• Affiche du film

     

    Vu au MK2 Bibliothèque avec Marion, Michel, Jérôme et Céline qui l'auront trouvé meilleur que moi, ce film un peu long sur la fin (à partir de la chevauchée finale, que beaucoup (si je lis bien les pages de critiques que j'ai pu trouver sur le Net) ont trouvé géniale mais qui m'a parue interminable et sans enjeu) réserve quand même de très bons moments, avec des scènes d'actions impressionnantes de vitalité (la scène d'introduction avec l'attaque du train; la bataille du Marché fantôme), une bonne dose d'humour qui fonctionne souvent bien (les deux évasions du Cinglé, la bataille du Marché encore une fois, scène-clé du film qui excelle autant au niveau de l'action que de l'humour, ses deux facettes principales), et beaucoup d'originalité, ce qui n'est pas rien pour un remake.

    On ne peut d'ailleurs que vaguement parler de remake en l'occurrence puisque le scénario, franchement indigent d'ailleurs, ne reprend que les grandes lignes du "Bon, la Brute et le Truand" de Sergio Leone (le titre américanisé du film est d'ailleurs bien meilleur que celui en français: "The Good, The Bad and the Weird", qui traduit mieux la personnalité du plus marquant des trois héros, qui fait beaucoup pour la réussite du film): dans les paysages désertiques de Mandchourie, probablement dans la première moitié du 20e siècle, une petite frappe coréenne met la main sur une carte conduisant à un mystérieux trésor, et se fait aider par un chasseur de primes qui se sert de lui comme appât alors que le truand se fait pourchasser par un tueur professionnel et sa clique payés pour récupérer l'objet, une bande de bandits mandchous de moindre calibre, et finalement l'armée japonaise. Le tout est largement prétexte à une succession ininterrompue de scènes d'actions baroques et trépidantes, malheureusement régulièrement filmées avec une caméra à l'épaule qui rend l'action peu lisible et visuellement fatigante, et à la mise en scène d'une réjouissante galerie de personnages hauts en couleurs, jusque dans les plus petits seconds rôles.

    Au final, un film pas toujours passionnant et parfois visuellement pénible, mais franchement original, traversé de plans géniaux et ponctué de quelques scènes excellentes. A voir, même si je n'en ferais pas mon film de l'année.


    votre commentaire
  • Yeah!

    Des nouvelles un peu plus précises de la série télévisée d'HBO consacrée au Trône de Fer, par l'intermédiaire du blog du site "Winter is coming": http://winter-is-coming.blogspot.com/2008/12/winter-is-comings-exclusive-pilot.html qui révèle le découpage du script du premier épisode, qui commencera par la scène d'introduction d'A Game of Thrones, avec les patrouilleurs au-delà du Mur et leur rencontre avec un Autre; une description du générique, qui verra un corbeau s'envoler de Château Noir vers Port-Real et survoler une carte sur laquelle apparaîtront les points d'intérêt essentiels de Westeros (Winterfell, les Eryés, etc.). Les scènes suivantes reprennent essentiellement chapitre par chapitre le bouquin (la découverte des loups-garous par Jon; la rencontre des Targaryen avec Drogo; une scène a été ajoutée où à Port-Real, Jon Arryn meurt en déclarant "la graine est forte" tandis que Jaime vient chercher son frère dans un bordel en vue du départ pour la visite à Winterfell (le rapporteur, qui est naturellement un fan du bouquin, vante la qualité du dialogue entre Tyrion et Jaime, qui transcrirait parfaitement l'esprit des deux personnages); l'essentiel de l'épisode se concentre apparemment sur la visite à Winterfell avec Ned qui s'entretient dans le Bois Sacré avec Catelyn, puis dans la crypte avec Robert Barathéon, un échange entre Ned et Jaime qui n'apparaissait pas dans le bouquin, lui; une discussion sur la Garde de nuit, une autre sur les bâtards; puis l'acceptation du rôle de Main par Ned; survient le mariage barbare de Daenerys avec Drogo; et le pilote se conclut avec la scène de grimpette de Bran qui découvre Cersei et Jaime, avec la phrase finale, bien choisie pour ponctuer efficacement tout ça: "Ce que l'amour me fait faire, quand même". ^_^


    votre commentaire
  • Pour commencer l'année 2009 à neuf...


    1 commentaire
  • Il est toujours délicat de faire la critique d’un spectacle quand les places vous en ont été offertes, d’autant plus quand la personne qui vous les a offertes se trouve être l’un des trois seuls bienheureux lecteurs de cette page.

    Néanmoins, avec seulement trois semaines de retard sur la date réelle à laquelle nous avons assisté à la représentation, Elise, Pierre, Marion et moi, je m’astreins à ce difficile exercice, histoire d’en conserver la mémoire comme le veut l’esprit de ce blog.
     
    L’histoire, fameuse (Othello est sans doute l’une des pièces les plus fameuses de Shakespeare après Hamlet ou Mac Beth –même si en creusant un peu (ce que je viens de faire à l’instant pour voir si je ne racontais pas d’énormité) on s’aperçoit que des pièces fameuses de Shakespeare, on peut facilement en lister une dizaine de vraiment connues), est celle du général Othello, vénitien d’origine mauresque, dont le jaloux Iago va s’acharner à causer la perte en aiguillonnant sa suspicion d’une possible infidélité de son épouse, la vertueuse Desdémone.
    L’ensemble de la pièce fournit matière à de nombreuses interprétations, de la plus littérale à la plus poétique, mais le thème en est sombre et la pièce est traditionnellement considérée comme un drame. La première « astuce » du metteur en scène Eric Vigner (dont le caractère intentionnel m’aurait complètement échappé si je ne l’avais pas lu sur un site au cours de la préparation de cet article) consiste à faire jouer ses acteurs (et notamment le vil Iago) non pas sur la tonalité du drame, mais sur celle, disons, de la comédie (la farce ?). L’idée est intéressante sur le principe, considérant qu’il s’agit là d’essayer de livrer une nouvelle version d’une pièce qui a déjà été jouée un petit nombre de fois, qui a fait l’objet de plusieurs films, etc. et qu’un angle inattendu pourrait rendre séduisante par sa nouveauté.
    Mais disons-le franchement, l’effet est complètement raté : en tentant de respecter cette tonalité, les acteurs donnent tous l’impression de jouer atrocement faux, certains finissant systématiquement leurs phrases plus haut qu’elles n’ont commencé (Iago, le doge…), d’autres conservant un ton imperturbablement placide quel que soit leur texte (Cassio), le rôle-titre exagérant pour sa part chacun de ses gestes (l’acteur passe quand même une bonne partie de la pièce avec les bras tendus au-dessus de sa tête…) et prenant une intonation à la Michel Leeb en plein milieu d’une tirade sur les anthropophages (son complice Roderigo gagne, lui, au fur et à mesure de la pièce un accent germanique de plus en plus marqué, bien qu’inexplicable). Quant à Bianca, la maîtresse de Cassio, elle se tortille sur scène en costume moulant dans des poses grotesquement suggestives : pour le décalage certes, c’est une réussite. Pour le plaisir du spectateur, par contre…
     
    Les costumes, à l’instar du jeu outré des acteurs, sont grotesques (grenouillère moule-burnes pour Iago, pyjama trop grand pour Othello dans la première partie, costume fini de schtroumpf pour le doge… je ne reparlerai pas de la tenue latex de Bianca).  
     
    Le décor par contre est assez réussi, avec un plateau circulaire noir et réfléchissant qui pivote littéralement lors de certaines scènes, étendant artificiellement les distances entre les personnages, et les positionnant régulièrement comme des pions immobiles sur un plateau mouvant : un décor très abstrait qui évoque l’espace mental d’un unique personnage dans lequel toute la pièce pourrait se jouer (l’une des interprétations de la pièce, que je trouve très séduisante, fait de Iago une simple part de la conscience d’Othello, ce qui rend soudainement bien plus plausible la facilité avec laquelle Othello tombe dans les pièges de Iago, qui manquent étonnamment de subtilité, et dont la crédibilité est accentuée par le discours final d’Othello : au moment de se donner la mort, il rappelle qu’il reste aux yeux des vénitiens, et donc paradoxalement aussi aux siens, un étranger ; le rejet de ceux qu’il aurait aimé considérer comme ses pairs a causé la propre haine de soi, et le suicide ultime, d’Othello).
    Le reste du décor est constamment remodelé par l’assemblage changeant de deux hauts escaliers métalliques sur roulettes et au travers desquels filtre une lumière assez réussie qui redonne une atmosphère à la pièce… mais entre malheureusement en contradiction avec le jeu des acteurs, au ton diamétralement opposé à celui diffusé par ce spectre lumineux et des effets visuels à la fois sobres et cérébraux.
     
    En conclusion, cette mise en scène confortera à mon sens ceux qui pensent qu’on ne peut pas faire n’importe quoi avec n’importe quel texte : la direction générale des acteurs flingue irrémédiablement la gravité de la pièce, et leurs clowneries ne collent jamais avec ce qui se joue, rendant impossible, au-delà de l’occasionnelle stupéfaction, le rire complice du spectateur. 
    Et le déplaisir de ce dernier dure longtemps… longtemps…
     
    A ne pas voir, même (surtout ?) pour rire.

    [ce qui n'empêche pas passer tout de même une très bonne soirée, du moment qu'on est en bonne compagnie et qu'on peut dire du mal en choeur de la pièce après ^^ ]

    votre commentaire
  • C'est long, mais super intéressant!


    1 commentaire