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    Le Livre VI de l’édition française correspond à la première partie de « A Storm of swords » ; les premiers chapitres ont donc pour vocation additionnelle de resituer le décor pour chacun des personnages (ce qui tombe bien vu que ça fait un petit moment que j’avais interrompu ma lecture).
     
    Chapitre I : faisant écho au tout premier chapitre de la saga, celui-ci est raconté du point de vue de l’un des Frères de la garde, Chett, qui a planifié une évasion avec plusieurs de ses congénères, incluant l’assassinat des leaders de l’expédition et de Sam Tarly (l’ami de Jon, et qui a gagné la place d’assistant du Vieil ours au détriment de Chett). Le chapitre se conclut par l’émission de trois coups de cornes de brume, signal annonçant l’arrivée non pas des Sauvageons, mais… des Autres.   
     
    Chapitre II : je ne m’en suis rendu compte que plus tard en faisant mentalement la synthèse de ce que j’avais lu, mais ce chapitre est bel et bien écrit, pour la première fois, du point de vue de Jaime Lannister. On y découvre que Catelyn a permis son évasion (escorté par Brienne, quand même), espérant que Tyrion tiendra sa parole et échangera son frère contre ses deux filles. Un geste complètement dénué de sens dans l’absolu (rendre un super combattant, meneur d’armée contre deux enfants, alors que le statu quo garantit que tous sont laissés en vie chez leur « hôte »… hem), mais bon, elle a perdu son mari, pense avoir perdu deux fils et son aîné est à la guerre… pourquoi pas. Brienne fait la preuve de ses capacités de guerrière en coulant l’embarcation des Tully qui les pourchassaient pour reprendre Jaime (en sautant de leur propre bateau pour gagner une falaise, d’où elle précipite un rocher sur le navire Tully, avant de couper à travers la butte pour plonger puis retrouver Jaime et Cleos Lannister.
     
    Chapitre III : retour sur Catelyn, l’explication de son forfait, et ses conséquences (elle est consignée au chevet de son père mourant ; ça va –en même temps, difficile de punir la mère du Roi). Elle découvre en écoutant son père délirer que sa sœur pourrait avoir eu un premier enfant (qui évidemment pour le lecteur, apparaît immédiatement comme étant Jon ; je trouve dommage que l’aboutissement du ‘subplot’ soit révélé si rapidement, mais la surprise est intéressante –elle change d’un coup la vision qu’on avait de Lysa). Son frère Edmure de son côté, a fait envoyer des corbeaux partout pour faire en sorte que tous essaient de reprendre Jaime, ce qui rend le geste débile de Catelyn encore plus tragique.
     
    Chapitre IV : Arya et ses compagnons Tourte et Gendry continuent leur fuite loin d’Harrenhal en direction de Vivesaigues. Elle rêve qu’elle annihile une patrouille de ses poursuivants… sous forme de loup.
     
    Chapitre V : Tyrion parvient à s’extirper du cachot où il était remisé, et va trouver son Tywin, qui, nourrit par les mensonges de Cersei, ne lui attribue que peu des mérites de la victoire dans la défense de Port-Réal, et lui exprime clairement qu’il ne sera jamais considéré comme son héritier. L’injustice qui frappe en permanence le nain a quelque chose de révoltant, mais c’est un ressort puissant pour attacher le lecteur au personnage.
     
    Chapitre VI : Davos a survécu à la défaite de la Néra : ce chapitre raconte en flashbacks la succession d’événements qui l’ont amené à échouer sur un récif sans nourriture et presque sans eau. Dans ses délires, il se persuade d’avoir reçu une mission de la part des dieux : tuer Melisandre d’Asshai. Il est finalement rescapé par un navire qui semble être aux couleurs de Stannis Barathéon.
     
    Chapitre VII : Les Tyrell sont arrivés à Port-Réal et ont distribué de la nourriture à toute la population, sauvant véritablement la situation pour les Lannister. Sansa froisse Loras en tentant de lui faire la conversation. Margaery et sa grand-mère la Reine des Epines la reçoivent pour entendre de sa bouche la vérité sur Geoffrey, et lui proposent d’épouser le frère infirme de Margaery pour lui permettre d’échapper à son destin d’otage.
     
    Chapitre VIII : Jon est amené jusqu’au camp des Sauvageons. On sent qu’il a une fascination pour les rapports qui existent entre eux. Présenté à Mance Ryder, il parvient à gagner sa confiance en expliquant qu’il les rejoint à cause de son statut de bâtard éternellement rejeté (ce qui va très vraisemblablement finir par devenir vrai, car les Sauvageons ne sont pas les monstres que les légendes racontent, et Jon a déjà pour eux une sympathie visible).
     
    Chapitre IX : Daenerys est en route pour le royaume. Jorah la convainc de faire un détour avant de se rendre chez Illiryo, pour s’acheter –avec les ressources du marchand- une armée d’esclaves, lui rappelant qu’elle doit encore être trahie une fois pour l’argent ; et pour la fois où elle devra être trahie par amour, Jorah l’embrassant furieusement et lui enjoignant de le prendre pour époux et cavalier de l’un de ses dragons, le doute semble désormais définitivement levé sur celui qui en sera responsable...

    Chapitre X: Bran passe désormais facilement dans la peau de son loup. Il tend même à préférer cette forme, ce qui conduit Jojen, qui tente de lui apprendre à maitriser son pouvoir, à diriger le groupe vers le nord, au-delà du Mur, où l'attend la "corneille à trois yeux".

    Chapitre XI: Davos retrouve Peyredragon et son ami Sladhor Saan, qui lui fait un point sur la situation catastrophique des forces de Stannis, qui s'enferme avec Melissandre et refuse de voir qui que ce soit, et perd le contrôle sur sa propre existence. Davos, lui-même dans un état de santé plus que fébrile, annonce à Sladhor Saan qu'il va tuer Mélissandre, et alors qu'il demande à voir le roi, il est arrêté par les Florent (sans qu'on sache s'il a été dénoncé par son ami ou espionné par des oreilles discrètes).

    Chapitre X: Après avoir lu ce chapitre, je me suis fait la réflexion que mes chapitres préférés étaient ceux consacrés aux Lannister (je suis certain que si certains devaient prendre le point de vue de Cersei, il serait vraiment très intéressant aussi); après avoir lu les chapitres suivants, je me suis rendu compte qu'en fait c'est ce livre entier qui est spécialement réussi -chaque chapitre ou presque est vraiment prenant, et la situation de tous les personnages (sauf Bran, en gros, qui ne m'intéresse plus trop) est captivante. Une rencontre ordinaire de Jaime, Cleos et Brienne, qui troquent dans une auberge leur bateau contre des chevaux. J'ai bien aimé l'atmosphère de confiance toute modérée qu'ont les personnages les uns envers les autres, qui traduit bien le danger de la situation de guerre actuelle, où il y a tant de partis possibles que les chances de tomber sur quelqu'un qui n'est pas de votre bord sont plus importantes que de tomber sur un allié -sans compter naturellement les brigands (volontaires ou contraints) qui pullulent désormais. Passage très intéressant aussi sur les raisons pour lesquelles Jaime a rejoint la garde royale, et sur les circonstances de son régicide. Très chouette.

    Chapitre XI: Tyrion veut voir Shae une dernière fois avant de l'éloigner du palais, trop inquiet pour sa sécurité alors que tous les murs ont des oreilles et que son père l'a averti qu'il pendrait sa pute s'il devait en avoir encore une. Mais le nain est incapable d'être ferme avec elle et ne peut s'empêcher de lui accorder de rester encore, en dépit des rêves de grandeur que la cour lui fait nourrir.  

    Chapitre XII: Arya, Tourte et Gendry font la rencontre de trois 'brigands?' sympathiques qui les conduisent à la même auberge que viennent de quitter Brienne et Jaime (on se rend compte que Brienne avait raison de suspecter une embuscade; et que le destin joue décidément des tours aux Stark, puisque si Brienne avait croisé la route d'Arya, sa mission aurait forcément été transformée). Toujours cette ambiance cordiale (on fait mine de s'entraider) mais tendue (on ne peut quand même pas accorder sa confiance pour autant) que j'aime bien, et les personnages des brigands sont hauts en couleurs et sympathiques. A la fin arrivent dans l'auberge des anciens suivants des Stark dont un dénommé Harwin, dont Arya était proche, et elle se révèle à eux pour ce qu'elle est. 

    Chapitre XIII: Robb est de retour à Vivesaigues. Il pardonne à Catelyn son geste... avant de révéler sa propre faute: il a épousé Jeyne Ouestrelin, une inféodée aux Lannister, faisant fi de son mariage prévu avec une Frey, et entraînant le départ des Frey de sa bannière. Son loup gronde lorsque Ser Rolph est présent, ce qui l'a conduit à le tenir éloigné de lui: Catelyn parvient à le convaincre d'éloigner plutôt Rolph. On sent bien que l'allégeance soudaine des Ouestrelin n'est sans doute pas complètement sincère. Au cours d'une réunion stratégique, Edmure se fait rabrouer pour avoir lancé son assaut -certes victorieux- alors qu'il lui était demandé de juste tenir Vivesaigues: Bryden et Robb avaient en effet tendu un piège à Tywin Lannister, et le mouvement d'Edmure a immobilisé Tywin juste le temps nécessaire pour qu'il apprenne le mouvement de Stannis vers Port-Réal, et pour le convaincre de changer de direction... entraînant la défaite de la Néra et permettant aux Lannister d'éviter une grosse défaite face à l'armée de Robb. Catelyn a toutefois une idée pour récupérer les Frey (j'imagine en leur promettant une de ses filles en mariage).

    Chapitre XIV: Jon fait de plus en plus amis avec certains des Sauvageons qu'il accompagne -tandis que d'autres s'avèrent de fieffés ennemis. Arrivés au Poing, où les signes d'une embuscade subie par la Garde de Nuit sont prégnants, Mance Ryder est sur le point de faire tuer Jon pour leur avoir dissimulé la présence de Gardes sur le chemin de la caravane, mais le bâtard est sauvé par Ygrid, qui prétend que Jon a abandonné ses voeux de Frère de la Garde, puisqu'ils couchent ensemble (les Gardes font voeu de chasteté), ce qui va devenir une vérité puisque de toutes façons Jon avait de plus en plus de difficulté à résister à la tentation. Jon va partir de l'autre côté du Mur en éclaireur avec une escouade de Sauvageons. 

    Chapitre XV: Cersei fait réaliser une nouvelle robe pour Sansa, dont la féminité s'épanouit. Sansa devient très proche des filles qui entourent Margaery Tyrell, et décide de rejeter l'offre de sauvetage de Dontos, qui n'a désormais plus de raison d'être.

    Chapitre XVI: Arya s'aperçoit qu'elle a en fait été capturée par les brigands sympathiques qui accompagnent Harwin, qui la conduisent non à Vivesaigues mais chez Lord Béric Dondarrion, le meneur d'une "armée du peuple" non affiliée. Elle tente de s'échapper, mais finit par être rattrapée par Harwin, excellent cavalier.

    Chapitre XVII: récit de l'attaque des Autres sur le Poing, via Samwell, qui en a réchappé. Il a pu envoyer des corbeaux pour avertir de l'assaut, mais je ne crois pas que ses messages, préparés à l'avance- préviennent de la nature des agresseurs... Grenn, l'un des anciens compagnons de Jon, l'aide à ne pas se laisser mourir dans la neige. Attaqués par un Autre (et pas juste l'un des morts-vivants), Sam parvient à le tuer grâce à la première arme qu'on voit capable de blesser les Autres: le Verredragon -l'obsidienne- que lui a offert Jon.

    Chapitre XVIII: table-ronde à Port-Réal: Littelfinger va aller proposer le mariage à Lysa Arryn pour gagner les Eryés aux Lannister; Tyrion se verra chargé de l'économie de la Couronne. La magouille des Tully pour faire libérer Sansa a été révélée par Littlefinger dont seul Tyrion se méfie; Tyrion, qui se voit "contraint" d'épouser Sansa pour déjouer le plan des Tully avant que ceux-ci ne révèlent leurs projets aux Lannister (là je m'avoue un peu surpris, parce que c'est révélé au détour d'une phrase comme si tout le monde le savait déjà, alors qu'il me semble que c'est la première fois qu'ils en parlent: mauvais effet pour un événement quand même majeur et dramatique!). Cersei, elle, devra épouser Willos Tyrell, le promis de Sansa, pour renforcer l'alliance avec les Tyrell, et cet ordre de son père ne semble pas du tout lui convenir. Tywin entend ne pas donner suite à la proposition de Balon Greyjoy de lui reconnaître le pouvoir sur le Nord, dans la mesure où il n'a rien de plus à leur offrir que ce qu'il leur donne déjà, en attaquant les Stark. Il refuse même d'envoyer les déserteurs de la bataille de la Néra renforcer la Garde de Nuit, préférant les punir publiquement que renforcer la défense du royaume, voyant dans une possible attaque des Sauvageons une épine supplémentaire pour les gens du Nord, et donc un atout de plus pour les Lannister. Il révèle également implicitement que les Ouestrelin ne sont pas réellement les alliés de Robb, et que Jeyne ne pourra lui donner d'héritier.

    Chapitre XIX: les Kastark ont quitté la bannière des Stark, suite au pardon accordé par Robb à sa mère. Robb se voit contraint d'exécuter Rickard Kastark, qui met son honneur et sa crédibilité en jeu. Jeyne Ouestrelin vient trouver Catelyn pour obtenir ses conseils pour consoler Robb. Elle paraît, elle, sincère, et veut lui donner des enfants: mais elle révèle que sa mère, fille de maegi, lui prépare une potion tous les jours, soi-disant pour améliorer sa fertilité... on comprend naturellement que cette décoction a évidemment l'effet inverse et ce sera à Catelyn de le découvrir et de le révéler.


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  • Affiche du film

    La scène d'intro est visuellement géniale et laisse espérer un film au graphisme vraiment novateur et un premier degré assumé. Malheureusement, il ne s'agit que d'un rêve (pour le héros, mais aussi hélas pour le spectateur...), et le dessin devient rapidement beaucoup plus ordinaire; les décors sont toutefois très réussis, au contraire des personnages, tous globalement bien laids (à part le maître tortue, assez chouette).

    L'animation est ok, ça va vite, avec pas mal d'action et de combats dans le pur esprit des films de kung-fu mais sans les contraintes du réalisme (l'avantage du dessin animé sur le film classique), et tout reste toujours fluide.

    L'humour est souvent patapouf (un peu trop de "je suis un gros nounours, alors je tombe sur mon cul"), mais il y a aussi de bons gags et le thème du film n'est pas un simple prétexte: qui aime les films d'arts martiaux sera normalement séduit par Kung-Fu Panda, dont les scènes respectent l'esprit et l'écriture des classiques du genre... Peut-être un peu trop en vérité, même, et l'histoire est de fait assez convenue et l'intrigue n'a pas vraiment d'intérêt.

    Bref, un petit film sympa à regarder, mais qui s'oublie assez vite.

    Je vous mets l'adresse du site, apparemment pas terminé (faudrait voir à se bouger les gars, le film est sorti depuis plus d'un mois, là! Oo), sur lequel on peut visualiser des animations sympas, télécharger des fonds d'écran et des icônes diverses, etc.

    http://www.paramountpictures.fr/sites/kungfupanda/


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  •  JOUR 11 : SAMEDI 12 JUILLET

    San Juan Chamula, San Cristobal de Las Casas
     
    Nous emportons une poignée de viennoiseries (les viennoiseries mexicaines sont étonnamment bonnes, et injustement méconnues) dans la boulangerie toute proche de l’hôtel et partons pour un village maya dont je n’attends rien, ou pire… Aller voir les pauvres indiens dans leur pauvre village dans lequel ils vivent tous de la mendicité grâce à la manne des touristes qui passent les observer chez eux en masse ne m’excite franchement pas. Celui dans lequel nous nous rendons est en plus le plus touristique d’entre eux (parce que le plus proche de San Cristobal, a priori), San Juan Chamula.
    Arrivés sur place, c’est l’agression dès le parking, avec des gamins qui nous réclament des pesos à corps et à cris, certains en échange de la « protection » de la voiture… très rassurant.
    La suite n’est pas mieux, le « village » est en fait une ville en dur, sans franchement de différence flagrante avec les précédents villages que nous avons traversé, avec des maisons en béton à étages dont les rez-de-chaussée sont occupés par des commerces destinés aux seuls touristes (ici, de l’artisanat). La place du marché donne l’impression d’un camp de réfugiés, l’église n’a l’air de rien… bref, je me sens comme un intrus dans un milieu hostile, alpagué tous les 10 mètres par un vendeur ambulant. Horrible.
    Nous passons quand même la porte de l’église-qui-n’a-l’air-de-rien… et là c’est le choc. Rien ne nous y préparait de l’extérieur, mais l’intérieur de l’église est vraiment stupéfiant : des indiens sont agenouillés en prière à même le sol, au milieu de tas éparses d’aiguilles de pin et de milliers de chandelles posées devant chaque prieur. Le seul mobilier présent consiste en une centaine de petites étagères vitrées disposées le long des murs et qui contiennent des petites poupées de… plastique ? (je ne pense pas qu’elles soient en porcelaine, mais ce n’est pas impossible) aux masques très inquiétants, représentant les saints de la mythologie chrétienne (Saint Jean-Baptiste, Saint-Pierre…), tous porteurs de miroirs suspendus à leur cou supposés permettre à ceux qui les prient d’y voir le reflet de leur âme. De grande bannières de tissus violet sont pendues à la voûte, contribuant à l’atmosphère très hindouiste (telle que je me la représente ; sans doute une interprétation erronée d’européen ignorant, mais c’est l’image qui m’est venue spontanément) du lieu. Les litanies de dizaines de fidèles récitant chacun pour soi leurs prières à voix haute en buvant des sodas (roter permet d’expulser le mal de son corps à la fin de la prière) achèvent de rendre cette ambiance surréaliste et inquiétante, loin de ce qu’on peut s’attendre à trouver dans une église catholique… Un phénomène sociologique captivant, mais aussi la démonstration par le grotesque de la pure construction dont relèvent les mythologies religieuses. 
    Nous nous avançons pas à pas dans l’église « détournée », passant tels des intrus entre les prieurs assis au sol et avançant en direction du fonds de l’église, dans le chœur de laquelle ont été placés les saints majeurs (je crois me souvenir avoir vu un Saint Jésus ; Jean-Baptiste a visiblement une place centrale dans ce panthéon), toujours dans leurs petites armoires flippantes, et des centaines de pots de fleurs devant d’autres milliers de cierges, quand Marion fait tomber une bougie (ou croit en faire tomber une : en tous cas, il y en avait une renversée sur le sol) et tente vainement de le rallumer puis de le faire tenir droit à nouveau pendant ce qui me semble l’une des plus longues minutes de ma vie tant j’ai l’impression (visiblement erronée) à ce moment-là que tous les yeux sont sur nous et qu’on va nous lyncher soit pour avoir fait tomber la bougie, soit pour l’avoir touchée en essayant de la remettre en place.
    Mais finalement, personne ne nous a rien dit ni fait (en fait, un peu plus tard, une indienne interrompra même sa prière pour répondre à son téléphone portable, donc bon… les indiens ne semblent pas trop intégristes pour ce qui concerne le respect à accorder à leurs rites bâtards). Impressionnante ambiance néanmoins, d’autant plus qu’inattendue.
     
    Revenus à l’extérieur, Marion achète un foulard gris et un pancho sans manche en laine, avant que nous repartions.
    Du fait d’une incompréhension (la langue, toujours la langue…) avec les enfants qui nous assaillent à l’entrée d’un second « village maya » (l’entrée serait payante –ce que confirme le Routard- mais nous pourrions en être exemptés en acceptant de visiter une boutique d’artisanat particulière, sans obligation d’achat), nous faisons demi-tour vers San Cristobal. Visite du marché d’artisanat local à la recherche de souvenirs à ramener aux copains et à la famille, dont nous ressortirons avec deux porte-clés « sous-commandant Marcos »… et deux gros bijoux assez originaux et pas excessivement chers (en lapis-lazuli, ambre et jade) pour Marion.
    L’endroit où nous dînons est moins sympa que la veille, et comme celui où nous nous apprêtons à prendre un verre joue aussi une musique moins à notre goût, nous annulons notre sortie et entrons nous coucher, après avoir sauvegardé les photos de Marion sur ma clés USB à l’hôtel (Marion aura pris au total pour environ 9Go de photos…).
     
     
     
    JOUR 12 : DIMANCHE 13 JUILLET
    Tonina, Agua Azul
     
    Sur la route pour Palenque, nous visitons Tonina, site moins touristique construit tout d’un bloc dans une grande pyramide adossée à la colline. L’effet est moins impressionnant qu’espéré (l’aspect ‘bloc’ est moins flagrant que sur le plan du site présenté dans le Routard, on a globalement l’impression de gravir une colline sur laquelle ont été bâtis les bâtiments indépendamment les uns des autres) [ce site aura été une déception pour moi ce jour-là, mais le souvenir que j’en garde est quand même très positif parce que d’un point de vue du concept c’est quand même une construction vraiment originale (unique à ma connaissance) et intellectuellement enthousiasmante.]
     
    Peu de choses remarquables sinon une fresque bien conservée où la Mort tient la tête de Chan-Balum, le fils du fameux roi Maya Pakal, qui fut capturé à Palenque et décapité ici à l’issue d’un jeu de pelote.
     
    Plus loin et malgré la pluie qui vient de tomber et qui menace encore, nous faisons un nouveau détour par Agua Azul, point TRES touristique où quelques personnes se baignent au pied d’une assez impressionnante cascade très large, dans une eau… plus verde que azul, mais bon, jolie quand même. Un chemin bien pavé (et bordé de commerces) remonte le long du lit de la rivière et permet de découvrir plusieurs séries de jolies chutes qui précèdent la principale.
    Une averse tombe à nouveau mais nous avons nos capes de pluie et avons bien assimilé désormais la façon dont la pluie s’annonce (d’abord pendant 15 secondes une toute petite pluie de rien du tout : l’ignorant croit que ce n’est rien ; le sage sait qu’elle annonce les trombes rituelles qui dureront ensuite durant au moins une demi-heure et tremperont en moins d’une minute les malheureux qui pensaient ne pas avoir besoin de se protéger) ; la pluie fait fuir une bonne partie des touristes, donc en plus c’est tout bon.
     
    Nous achevons le trajet pour Palenque où nous profiterons de la piscine (avec toboggan !) de notre sympathique hôtel façon « rustique de luxe » avant d’aller dîner dans un resto sympa mais peuplé –uniquement- d’une trentaine de français, en pourtant 4 groupes différents… Routard power ! Je découvre avec plaisir que l’ « arrachera » semble être un plat assez répandu, même si je ne sais encore aujourd’hui pas dire avec certitude si l’idée qu’il soit préparé à partir de viande de taureau (ce que semblait dire le propriétaire du premier resto où nous en avons mangé, et où elle était spécialement bonne) est une erreur de compréhension de notre part, ou s’il s’agissait d’une spécialité de ce premier resto. D’une façon générale, l’ « arrachera » semble en effet être une simple bavette de bœuf, marinée avant la cuisson (ce qui lui donne son excellent goût légèrement relevé).
     
     
    JOUR 13 : LUNDI 14 JUILLET
    Palenque
     
    Le site est assez vaste. Pour éviter la masse des touristes qui sont arrivés en même temps que nous (bien la peine de se lever tôt, tiens…), nous filons directement dans la jungle à l’autre bout du site (qui serait encore loin d’être totalement défriché et s’étendrait encore bien plus loin dans la jungle), découvrant à l’écart du gros des visiteurs les ruines d’un temple isolé, une petite cascade, un pont suspendu, au milieu des moustiques et avec en bruit de fond un son strident assez effrayant, évoquant celui d’une scie circulaire mais qui pourrait bien être le cri de singes hurleurs (je n’ai pas réussi à trouver confirmation sur Internet).
     
    Nous revenons ensuite vers les bâtiments principaux, et notamment le très vaste palais (qui fut celui de Pakal) et les deux pyramides dites « de la croix » et « de la croix foliée », qui dominent la jungle (dans celle de la croix, amusante stèle avec un vieux shaman qui fume).
    Je retiendrai surtout de la visite l’ambiance de la jungle ; pour le reste le site est plutôt anodin après tous ceux que nous avons vus et que nous verrons ensuite.
     
     
    Petite pause sur la route dans un Burger King qui me réconcilie avec le Whopper, à Escarcega (qu’on peut également appeler « Escargosa », private joke qui ne fait rire que moi), où nous nous perdrons un moment avant de trouver la route, super mal indiquée, pour Calakmul.
    Arrivés à l’hôtel (ambiance « huttes de luxe »), nous profitons une fois encore de la piscine (plus petite et où il est de fait presque impossible de nager, mais simplement barboter est bien plaisant à la fin d’une journée de visite et de route, et de la moiteur ambiante) avant de dîner d’une simple soupe (crème d’elote (maïs) pour moi, très doux, très bien). Mon oreille gauche me fait très mal, encore plus quand j’en touche l’intérieur, et quand j’avale ma salive… Il faudra que j’aille voir l’ORL en rentrant [ça reste à faire, comme ça s’est calmé ensuite, j’ai arrêté de m’en inquiéter].
     
     
    JOUR 14 : MARDI 15 JUILLET
    Calakmul

     Le trajet de l’hôtel à Calakmul est un poil long, mais moins éprouvant que je ne le craignais : je me voyais déjà conduire pendant deux heures sur une route boueuse et irrégulière, et en fait la route, bien que la vitesse y soit limitée à 30km/h pendant 60km, est goudronnée, ce qui change tout.

    Excellente surprise sur le chemin piéton qui nous conduit aux pyramides, nous entendons des mouvements dans les arbres et observons fugitivement des silhouettes très déliées passant de branches en branches… suivies de voix, un peu plus loin, et j’ai cru un moment que des gens arrivaient, mais les sons évoquant plutôt la langue des Ewoks, en nous approchant nous avons pu rester quelques minutes au pied d’un arbre où, 7 mètres plus haut, deux singes mâles jouaient à se battre, puis à se faire des câlins. Une rencontre assez impressionnante, notamment au départ, avant qu’on ne puisse distinguer clairement ce à quoi nous avions affaire.
    Plusieurs bâtiments du site sont en état encore respectable, mais le balisage et l’aménagement très « carré » font perdre un peu (trop) de l’ambiance « découverte dans la jungle ». Deux pyramides se détachent en particulier, l’une supposée être « la plus haute » (du Mexique ? du monde Maya ? La pyramide du Soleil de Teotihuacan me paraissait plus haute…) et une seconde qui paraît presque aussi haute, et qui en tous cas est moins rectiligne du point de vue architectural, donc un peu plus intéressante (d’autant que sur « la plus haute », les touristes campent au sommet, ce qui ruine franchement le trip). Une averse courte s’abattra sur nous lorsque nous serons au sommet de la seconde, et les singes se mettront à pousser de longues séries de cris se répondant d’un bout à l’autre de la jungle… Impressionnant et excitant, alors que nous sommes seuls au monde sur ce toit de pierre qui surplombe la jungle à perte de vue, cette fois nous profitons à plein de l’atmosphère unique que nous nous attendions à trouver dans un site comme celui-ci, perdu au cœur de la réserve naturelle.
     
     
    Nous ferons deux nouvelles rencontres extras sur le chemin du retour en voiture dans la jungle : une ligne de 6 ou 7 animaux non identifiés (à mi-chemin entre le singe et le tapir, qui marchent à 4 pattes mais peuvent grimper aux arbres comme s’ils avaient des mains, mais avec un long museau et une face pas du tout simiesque) qui, la queue en l’air, traversent la route et se carapatent à notre approche ; puis un bizarre lézard bipède qui coupe la route devant nous à toute vitesse, trop mignon et trop marrant dans sa démarche, qui évoque un tout mini-vélociraptor (nous en reverrons un deuxième un peu plus loin ce qui me permettra de prouver à Marion que je ne l’ai pas inventé (authentique) –et encore un que nous pourrons mieux observer, le jour suivant à Bécan.
     
    Léger stress au retour, où nous constatons que notre réservoir est quasiment vide, alors que nous n’avons pas vu de station depuis Escargosa… à 150km de notre hôtel…
    Mon oreille va mieux, je fais attention à ne pas mettre mon oreille sous l’eau à la piscine.
     
     
    JOUR 15 : MERCREDI 16 JUILLET
    Bécan, Campeche
     
    Incapables de trouver le chemin à pied partant de l’Ecovillage pour Bécan, nous partons en voiture d’abord au-delà de la ville la plus proche au nord pour refaire le plein (ouf !) avant de nous rendre sur le site, presque désert, ce qui est bien agréable. A l’entrée nous croisons un nouveau mini-vélociraptor, que Marion aura le temps de prendre cette fois en photo et dont nous pourrons mieux observer la démarche tordante.
    Plusieurs bâtiments sont en bon état et, avec les esquisses de présentation, permettent de se faire une bonne idée de la masse impressionnante que certains devaient avoir (dont plusieurs avec deux hautes tours symétriques de chaque côté, très séduisantes dans l’esprit) ; une petite arcade (couloir étroit surplombé d’une voûte en ogive) entre deux bâtiments ; un visage d’homme-puma presque parfaitement sauvegardé dans une frise abritée derrière une vitrine. Becan fut l’un des gros centres de pouvoir politique, peut-être plus important que Palenque à son époque, et cela se sent dans ses structures.
     
     
    Comme la route pour Campeche promet d’être longue et que nous voulons pouvoir profiter de la ville, nous ne nous attardons pas : Marion prend le volant (me permettant de repérer sur la route un supermarché de l’improbable chaîne « Super Saint François d’Assise » !) et nous conduit à Campeche, au bord de la mer… où la chaleur est écrasante.
    Nous visitons le musée d’archéologie Maya, où 95% des textes sont exclusivement en espagnol (rmlll… heureusement à ce stade de l’expédition, je comprends plutôt bien l’espagnol quand je le lis) : quelques figurines Mayas sympas de plus, d’autres masques de jade un peu moins réussis que celui de Pakal (vu au musée d’anthropologie de Mexico) ; il y avait aussi une pièce assez étonnante, présentée comme une large ceinture de protection pour les joueurs de pelote, mais qui était… en obsidienne (donc pas flexible du tout, bien lourde, potentielle coupante…). Le mystère autour du principe du jeu de pelote reste bien dense !
    La visite du musée est globalement très décevante, malgré la jolie vue sur la mer depuis le fortin dans lequel il a été installé.
     
    Nous nous baladons ensuite dans la vieille ville de Campeche (le centre, donc, qui était autrefois circonscrit par des murailles pour la protéger des attaques de pirates, à l’époque où la ville était devenue un port majeur pour le commerce de l’ensemble du Yucatan). Les maisons sont jolies, avec de petits « sombreros » sculptés au-dessus des portes et fenêtres, de jolis lampadaires incurvés, encastrés dans les murs… Mais l’ensemble rappelle quand même beaucoup San Cristobal de Las Casas, en plus bourgeois (les voyageurs qui effectuent le trajet dans l’autre sens parviennent peut-être à la conclusion inverse…).
     
    Nous allons dîner dans un restaurant dont le balcon donne sur le zocalo (‘zocalo’ est le nom générique donné par les mexicains à l’ensemble de leurs places centrales, bien que le nom semble provenir à l’origine de la place centrale de la ville de Mexico, sur laquelle avait été fixée un socle (‘zocalo’ en espagnol) destiné à accueillir une statue qui n’y fut finalement jamais érigée : le socle étant resté en place des années, les habitants de Mexico avaient baptisé la place du surnom de ‘zocalo’), situation assez idéale, et goûtons une pina colada excellentissime (il faut que j’apprenne à bien les préparer [j’ai réessayé depuis mon retour : l’utilisation d’un ananas frais plutôt que de simple jus est un vrai plus ; je tenterai une deuxième fois bientôt et je posterai ma recette si l’essai s’avère concluant à nouveau]) avant de nous balader une demi-heure sur le malecon (le remblai qui borde la mer, un endroit assez agréable pour se balader –et éventuellement faire du roller, des pistes lisses longeant le chemin piéton ; ou de l’exercice physique, des installations pour les abdos et les pompes ayant été construites sur le côté). Malgré l’heure et le vent, il fait toujours aussi étonnamment chaud.
     
     
    JOUR 16 : JEUDI 17 JUILLET
    Chichen Itza

    Nous décidons de faire l’impasse sur Uxmal, dont la pyramide est pourtant, paraît-il, extra. Mais à ce stade, des pyramides nous en avons déjà vu beaucoup et nous préférons donc l’option « pas Uxmal, mais Chichen Itza » à l’inverse, ou à la 3e option « Uxmal+Chichen dans la même journée», qui aurait risqué de nous saturer un peu.

    Bien qu’il semble que nous ayons évité l’heure de pointe, il y a quand même énormément de monde à l’entrée du site. Toutefois, rapidement, la population se diffuse sur tout le terrain et cela devient très vite supportable. La vraie nuisance proviendra en fait de la permanence des claquements de mains des guides qui démontrent les particularités acoustiques de certains bâtiments, suivi du même geste répété des visiteurs qui veulent les tester eux-mêmes (le touriste a d’ailleurs une incompréhensible propension à frapper 3 fois consécutivement dans ses mains, ce qui évidemment n’aide pas trop à suivre le nombre d’échos qu’il produit lui-même) : dans le jeu de pelote, on est supposé pouvoir entendre ce qui se dit d’un bout du terrain à l’autre en dépit des quelques 70m qui séparent les deux extrémités, et les échos sont supposés se répéter 9 fois ; choses naturellement impossibles à vérifier puisqu’il y a toujours un nouveau blaireau pour initier une nouvelle bordée de claquements.
     
    En dehors de ça, le site lui-même est très bien, et efficacement restauré. Le jeu de pelote est exceptionnel, avec ses deux anneaux en place qui nous permettent enfin de comprendre comment se présentait réellement le terrain, et avec des frises bien conservées représentant les joueurs équipés et en tenue, et au centre, autour de la balle ornée d’une tête de mort, la décapitation de l’un des joueurs (les spécialistes ne sont toujours pas capables de déterminer si c’était le capitaine de l’équipe vaincue ou de celui de l’équipe qui l’avait emporté qui se retrouvait finalement exécuté rituellement), du cou duquel jaillissent des serpents en guise de gerbes de sang. Très chouette.
    La grande pyramide du Devin (dont l’image, semble-t-il, est très connue – personnellement je n’avais jamais entendu parler de Chichen Itza avant de planifier notre voyage au Mexique ; l’image de cette pyramide m’était cependant effectivement familière), avec un escalier sur chaque façade, de façon assez exceptionnelle, mais sur laquelle il n’est plus possible de monter (l’ensemble du site est d’ailleurs interdit à la grimpette, ce qui est sans doute une décision sage compte tenu de la fréquentation) est très belle.
     
    Le grand cénote sacrificiel de 20m de profondeur (+de 6 à 12m de profondeur sous l’eau),  excitant sur le papier, n’est pas très intéressant dans la réalité.
    Le « Palais des 1000 guerriers », très original puisque encerclé de plus de 300 colonnes ornés de représentations de personnages armés, abrite sur sa terrasse, au sommet de l’édifice entre deux piliers en forme de massives têtes de serpent, un Chac-mool (statue typique allongée sur le dos mais avec les épaules redressées et le visage tourné vers le public, tenant sur son ventre un plateau destiné à recevoir les organes sanglants de la victime sacrifiée) qui trône en haut des marches, bien visible depuis la place centrale et se découpant parfaitement sur le ciel bleu.
     
     
    Nous n’aurons pas le temps de visiter la partie purement Maya (la partie centrale, la principale, était supposément très influencée par l’art Toltèque), un peu excentrée, car le site ferme (un peu en avance d’ailleurs grmmlll) : nous entreverrons juste « l’Escargot », bâtiment en forme de dé à coudre, posé sans aucune symétrie sur une plateforme rectangulaire : plusieurs ouvertures dans le bâtiment permettraient d’observer certains alignements célestes ou solaires, et dont les escaliers intérieurs, nous dit le guide du site assez involontairement marrant (en gros, le type écrit qu’il a été le premier à remarquer l’importance de la figure du serpent dans les décorations de Chichen Itza, alors que tout le monde rejetait ses remarques au départ (c’est un autodidacte touche-à-tout et pas un anthropologue/archéologue) ; il insiste du coup beaucoup sur le fait qu’il fut LE premier –difficile pourtant de croire que les autres visiteurs du site aient pu passer à côté de ce qui crève franchement les yeux : il y a des sculptures de serpents partout !, et souligne régulièrement que les noms qui ont été donnés aux divers bâtiments sont complètement absurdes –c’est effectivement le cas (« L’escargot », « la pyramide du devin », « le temple des nonnes »…) mais il le dit de façon systématiquement si expéditive que ça amène forcément à rire) que Marion a acheté la veille, contraignent celui qui les gravit à basculer d’un côté des marches à l’autre… J’aurais aimé voir ça.
     
     
    Un petit smoothie, un tour à la piscine de l’hôtel (dans laquelle, pour la première fois depuis que nous visitons les piscines d’hôtels du Mexique, on n’a pas pied partout !) et nous partons dîner dans un petit resto voisin (porc à la Yucatane pour moi, mariné et grillé, pas mal) plutôt que de tenter le son et lumière sur le site… Eh, on a peut-être loupé quelque chose, mais le concept du son et lumière, honnêtement…
     
     
    JOUR 17 : VENDREDI 18 JUILLET
    Arrivée à Tulum, Xel-Ha, Yal-Ku

    Grosse déception en arrivant au village de Tulum, qui est passablement laid (une longue rue centrale qui prolonge l’autoroute, bardée de commerces…), puis en traversant la très longue allée qui mène à notre hôtel (chaque parcelle qui longe la plage est propriété privée d’un hôtel ou d’un club pour riches…).

    Nous partons pour Xel-Ha, coin supposé (d’après le Routard 2008, quand même…) encore préservé bien qu’assez cher d’accès (350 pesos – 35€ par personne), dans lequel on peut faire du snorkeling (l’autre nom, plus cool, du « masque et tuba »), nager dans des lagons, descendre un bout de rivière en grosse bouée, etc. a priori très sympa. Mais la gérance a été récupérée par des pros des affaires qui ont mis toute la zone sous verrou, et l’entrée est en fait désormais à 80€ !
     
    Toute la région de Tulum a l’air d’avoir salement tourné au paradis pour touristes richards :(
    Nous décidons de ne pas contribuer à cette surenchère de requins et filons pour un coin plus petit et moins cher, un accès ouvert par le propriétaire d’une parcelle planquée. Marion peut ‘snorkeler’ un peu et voit notamment deux très gros poissons ; moi, je décide de jeter définitivement l’éponge : impossible d’éviter que l’eau entre dans mon masque, je ne sais pas ce que les gens font de leur salive, mais moi je ne peux plus l’avaler une fois le tuba dans la bouche, je déteste avoir de l’eau dans les oreilles, et je ne nage pas bien. Au-delà de la question des moyens, il y a aussi le fait que les poissons, ça ne m’excite que moyennement. Bref.
     
    Nous prenons ensuite possession de notre chambre, une cabana (sorte de hutte) bien sympathique, très vaste et au look simple (bon, on reste quand même dans du 3 étoiles, donc c’est quand même pas la cabane du fond du jardin non plus, hein) mais agréable… Nous sommes accueillis –une fois n’est pas coutume- par une légère tempête qui nous coince sur place. Nous y dînons donc avant de nous coucher.
     
     
    JOUR 18 : SAMEDI 19 JUILLET
    Réserve Sian Ka’an, Punta Allen, Ruines de Tulum
     
    Nous avions prévu une balade en kayak dans la réserve Sian Ka’an, pour pagayer dans la lagune, voir des oiseaux ou des crocodiles, tout ça. Malheureusement, si le temps était un peu moins diluvien que la veille, il restait très venteux, rendant le kayak impossible : le trajet retour étant à effectuer contre le vent, ç’aurait été faisable, mais pas agréable (faut voir : personnellement, le challenge m’aurait botté, mais bon…). Nous décidons donc de poursuivre la route dans la réserve (une route de terre bardée de trous : impossible d’y rouler à plus de 40km/h, et en général nous étions plutôt à 20 –pénible pour la conduite, mais bénéfique pour la préservation de la réserve), en direction de la presqu’ile de Punta Allen. Nous avions pris en stop deux mexicaines très sympas d’à peu près notre âge et qui parlaient parfaitement anglais, en voyage dans la région en sac-à-dos ; nous avons partagé un agréable moment le temps du voyage, nous arrêtant de temps en temps pour admirer le paysage, ou des animaux (notamment de magnifiques crabes violets –dits ‘violoncellistes’ car possédant une pince plus grosse que l’autre).
    Arrivés à Punta Allen, nous nous séparons de nos passagères qui vont chercher un campement et partons pour une bien agréable balade à pied au soleil sur les plages presque désertes de la presqu’ile (avec une escale sur le ponton d’une jetée presque fantasmatique (les photos ne rendent pas du tout l’impression que donnait ce ponton lorsque nous y étions), avec une cabane construite non loin sur le sable, mais bâtie sur la coque en bois d’un ancien bateau !). Le coin me réconcilie un peu avec Tulum, que j’ai trouvé un peu trop « privatisé » pour les touristes.
     
    Avant de sortir de Sian Ka’an, nous passerons quelques instants au cenote situé près de l’entrée de la réserve : une sorte de petite piscine naturelle créée par l’érosion naturelle du calcaire qui la forme, et dans laquelle l’eau est très claire. Pas grande chose d’autre à y voir malheureusement, donc Marion n’y reste que quelques minutes à snorkeler (moi je reste sur le ponton à me faire manger par les moustiques, c’est plus sympa : ne pas savoir ce qu’il y a au fond du trou –donc juste sous mon ventre ou mes jambes- me fiche la frousse).
     
    Nous retournons ensuite vers Tulum pour visiter les ruines… celles-ci n’ont rien de véritablement remarquables (notamment après toutes celles que nous avons vues jusqu’ici), sinon leur situation géographique exceptionnelle, qui permet quelques photos magnifiques. La mer est ici étonnamment belle, turquoise, et nous abandonnons la visite à mi-course (nous n’avions qu’une heure avant la fermeture pour tout voir) pour que Marion aille avec le reste des visiteurs (ce serait dommage de se priver d’un tel plaisir, même si on est pas normalement là pour ça, piquer une tête dans les vagues couleur azur.
    Chassés du site, nous filons à l’hôtel (qui donne donc lui aussi directement sur la plage, même si l’eau y est moins turquoise) pour profiter ensemble de la plage splendide et presque déserte. La mer nous appartient (l’avantage d’une plage privée, m’enfin…).
     
    Nous dînons le soir dans un resto un peu chic où le serveur était un poil speed, et dans lequel il n’y avait QUE des touristes non-mexicains… Nous mangeons des pizzas assez fines (et pour ce qui me concerne, très épicée) : soirée très mexicaine.
    Note : les crabes sont de sortie la nuit aussi, mais ils n’ont pas l’air de voir les phares, ni les voitures qui s’avancent… ça doit être un sale carnage.
     
     
    JOUR 19 : DIMANCHE 20 JUILLET
    Gran cenote, journée de la loose à Playa del Carmen
     
    Cette journée fut spécialement marquée par la loose qui ne nous avait qu’occasionnellement frappés jusque là :
    -         le kayak de la veille dans le lagon de la réserve Sian Ka’an avait été reporté : il ne fut pas possible ce jour-là non plus (le vent soufflant cette fois en direction du large).
    -         Nous voulions faire du snorkel à Cozumel (l’île voisine de Playa del Carmen, et dont les récifs abritent la deuxième plus grande barrière de corail du monde, si je ne m’abuse) ; les bateaux partaient trop tard de Playa del Carmen, ou bien le retour était trop tôt pour nous permettre d’y faire quoi que ce soit ; nous avons donc dû laisser également tomber.
    -         Nous avons tenté de compenser par un peu de snorkel sur place, à Playa del Carmen, mais lorsque nous avons exploré cette piste il était trop tard pour quoi que ce soit (les commerces ferment d’une façon générale à 17h au Mexique)
    -         Nous sommes alors retournés à l’hôtel nous changer pour aller à la plage : la baignade était interdite ! (drapeau rouge : nous apprendrons le lendemain qu’une tourmente tropicale –Dolly- frappe le Yucatan [elle s’éteindra sans avoir fait de dommage sérieux])
    -         Le soir après le dîner, nous avons voulu sortir prendre un verre : une loi fédérale interdit la vente d’alcool le dimanche soir !! (et dans le resto dans lequel nous avons voulu prendre un dessert pour compenser, ils n’avaient plus de celui que voulait Marion – ailleurs, au « 100% Natural », sorte de « Paradis du fruit » mexicain, les serveurs nous ont superbement ignorés pendant 20mn, au point que nous sommes repartis de là sans rien avoir pu commander (ni même héler un serveur, puisqu’ils s’étaient tous barrés ailleurs)
    -         Et naturellement, il a plu toute la journée (y compris sur la fin de notre balade à pied sur la plage qui compensait le fait qu’on ne pourrait pas se baigner). Je me console en me disant que les gens qui étaient à Playa del Carmen pour la mer et la fiesta devaient salement plus pleurer que nous.
    (je ne parle même pas des masques de catch mexicain (la lucha libre), dont je voulais acheter plein de modèles différents pour les distribuer aux copains, pensant les acheter 20 pesos (1,50€) chacun alors qu’ils me furent en fait annoncés à 10 fois plus (sale ville de requins et de plume-touristes –forcément vu le nombre de gros richards qui s’y pressent… grrr)
     
    Tout ne fut naturellement pas à jeter pour autant. Le guide qui devait nous emmener en kayak était un maya (qui parlait toutefois parfaitement anglais) et qui a pris le temps de nous expliquer son travail et celui de son association (la construction de leur centre, produisant sa propre eau (récupérée des eaux de pluie et utilisée d’abord pour les douches puis pour les toilettes) et sa propre énergie (via des éoliennes), les travaux additionnels qu’ils ont eu à réaliser après des ouragans qui avaient menacé d’effondrement les habitations et installations construites, leurs efforts pour éviter l’extinction des 4 espèces de tortues qui viennent pondre sur les plages de la réserve –dont ils déplacent les œufs pour éviter qu’ils ne soient détruits par les touristes…).
    Puis nous avons pris en stop les 2 touristes hollandais qui devaient faire du kayak avec nous, partageant un moment sympathique avec eux avant de partir de notre côté pour le Gran Cenote, un autre cenote plus grand que celui de la Réserve Sian Ka’an, dont la cavité principale est prolongée latéralement par des grottes parsemées de stalactites et de stalagmites [saviez-vous que "stalagmite" s'écrit avec un 'g' et "stalactite" avec un 'c'?]… et habitées par des chauves-souris (qui restaient à l’écart même si elles volaient partout). Je me suis baigné aussi cette fois, mais sans masque ni tuba puisque je ne suis pas fichu de m’en servir, affrontant simplement ma peur des gouffres aquatiques. L’endroit était intéressant ; l’eau toujours limpide permettait de distinguer ce qui s’y trouvait, et l’une des deux grottes en particulier, plongée dans une légère obscurité, faisait tout spécialement flipper (Marion a pu mieux observer cette grotte-là grâce aux torches des plongeurs qui descendaient visiter d’autres cavités voisines au travers de tunnels sous-marins). La clarté de l’eau conjuguée à la luminosité ténébreuse donnait un aspect inquiétant à la roche aquatique, qui apparaissait comme une vaste masse obscure.
     
    Playa del Carmen n’est pas une ville très intéressante. La rue principale, piétonne, est une pure extension du monde occidental ; le look de la rue est typique d’une rue centrale de station balnéaire européenne standard, la moitié des commerces sont de grosses franchises (Hagen Daas, Burger King, Mac Do…) et le reste est composé de boutiques vendant des tours vers Xel-Ha ou Xcaret (les deux grosses attractions touristiques de la côte Est, des sortes de Disneyland aquatiques), et des trucs divers pour touristes. Le Mexique se retrouve dans les autres rues, le changement est assez radical !
    En revanche, les plages sont belles (moins qu’à Tulum néanmoins). Nous y avons fait une balade agréable (avant une nouvelle averse…).
    Enfin, le resto où nous avons dîné, à la vraie mexicaine cette fois (avec télé et tout) était sympa, la bouffe très bien (notamment comme toujours l’arrachera, dont il faut que je trouve l’équivalent en France [c’est de la bavette, donc] et qui est désormais officiellement ma viande préférée).
    Et avant de nous coucher, nous avons pris un chocolat chaud dans un petit bar où on nous a bien reçus (ce qui a compensé le « 100% natural » où on nous avait ignorés).
     
     
    JOUR 20 : LUNDI 21 JUILLET
    Cancun et voyage de retour
     
    Réveil bien matinal pour le trajet vers Cancun (nous prendrons notre petit-déjeuner tous seul dans la salle de repas) ; j’apprends en consultant mes mails qu’une intempérie tropicale [Dolly, donc] passe en ce moment sur le Yucatan et se dirige vers le nord-est du Mexique… Je croise les doigts pour que nos vols ne soient pas perturbés.
    L’averse tombe –sans surprise- sur la route, et –légère frayeur- un semi-remorque 10 mètres devant nous perd le contrôle de sa remorque, qui commence à chasser de droite et de gauche : je ralentis pour maintenir une distance respectable avec l’engin, craignant franchement qu’il ne se mette en travers de la route… Un peu comme lorsque j’avais eu mon premier accident de voiture en tant que conducteur, j’ai un moment eu l’impression de me retrouver plongé dans un jeu vidéo, avec ce véhicule dont les mouvements paraissaient soudain complètement irréels. Le spectacle est assez impressionnant, mais le conducteur finit par reprendre le contrôle de sa remorque, et nous poursuivons donc notre chemin sans souci.
     
    La remise de notre voiture de location se passe aussi très bien (ouf), et nous prenons notre premier vol (direction Mexico), avec 1h de retard mais sans que cela nous pose de problème puisque notre vol suivant, pour Paris, nous imposait de toutes façons une attente de 3h à Mexico.
     
    Bon, je vous passe le reste du récit du voyage de retour, qui s'est très bien passé mais qui n'était pas très intéressant, étonnamment (aviez-vous remarqué qu'"étonnamment" s'écrit avec deux 'n' et deux 'm'?).
     
    Le récit de ce voyage de trois semaines est terminé, je crois que dans la façon dont je décris les événements, je peux donner l'impression de ne pas avoir tellement apprécié le séjour mais ce n'est dû qu'à ma façon vaguement sarcastique d'écrire: je recommande vraiment à tous ceux qui le peuvent de faire un tour par là-bas, et je crois que les étapes que nous avions définies étaient assez idéales pour permettre de voir un peu de tout ce qui fait le Mexique; Marion insiste pour que nous allions un jour en Baja California maintenant (l'état de l'est du Mexique, une longue aiguille de terre longée par le Pacifique et qui a l'air assez aride), mais bon: en trois semaines, c'est déjà pas mal d'avoir pu voir autant de choses, on n'aura pas vraiment connu de temps morts (à part le temps perdu dans les aéroports pour nos deux jours de voyage avec connexion via Mexico).
     
    Les photos sur ce blog ne sont pas trop mises en valeur, si vous voulez voir notre sélection de photos, vous pouvez jeter un oeil ici: picasaweb.google.fr/Akodostef/MexiqueJuillet2008 , je pense que ça leur rendra davantage justice.
     
    Ariba! 

     


    1 commentaire
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    Comme annoncé dans mon précédent article, je vais tenter de publier chaque jour pendant les trois prochaines semaines le récit d'un de nos jours de voyage, avec quelques photos en illustrations; j'enverrai un lien vers l'album Picasa avec toutes les meilleures photos ensuite, le temps qu'on trie tout ça. Comme pour mes résumés de Trône de Fer, j'éditerai simplement ce premier message, histoire de ne pas bouffer toute la place avec ce récit et pour permettre à qui veut de continuer à publier d'autres articles pendant ce temps [EDIT: en fait vue la longueur du machin et la lourdeur de la gestion des images, je vais scinder en deux parties, ce sera plus confortable à lire... et à écrire].

    JOUR 1: 2 JUILLET 2008

    Départ pour le Mexique - Mexico City

    Pas de souci pour rejoindre l'aéroport, et l'embarquement se fait sans problème (je le mentionne, parce que c'est une préoccupation importante quand nous partons en vacances...). Notre avion est relativement petit (étrangement, pour un Boeing 747; d'ailleurs, au retour nous aurons également un Boeing 747, qui sera juste deux fois plus gros que celui-ci. Bizarre.), l'équipage ne parle qu'espagnol, au mieux certaines hôtesses parlent un peu anglais ... Une rapide immersion dans l'univers qui sera le nôtre ensuite, mais nous qui pensions que la plupart des Mexicains parlaient bien l'anglais, nous sommes passablement surpris (et plutôt dans le sens de la déception -on se sent plutôt comme des intrus).

    Dans le même registre, les films qui seront projetés pendant le vol seront diffusés en espagnol (et à partir d'un magnétoscope cassette...! ).

    L'arrivée à Mexico est un poil stressante, puisqu'il faut remplir plusieurs papiers pour la douane puis pour l'immigration, papiers rédigés en espagnol et sans qu'on soit vraiment guidés dans les démarches... Le personnel de l'aéroport (de Mexico, donc... aéroport international d'une des plus grandes villes du monde) ne parle pas non plus anglais (à part 1 mec, sur la dizaine avec qui nous entrons en contact). Le temps de remplir tous les papiers, Marion a filé pour récupérer nos bagages, qui étaient les derniers à tourner sur le tapis mécanique, et de mon côté comme un nouvel avion vient d'atterrir, les employés de l'aéroport me dirigent vers la salle dans laquelle les bagages du deuxième vol vont arriver! Bien speed (vue l'impossibilité d'expliquer aux gens que je dois récupérer mes bagages, que ma copine est dans l'autre salle d'arrivée, tout ça...), je parviens finalement quand même à retrouver Marion, et nous sortons de l'aéroport. Un représentant des taxis officiels (au Mexique, il y a plusieurs sortes de taxis, certains avec des compteurs, d'autres avec des compteurs trafiqués, d'autres encore sans compteur et qui, si tu ne leur demande pas le tarif pour la course, t'annonceront ce qu'ils veulent à l'arrivée... et les taxis officiels, plus chers, mais qui ont des tarifs fixés à l'avance en fonction de la distance à parcourir - mieux vaut utiliser ceux-là), qui parle anglais, vient nous chercher pour nous guider... ouf (quoiqu'avec le recul, je suis à peu près certain qu'il nous a salement arnaqués, nous faisant payer le prix d'une course plus longue que celle que nous avions réellement à effectuer (nous avons payé 310 pesos [20€ en gros], soit 50% de plus que la course la plus longue que nous aurons l'occasion de faire, à Los Mochis... course qui était de 40km): on ne peut faire confiance à personne ).

    Le trajet jusqu'à l'hôtel se passe bien, mais ce qu'il nous laisse voir de la vie mexicaine (bâtiments en état de déréliction avancée et abandonnés, embouteillages, anarchie dans les rues...) me rappelle tristement Aman (en Jordanie: ville horrible). La chambre d'hôtel est ok, mais l'hôtel a pas mal vieilli depuis ce qui avait dû être son heure de gloire. Notre fenêtre donne sur la rue très passante, heureusement que nous avons apporté nos boules Quiès; le lit est toutefois très confortable, et c'est l'essentiel.

    Nous sortons rapidement pour découvrir un peu la ville. La place principale (le Zocalo ainsi que les Mexicains appellent d'une façon générique la place principale de toutes leurs villes) est assez décevante: il est censé s'agir d'une des trois plus larges places du monde, et elle ne paraît pas si vaste que ça, les bâtiments qui s'y trouvent ne sont pas particulièrement remarquables, à part la cathédrale, très penchée (Mexico a été fondée sur les ruines encore fumantes de la cité Aztèque Tenochtitlan, rasée par le conquistador Hernan Cortès, elle-même bâtie sur des marais: les fondations ne sont pas franchement idéales) et richement décorée, en façade comme à l'intérieur.

    En désespoir de trouver un resto pour dîner (celui que nous avions retenu dans le Routard n'existait plus! - seulement la première de nos déconvenues sur ce point avec le Routard, qui ne semble pas franchement actualisé bien qu'il soit daté de 2008), nous dînons dans un Burger King, où même le Whopper de base est décevant, les frites froides et pas bonnes...

    Bref, je me couche ce soir-là avec le moral plutôt bas  [et pas de photo pour ce premier jour, pour la peine].

     

    JOUR 2: JEUDI 3 JUILLET 2008

    Teotihuacan

    Le petit-déjeuner commence bien la journée puisque le buffet est varié et copieux.

    Le service du métro s'avère ensuite extrêmement efficace, propre, et bon marché (2 pesos le trajet sans limite de distance, soit environ 0,15 €...!). Le bus est plus folklo, mais correct, et là encore, d'un prix plus que décent.

    Un peu d'histoire: Teotihuacan fut fondée vers -300 et devint l'une des plus importantes cités du monde mésoaméricain, atteignant son apogée entre les Ve et VIe siècles et dépassant à l'époque la taille de la Rome antique. Elle est construite sur un axe nord-sud matérialisé par une longue chaussée baptisée poétiquement "Chaussée des morts", qui longeait les principaux bâtiments administratifs et religieux. Elle s'est effondrée pour une raison encore mystérieuse (on évoque principalement des émeutes internes plutôt qu'une invasion extérieure, du fait des traces d'incendie qui se sont concentrée sur les bâtiments principaux mais ont épargné les habitations plus modestes, et la destruction méticuleuse de certaines statues, dont les fragments ont ensuite été -supposément intentionnellement- dispersés. Lorsque Cortès vint à Tenochtitlan/Mexico, ses armées passèrent sur le site sans rien voir tant la terre et la végétation avaient recouvert les ruines. Aujourd'hui le site est en revanche très bien entretenu et inspire une certaine admiration par sa vastitude.

    Notre visite commence avec une petite mise en bouche, via le Temple de Quetzalcoatl (dieu central de la mythologie Aztèque comme Maya, dans laquelle il porte le nom de Kukulkan mais garde les mêmes attributs généraux: serpent à plumes et lié au vent, il est vénéré comme le géniteur de l'espèce humaine), au milieu de la Ciudadela (elle porte le nom de Ciudadela parce qu'en voyant la forme des constructions agencées de façon régulière autour de la place, ceux qui la nommèrent crurent qu'il s'agissait de tours participant d'une vaste forteresse - il s'agissait en vérité d'une multitude de temples de hauteur modérée, bâtis autour de la place centrale de cette zone de la ville). Quelques belles sculptures ont pu être sauvées sur la façade.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    La montée sur la Pyramide du Soleil est assez ardue (le souffle est plus long à récupérer à cette altitude, et chaque marche est haute d'une cinquantaine de centimètres - c'est par ailleurs la pyramide la plus haute du site, culminant à 73m). D'en bas, elle est clairement impressionnante, évoquant assez un croiseur interstellaire par ses formes très rectilignes et amples (malgré sa simplicité, elle restera l'une -peut-être la- de mes préférées sur l'ensemble de notre voyage. Parvenus au sommet, c'est... l'averse qui nous attend (la page wikipedia du site signale que les Aztèques avaient nommé les pyramides en fonction de leurs propres croyances, mais que la pyramide était à l'origine plus vraisemblablement dédiée à Tlaloc, dieu de la pluie, ce qui semble bien plus cohérent avec ce que nous avons vécu). Nous descendons donc rapidement, traversant rideaux de pluie et sols inondés pour nous mettre à l'abri. La pluie au Mexique ne rigole pas: nos chaussures sont trempées (mes habits moins, grâce à la cape de pluie, qui allait devenir ma meilleure amie durant ce séjour), mais l'averse fut au final plutôt marrante, rendant la visite un peu plus vivante et tonique.

     

     

     

     

     

     

     

    Une fois venue l'accalmie, nous reprenons la route pour la Pyramide de la Lune, moins impressionnante en soi que celle du Soleil, mais située au coeur d'un complexe de temples plus petits et organisés de façon parfaitement rectiligne, qui lui donne un côté religieux/ rituel plus remarquable.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Nous faisons un dernier crochet par le Temple de Quetzalpopotl, qui servait de quartier d'habitation aux religieux, et dans lequel plusieurs colonnes restaurées présentent de belles frises.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Nous retournons ensuite à la gare de bus de Mexico, grignottons des patisseries sympathiques (il y a souvent des boulangeries dans les villes mexicaines, et leurs viennoiseries sont souvent très bonnes - la cuisine mexicaine d'une façon générale est assez sous-évaluée, mais là c'est vraiment flagrant: je n'avais jamais entendu des patisseries mexicaines jusque là) avant de rentrer à l'hôtel nous changer (la pluie ça mouille), puis de nous diriger vers le restaurant (le premier dans lequel nous avions prévu de manger étant fermé -super, les plans du Routard à Mexico- nous nous sommes redirigés vers un truc plus modeste qui s'est avéré très correct, du moins pour ce qui concernait mon plat, des enchiladas verdes pas trop destructrices de papilles).

    Et finalement, au dodo pour récupérer de cette journée assez éreintante.

     

    JOUR 3 : VENDREDI 4 JUILLET 2008

    Bosque de Chapultepec, Musée d'anthropologie

    Promenade sympathique dans le Bosque de Chapultepec, agréable parc qui entoure –entre autres- le Musée d’anthropologie de Mexico.

    Nous perdons volontairement quelques minutes pour photographier un mignon petit écureuil cendré, avant d’être abordés aux portes du musée par un petit groupe d’étudiants mexicains qui apprennent l’anglais et cherchent des interlocuteurs : nous bavardons cinq minutes avec eux dans un anglais approximatif (il me semble remarquer que lorsque l’une des deux parties impliquées dans un échange oral cafouille, la seconde se met aussi rapidement à perdre son niveau de langage –peut-être juste une impression) avant de rentrer dans le vif du sujet (le musée, en l’occurrence).
     
    Nous commençons notre visite par les salles dédiées à Teotihuacan (le site que nous avons visité la veille, donc) : avoir vu le site avant est profitable, et permet de mieux contextualiser les informations recueillies, situer les sculptures rassemblées ici, etc. (le guide audio, par contre, est sans intérêt).
    Nous passons ensuite aux salles consacrées aux cruels Aztèques, avec notamment la célèbre et massive Pierre du Soleil, qui avait été prise un temps pour la représentation du calendrier Aztèque alors qu’il semble aujourd’hui qu’elle servait plutôt de ring de lutte (!), plusieurs sculptures servant aux rituels de sacrifice (on a dit que les Aztèques étaient cruels) : d’épais disques d’un mètre de haut, ornés de frises représentant les Aztèques collant la pâtée à d’autres indiens, et creusés d’un trou au centre du sommet –pour recueillir les cœurs des victimes- et avec une étroite gouttière pour permettre au sang de s’écouler…
     
    Et la visite se termine (il restait encore énormément de pièces, mais impossible de faire davantage en une journée, honnêtement : nous nous sommes attachés à l’essentiel) par les salles consacrées aux Mayas, dont l’art paraît étonnamment beaucoup moins grossier que celui des Aztèques : nous passons notamment un bon quart d’heure devant une vitrine contenant une collection très sympa de figurines représentant les différentes catégories sociales ; plusieurs stèles récupérées sur différents sites sont également conservées ici et leur dessin aussi bien que celui des statuettes précitées évoque furieusement notre bande dessinée européenne moderne. Un espace reproduit la tombe du roi Pakal, souverain majeur qui régna près de 100 ans sur la civilisation Maya depuis Palenque (visité ultérieurement), où se trouvait la tombe à l’origine : le masque mortuaire du roi fut confectionné à partir de centaines de fragments de jade assemblés minutieusement et qui lui conservent un aspect parfaitement lisse et uni.
     
     
    Nous sortons du musée juste à temps pour voir la « danse » de voladores, six ou sept types suspendus par les pieds à des cordes qui tournoient autour d’un pylône au sommet duquel un dernier larron joue de la flûte à 2 notes (non, non, ce n’est pas du tout pénible et répétitif), descendant lentement dans un mouvement d’ensemble pour finalement regagner le sol, environ quinze mètres plus bas (le tout était globalement moins impressionnant que ce que j’avais imaginé en voyant une photo je ne sais plus où, mais j’étais content d’avoir pu le voir quand même).
     
    Il est trop tard pour voir le Palais Présidentiel (ce que nous avions prévu au départ) et ses peintures murales signées Diego Rivera, racontant l’histoire du Mexique. Nous passons jeter un œil au Musée des Beaux-Arts, beau bâtiment Art Déco, mais les collections sont elles aussi fermées au public à cette heure.
     
    Nous passons donc devant le Temple Maior, centre de l’univers pour les Aztèques (il n’en reste vraiment que les fondations, mais symboliquement, quand même…), puis nous baladons dans le quartier (très fréquenté) du Zocalo, avant d’aller dîner d’une torta que Marion n’oubliera pas du voyage (le Quadrilatero, où nous l’avons commandé, est un petit boui-boui sans prétention mais à la déco consacrée à l’univers du catch mexicain –ou lucha libre-, et les tortas (des sandwichs chauds, en gros) sont à la mesure des personnages dont les photos ornent les murs : massifs.) : plus aucun fromage de torta ne sera à la hauteur après celui de ce soir-là.
      
     
    JOUR 4 : SAMEDI 5 JUILLET 2008
    Los Mochis - Topolobampo
     
    Nous quittons l’hôtel à 5h pour prendre l’avion. Un peu perdus dans l’aéroport (personne ne parle anglais, vous vous en souvenez ? ;) ), nous finissons par trouver notre route et embarquons à bord d’un tout petit avion d’une trentaine de places (le plus petit dans lequel je sois jamais monté : il ne faisait pas du tout coucou ni rien, mais c’était vraiment petit quand même).
    L’hôtel Santa Anita à Los Mochis est très chouette, la chambre et le lit gigantesques (il y a deux télés, une dans le côté « salon », l’autre dans la chambre…), avec une climatisation très bienvenue car ici, il fait très chaud.
    La ville par contre, n’est pas franchement belle, agencement rectiligne de rues assez larges et poussiéreuses ; Marion aime l’ambiance « far-west moderne » qu’elle dégage. Après une courte balade (bon, en vérité, on s’était trompés de direction), nous achetons un dictionnaire (essentiel !) avant de prendre un bus très folklo (le conducteur tire sur une patte de chèvre suspendue au-dessus de lui pour faire sonner son klaxon, son manche de vitesses est un long tube métallique rafistolé qui court jusqu’au sol où il est planté à la verticale dans le plancher métallique, la musique mexicaine joue à donf… marrant, et encore une fois, très bon marché.).
     
    Nous visitons Topolobampo, petit village portuaire qui ouvre sur le Golfe de Californie (qu’on appelle également « Mer de Cortez »)… qui n’a pas grand-chose à nous offrir. Le village est assez misérable et le port… y a la mer, quoi ! Après avoir refusé les services de plusieurs pêcheurs dont nous ne sommes pas vraiment sûrs de la fiabilité (ils nous ont sauté dessus dès notre arrivée à l’embarcadère, nous empêchant de nous faire une première idée des lieux et de la façon dont les choses fonctionnent ici), nous acceptons ceux d’un quatrième, après avoir fait la rencontre de la prof (américaine) d’anglais qui vient de s’installer dans le village et qui nous aide à conclure l’affaire (en réalité, nous nous en sortions sans elle, mais son intervention était spontanée et totalement désintéressée (elle nous a même offert de venir dans la famille dans laquelle elle habite pour boire un verre ou manger un fruit), ce qui était très sympathique).
    Nous partons alors pour le « Sanctuaire des dauphins » dans un petit bateau à moteur équipé d’un léger toit de toile bienvenu pour nous protéger du soleil qui tape. Nous verrons plusieurs groupes de dauphins, dont un qui comprenait un bébé dauphin, tout petit tout mignon. La balade est agréable, et nous échangeons quelques mots en spanglais avec le pêcheur sympa, sur la vie dans ce coin, les rapports avec les américains…
    Le voyage de retour se fera à nouveau en bus, mais cette fois dans un bus tout retapé au look moderne, qui nous ramène à Los Mochis pour le même prix qu’à l’aller, bien que le véhicule soit bien plus confortable –et notamment climatisé ; sur le chemin, le conducteur fera une pause pour aller discuter cinq minutes sur le terre-plein central avec un pote camionneur qui faisait le trajet inverse… à la mexicaine, quoi ! 
     
    De retour à Los Mochis, nous nous baladons dans le « jardin botanique », un parc assez vaste où nous profitons simplement du plaisir d’être dans la verdure et à l’ombre de hauts palmiers blancs… au calme.
     
    Nous dînons à l’hôtel ce soir-là ; le serveur discute un peu avec nous, nous expliquant que le bon fromage qu’on trouve dans la région provient de la communauté religieuse –pacifiste précise Wikipedia- d’origine hollandaise (les Ménonites), installée dans l’état de Chihuahua.
    Très sympa, et la pina colada était également bien agréable.
     
     
    JOUR 5 : DIMANCHE 6 JUILLET 2008
    El Chepe, direction Creel

    Nous avons droit ce matin encore à un réveil bien matinal (le train part de la gare à 6h). Sachant qu’il s’agit d’un train touristique notoirement lent, qui traverse une série de canyons, je m’attendais à trouver un train en bois, ouvert… El Chepe est en réalité un train tout ce qu’il y a de moderne, confortable avec de larges fauteuils et énormément d’espace entre les rangées de sièges (permettant sans problème d’étendre ses jambes, et même d’incliner son dossier à volonté sans avoir à s’inquiéter de la gêne qu’on peut occasionner à son voisin de derrière), et bien sûr, la clim’.

    Le chocolat chaud du petit-déjeuner est très bon, avec un goût original, épicé (mais pas piquant).
    Les paysages traversés sont très chouettes, beaucoup moins secs que ce à quoi je m’attendais (on est plus proches des décors du Jura que de celui du Grand Canyon, moi je m’imaginais traversant un Far-West à l’ancienne). Marion passe l’essentiel de la journée sur les plateformes qui relient les wagons entre eux, après avoir lutté pour gagner sa place (il y a pas mal de photos à prendre : Marion en aura fait grosso modo 500).
      
     
    Après une courte pause d’une dizaine de minutes à la gare de Divisadero, le temps pour tous les passagers de descendre prendre une photo depuis le promontoire qui offre un beau panorama sur la croisée des trois canyons de la région ou d’acheter quelques tacos frais à l’un des étals qui bordent le quai, puis de remonter en courant lorsque la sirène du train sonne le signal du départ imminent, nous arrivons finalement à Creel avec 2h de retard, mais il semble que ce soit la norme sur le réseau ferré mexicain.
     
      
    Nous prenons possession de notre chambre au Best Western (décor à la cow-boy, mais assez factice), puis faisons un tour en ville (enfin, la ville… Il y a une longue rue pleine d’échoppes, quoi !) à la recherche des différents organisateurs d’expéditions. Nous sommes très bien reçus à « The 3 Amigos » où nous louons des vélos pour le lendemain, avant d’y consulter gracieusement nos e-mails.
    L’installation est plutôt agréable ici, pour une fois la plupart des gens parlent anglais, ce qui facilite quand même vachement le contact.
     
     
    JOUR 6 : LUNDI 7 JUILLET
    Vallées des pierres, Lac Arareko
     
    La balade de ce jour consiste en une virée bien agréable en VTT dans les vallées qui bordent Creel, même si nos repérages sont assez hésitants.
     
    Nous ne nous attardons pas dans les cuevas, grottes dans lesquelles vivent des indiens de la région et où nous nous sentons rapidement –forcément- pas à notre place ; les « Vallées des Champignons » et « des Grenouilles » sont assez anecdotiques : la balade vaut davantage pour le très beau cadre général (belles vallées verdoyantes entourées de falaises, chevaux, ânes et autres animaux familiers croisés sur le chemin (deux rapaces planeront à peut-être quatre mètres juste au-dessus de nous à un moment, très chouette)) que pour les « points d’intérêt » supposés, qui ne sont que des groupes de pierres massives dont on peut interpréter les formes comme on pourrait interpréter celles des nuages dans le ciel, en fait. Les vélos nous empêchent de profiter de la « Vallée des Moines », très certainement la plus belle des trois, mais qui se prête malheureusement davantage au trekking qu’au VTT.
    Après avoir essuyé de légères pluies, c’est au Lac Arareko que nous prendrons vraiment la sauce… au moment où nous prévoyons de nous y restaurer. Nous fuirons donc piteusement le lac en oubliant d’en faire le tour, après avoir partagé un abri avec une famille venue pique-niquer et quelques gamins indiens.
     
     
    Les fesses en charpie et trempés jusqu’à l’os (façon de parler : les capes de pluie nous ont protégées de l’essentiel, mais la pluie était si soutenue qu’elles étaient ruisselantes et nous donnaient donc l’impression de nous-mêmes dégouliner de flotte), nous rendrons les vélos plus tôt que prévu, ne pouvant franchement pas en profiter davantage.
    Marion ayant attrapé un début de tourista (ça ne durera qu’un jour), nous dînerons dans une « steak house » avant de nous accorder une bonne nuit de sommeil.
     
     
    JOUR 7 : MARDI 8 JUILLET
    Chutes de Cusarare, points de vue de Divisadero
     
    Bonne surprise en nous rendant à l’accueil de l’hôtel ce matin, nous allons pouvoir nous incruster dans un groupe de 2 familles qui se rendent aux Chutes de Cusarare (les excursions proposées partout stipulent un minimum de 4 participants, et nous redoutions de ne rien pouvoir faire ; en réalité au cours du séjour, Marion aura remarqué que certains voyageurs partaient en excursion à 2 + le guide, ce qui ne nous aura jamais été proposé… grrr). L’une des familles (une mexicaine mariée à un américain et leurs enfants) nous fera goûter un bonbon au piment ( ! Il en existe apparemment plusieurs variétés, plus ou moins épicées).
    Les balades sont sympas, même si nous aurions aimé marcher davantage (là, l’essentiel des trajets s’est fait à bord du van du guide, même sur des sentiers qui semblaient visiblement davantage appropriés pour la marche que pour la conduite… !) : les Chutes de Cusarare sont assez chouettes, larges d’une trentaine de mètres et hautes d’autant, avec un débit puissant ;
     
     
    L’après-midi, nous passerons de point de vue en point de vue dans le coin de Divisadero (où nous étions déjà passés rapidement lors d’une escale d’El Chepe) surplombant les trois canyons de la région (Urique, Del Cobre, Tararecua).
     
    Au lieu dit « Piedras Voladas » (« Pierres Volantes »), le père de la famille mexicaine qui nous accompagnait, le guide et moi nous tiendrons sur le fameux groupe de pierres branlantes, perchées au-dessus du vide.
     
     
    Nous dînons le soir dans un petit resto familial à la bouffe sans prétention (étant tombé malade à mon tour, je n’ai de toutes façons pas vraiment pu en profiter) mais où l’accueil était très chaleureux (bien qu’en espagnol) et où nous avons eu le plaisir de regarder la télé mexicaine, avec la fin d’un film de Steven Seagal des années 80, sous-titré en espagnol : très marrant.
     
     
    JOUR 8 : MERCREDI 9 JUILLET
    Dernier jour à Creel, Hot Springs de Rekowatta 

    Alors que nous nous préparons à passer une journée galère à attendre le train, le guide de la veille, rencontré au petit-déjeuner, nous propose de nous joindre in extremis à la famille d’Herman, avec qui nous avions effectué les excursions de la veille. Nous bouclons nos valises rapidement pour pouvoir les rejoindre et embarquons pour Rekowata, une source d’eau chaude naturelle en pleine forêt dans laquelle il est possible de se baigner.

    Après une longue descente à pied (45mn) sur un chemin grossièrement pavé (mais que certains empruntent quand même en voiture, ce qui doit être bien flippant et bien remuant (en plus de gâcher tout l’intérêt de la balade, naturellement)), nous découvrons avec surprise que les sources d’eau chaude ont été aménagées en plusieurs plateaux successifs (l’eau s’écoulant ainsi de plateau en plateau depuis la petite cascade d’où elle jaillit, jusqu’à un petit ruisseau en contrebas), mais dans des bassins en béton peints en bleu, comme des piscines ! Ca ôte naturellement une bonne partie du charme de l’endroit, qui reste quand même assez sympa (et paradoxalement original, pour le coup). Nous ne nous y baignerons pas, n’ayant pas emmené nos maillots et n’ayant plus accès à la douche, notre chambre ayant été rendue avant le départ ; Herman et sa famille resteront en revanche près de deux heures dans l’eau pendant que nous profiterons simplement de l’endroit et du repos (un peu tendu, puisque notre train est censé arriver à 15h et que l’heure tourne). Les mexicaines ici ont la curieuse coutume de garder un short et un t-shirt par-dessus leur maillot de bain : Herman nous explique que dans la région les gens sont plutôt plus conservateurs qu’ailleurs au Mexique.
    Sur le chemin du retour (longue remontée sur le même chemin ardu), nous ferons plus ample connaissance avec Herman et sa famille, qui parlent tous bien anglais et qui sont très sympas.
     
     
    C’est sous une dernière averse que nous remonterons à bord d’El Chepe… à 16h45 (heure prévue d’embarquement : 15h30 ! Mais même la navette qui part de l’hôtel pour accompagner les clients au train ne part qu’à 16h… C’est un retard institutionnalisé), pour un voyage un peu trop bruyant pour Marion (une famille de 18 mexicains joviaux s’étant installés juste derrière nous (sans parler de la fillette venue se mettre sur le siège devant le nôtre, et qui chantait à voix haute ou se parlait à elle-même…). C’est néanmoins sans souci que nous rejoindrons notre hôtel chicos (Fiesta Inn), sa douche à l’eau propre (le Best Western de Creel péchait franchement à ce niveau, et nous la suspectons pas mal d’être responsable de notre courte maladie) et son lit « King Size ».
     
     
    JOUR 9 : JEUDI 10 JUILLET
    Retour à Mexico, Musée des Beaux-Arts, Tuxtla Guttierez
     
    Après un réveil trop matinal (Marion ayant mal calculé d’une heure celle à laquelle il lui fallait se lever), nous nous retrouvons paradoxalement très en retard pour notre vol du matin à direction de Mexico, le check-out ayant pris un temps hallucinant. Passé un gros stress, nous parvenons finalement à temps à l’aéroport et le voyage se déroule sans encombre.
    Parvenus à Mexico et ayant plus de 5 heures à tuer avant notre connexion pour Tuxtla Guttierez dans le Chiapas, nous décidons de nous accorder une visite au Palacio de Bellas Artes, pour voir les peintures muralistes que nous avions manquées lors de notre premier passage dans la ville. La visite aura été relativement décevante : peu d’œuvres à voir (une dizaine peut-être, même si elles sont massives) –j’en retiendrai le nom de Jorge Gonzalez Camarena, qui y a une belle fresque au style soi-disant cubiste attardé (elle date des années 60), mais dans laquelle je trouve beaucoup de qualités annonciatrices du graph, et, dans un genre différent, du cell shading- (il fallait acheter un droit spécial pour pouvoir faire des photos et je pensais pouvoir retrouver des images sur le Net… mais comme lorsque nous étions allés en République Tchèque et que je n’avais pas pris de photos des superbes peintures que nous y avions vu, notamment les grands formats de Musha, rien de décent n’est visible sur la toile… rmmlll) et le fonctionnement du musée est incompréhensible (il y a des tas de portes, mais elles sont fermées et gardées, donc apparemment inaccessibles au public, il faut payer un supplément pour pouvoir accéder au deuxième étage, etc.).
     
    Le retour vers l’aéroport, comme notre trajet à l’aller, se passe beaucoup moins bien que lors de notre premier séjour : le métro et ses couloirs sont bondés (heureusement qu’ils sont larges !), les rames sont longues à venir, et les vendeurs à la sauvette (qui vendent des compils de MP3 sur CD, sur clé USB, des bonbons…) se démultiplient. Résultat, à l’aéroport, nous commençons à psychoter, imaginant que nos bagages vont s’être perdus parce qu’on n’est pas allé s’enregistrer au comptoir de départ directement à notre arrivée à Mexico, ayant l’impression diffuse d’avoir omis d’accomplir certaines formalités, que l’avion est déjà parti (tout ça est authentique) ou que mon nom a été prononcé plusieurs fois dans les appels au micro inaudibles qui résonnent dans l’aéroport.
    Tout finit pourtant (une fois n’est pas coutume) par bien se passer, le vol se passe comme un songe, nos bagages nous attendent bien à l’arrivée, et l’hôtel qui nous héberge est magnifique (avec piscine d’extérieur gigantesque et plein de trucs pour en mettre plein la vue).
    Nous nous couchons tôt, épuisés par le stress… Vive les vacances !
     
     
    JOUR 10 : VENDREDI 11 JUILLET
    Canyon de Sumidero, San Cristobal de Las Casas

     

    La formalité de la prise de la voiture s’avère malheureusement un peu longue (nous attendons notre voiture 2h parce qu’elle avait été enregistrée en réservation à l’aéroport (qui se trouve à une demi-heure… cherchez l’erreur)) mais nous en prenons finalement possession et elle est très bien (une Dodge Attitude – berline blanche décente sans être tape-à-l’œil).
    La sortie de la ville est un peu compliquée, le temps de se familiariser avec la signalisation mexicaine (feux positionnés à la sortie des croisements et non avant les carrefours, noms des rues changeant selon l’orientation nord/sud, est-ouest, panneaux des noms des rues indiqués en travers de la route parcourue plutôt que sur les murs de la rue dont ils indiquent le nom, laissant supposer que le nom qu’ils affichent est celui de la rue parcourue plutôt que celui de la rue qui la croise… Les principes de signalisation sont délicats à assimiler, mais leur logique n’a rien de choquant quand on y pense, et certains sont en réalité plus efficaces que d’autres appliqués en Europe), mais ma bonne étoile (et un copilote efficace) nous guide tout du long jusqu’à la bonne route.
    Arrivés dans la ville de Chiapa de Corzo, nous suivons avec un certain hébétement (problème de compréhension de la langue encore une fois, les mexicains parlent trop vite et on ne parvient pas à comprendre ce qu’ils nous proposent) un jeune garçon sur son vélo qui nous conduit au travers de rues tortueuses (5mn d’inquiétude à se demander s’il ne nous conduirait pas dans un traquenard…) jusqu’à un parking privé, afférent naturellement à un embarcadère alternatif mais apparemment pas moins bon que celui que nous aurions rejoint autrement puisque la balade –très agréable- pouvait difficilement être plus complète. Le départ est assez attendu (beau paysage de canyon tropical sous le soleil, virée tranquille avec quelques tape-culs (les vagues produites par les autres bateaux à moteur qui passent font pas mal rebondir le nôtre)), puis une averse se met à tomber (classique) et tout le monde se met à l’abri sous des bâches en plastique tenues à la main au-dessus de leur tête par les passagers... sauf Marion et moi qui, à l’avant du bateau (et du coup trop loin pour être protégés par la bâche) prenons bien la sauce le temps de sortir nos capes de pluie miracles. Le reste de l’excursion est du coup plus épique, le vent et la pluie nous fouettant le visage (et nous gênant de fait pas mal la vue, forcément). Mais bon : la pluie, c’est rigolo (à un moment, il y aura même une minute de grêle –véridique !). Passages notables : la cascade dite de « L’arbre de Noël », longue cascade qui a fait se couvrir de mousse les parois de la montagne, et qui jaillissent de la roche comme de larges branches. Au retour, nous passerons quelques secondes juste en-dessous : de loin, c’est beau, mais d’en-dessous, c’est magique… Vraiment très très impressionnant. Nous aurons aussi vu un crocodile, le point du canyon où le sommet de la falaise est à environ 1000 mètres au-dessus de l’eau… et une nappe de sans doute 100m de long, constituée de débris et de détritus. Grrr…
     
     
    Nous terminons enfin notre trajet à San Cristobal de Las Casas. L’hôtel a été aménagé dans une hacienda et est très plaisant. La ville dans son ensemble d’ailleurs a un côté étrangement moins « Mexique typique », plutôt séduisant. Ville à l’architecture coloniale et davantage consacrée au piéton dans son centre que les précédentes villes que nous avons croisées jusque là, San Cristobal est aussi sensiblement plus cosmopolite et occidentalisée (ce qui donne des résultats parfois mitigés, telle l’avenue piétonne centrale, bien agréable à parcourir, mais qui m’évoque quand même un peu l’avenue centrale d’une station balnéaire…). Après une courte balade sympathique, nous dînons dans un resto excentré et injustement délaissé (seulement peuplé de quelques français armés de leur inévitable Routard) d’une excellente « arrachera », bavette de taureau coupée en tranches très fines (on pouvait couper la viande sans couteau !) et grillées à la plancha.
    Puis nous allons boire un verre (margarita pour Marion, pina colada pour moi : classique) au Perfidia, petit bar sympa où un groupe de reprises très bon (son nickel, performance impec’, excellente énergie), assure plusieurs morceaux en espagnol et qui ne dénotent pas du tout, me donnant même envie de découvrir le rock mexicain (ou espagnol ?). Ils ont un site myspace, que je vais tenter de trouver pour mieux écouter leurs inspirations.
     
    Une soirée bien agréable au total et une journée qui se finit en beauté. Sur le marché, nous achetons un pancho pour remplacer celui de Jérôme que Céline avait, involontairement ?, bousillé.
     
    [suite dans le post suivant - Mexique - Juillet 2008 - 2e Partie]

    8 commentaires
  • Hop un petit billet rapide avant de commencer ma série sur le voyage que nous avons effectué au Mexique (j'essaierai de poster un récit d'un jour chaque jour pendant trois semaines, ça vous donnera des raisons de repasser régulièrement ;) ), pour signaler cette page que j'ai trouvé par hasard et qui est écrite de façon assez marrante quoique sérieuse scientifiquement, pour ce que je peux en juger.

    Pour la petite histoire, la raison de ma recherche était que pendant notre séjour au Mexique, Marion et moi avions eu un (court) débat sur les vertus et les dangers de l'urine, moi croyant que l'urine était antiseptique (ce qu'elle n'est clairement pas), Marion m'assurant qu'elle était pleine de bactéries provenant de la flore intestinale. Personnellement, je me souvenais qu'elle était utilisée à une époque (fin 18e-début 19e  je crois) en France au moins, comme détartrant pour les dents, et que certains survivants de catastrophe avaient survécu plusieurs jours en buvant leur propre urine à défaut d 'autre boisson, donc je savais qu'elle n'était pas toxique.

    Peut-être que notre expert en la matière (les sciences naturelles, j'entend ;) ) Pierre pourra nous en dire davantage, en attendant voici donc la page: ressourcessceptiques.free.fr/dico/urine.html , et pour vous donner davantage de raisons de la lire, mes passages préférés:

    "Le précieux distillat comporte de nombreux avantages, bien entendu, dont son faible coût et sa grande disponibilité."

    "Homer Smith (auteur de Man and His Gods) a déjà écrit que "l'homme est une machine à transformer le vin en urine".

    "Avant de crier haro sur le bidet, souvenons-nous qu'une bonne partie du public pense que l'urine est toxique. En règle générale, c'est tout à fait faux, et personne ne va pâtir en commençant sa journée avec une bonne rasade de sa petite commission, mais il semble passablement injuste de blâmer le corps médical pour cette méconnaissance. En revanche, ce qui n'est pas empoisonné n'est pas nécessairement bénéfique. Les cheveux n'ont rien de toxique non plus, et même s'ils constituent sans doute une bonne source de fibres, on n'aime pas nécessairement en retrouver un dans sa soupe. "

    "Malheureusement, ce n'est pas tout le monde qui peut se taper une bonne vessie pression sans effet indésirable."

    "Certains tenants de la thérapie par l'urine sont également convaincus que le liquide amniotique n'est rien d'autre que de l'urine fœtale. Évidemment, ce qui est bon pour le fœtus est bon pour tout le monde."

     


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