiblit pas… on prie pour ne pas rester bloqué là on est pile entre Bangkok et Kuala Lumpur. Entre temps on vérifie deux trois fois que c’est bien le bon endroit pour se rendre en Malaisie ; vu qu’une vingtaine de personnes sont dans le même cas, la tache est plus aisée. Entre temps on nous demande tickets et passeports en n’acceptant que parce qu’une des Thaïs qui est mariée à un européen peut nous faire la traduction que c’est pour les cartes d’arrivée en Malaisie… les nerfs sont mis a rude épreuve… ils sont fous, les gars je capte pas un mot de ce qu’ils racontent, je vais pas leur filer mon passeport…

    On embarque donc tant bien que mal dans le bus avec une soute près du sol, aie… on espère qu’on ne va pas traverser de zone inondée. Bon… on a rencontré quelques endroits légèrement humides mais je pense qu’on a évité le pire. On passe la frontière sans soucis et lors d’un arrêt sur l’autoroute, on constate que le sac de Margarita n’a pas été très chanceux, il est trempé… on ne peut rien y faire sinon espérer qu’on fera sécher le tout dès qu’on pourra.

    Le voyage jusqu'à Kuala Lumpur se passe sans embuche, la végétation a fortement changée du Cambodge et même de la Thaïlande, tout est luxuriant et très vert de jungle partout autour de nous. Le climat est beaucoup plus humide. Les routes sont agréables et regarder la jungle pendant le voyage est très plaisant.

    On arrive à Kuala Lumpur à19h30 (24h30 de voyage) et on saute directement dans un taxi qui une fois de plus essaie de nous entuber… on arrive au bureau des billets et le vol du soir est plein ; c’était un peu un coup de poker mais bon il fallait essayer. On a donc 30heures à attendre devant nous, il est 22h30, on se trouve a 60km de la ville et on est éclaté du voyage donc on prend la chambre dans l’hôtel de l’aéroport. A £150 la nuit (ça fait mal au cul !), la chambre est super, on peut attendre avec impatience le vol du lendemain. On tombe de fatigue sachant qu’on sera certainement chez nous dans 48heures.

    2 décembre :<o:p></o:p>

    Passer 10heures dans un aéroport à attendre c’est long… lire/manger/lire/aller aux toilettes. On prend donc l’avion sans encombre à 00h30.

    3 décembre :<o:p></o:p>

    8 heures de vol puis 5 heures d’escales, c’est une lutte incessante contre la fatigue, et je veux pas louper la correspondance, y’a pas moyen de dormir.

    Les 8 dernières heures sont aussi longues mais je n’arrive pas à fermer l’œil, je ne pourrais le faire que lorsqu’après qu’on aura atterri puis retourné chez nous à 16heures, heure locale.

    En conclusion:
    Je reconnais que les textes écris peuvent faire penser que je n'ai pas apprécié le voyage. C'est faux, 95% de ce qu'il y a ici, je l'ai rédigé alors que nous étions en vacances... donc
    à chaud! On voit surtout qu'à la fin du voyage les nerfs commencent à lacher. Mais ca fait parti de l'expérience vécue et en regardant en arriere, ca fait pas mal de choses à raconter.
    J'ai franchement adoré le Cambodge, c'est un pays de contrastes, qui certes n'est pas facile d'acces, mais il y a énormément de choses a y faire et le tourisme n'y est pas encore massivement développé, alors dépechez-vous, ca vaut la peine!

  • Commentaires

    1
    Akodostef Profil de Akodostef
    Jeudi 26 Mars 2009 à 13:34
    Ouaip... c'est exactement la peur de tout ce qui vous a gâché le voyage qui fait que je suis si frileux à l'idée de partir en voyage, et notamment vers certaines destinations où le niveau de vie entre les touristes et la population est si différent... sans parler du problème de la langue, qui peut faire du moindre petit pépin une grosse galère; je souhaite vraiment qu'aucune cata comme celle que vous avez connue ne nous arrive, même si le reste du voyage était chouette ça fout quand même bien les vacances en l'air, et ça ruine ta perception des rapports humains pour longtemps.
    Merci en tous cas d'avoir posté tout ça c'était très intéressant à lire: reste à mettre l'album photo en ligne! :)
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